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plus grande partie de sa circonférence, & s’enleve comme le couvercle d’une boete à charniere ; le pou sort par cette ouverture. Collection académique, tom. V. de la partie étrangere. Voyez Insecte.

Pou de bois, insecte très-commun dans toute l’Amérique, & qu’on nomme fourmi blanche dans les Indes orientales & dans toute la terre ferme. Les poux de bois vivent en société comme les fourmis, auxquelles ils ressemblent assez par la forme du corps ; ils sont d’un blanc sale, & ils ont une odeur fade & désagréable. Ces insectes sont très-incommodes, parce qu’ils rongent & détruisent le bois qui est en terre : ils se construisent une sorte de fourmiliere avec une matiere semblable à de la terre noire : le dessus de cette fourmiliere est raboteux & impénétrable à l’eau ; il n’y a point d’ouverture extérieure ; le dedans est traversé par une très-grande quantité de chemins voutés & ronds dont le diamètre égale celui du tuyau d’une plume à écrire. Le volume de la fourmiliere est proportionné au nombre des poux de bois qui l’habitent : si on fait une breche à leur demeure, on les voit aussi-tôt travailler à la réparer. Ces insectes multiplient beaucoup en peu de tems ; les oiseaux en sont fort avides, & on s’en sert pour engraisser la volaille. Hist. nat. des Antilles par le P. du Tertre, tom. II. Voyez Insecte.

Pou, le, (Astronom. chinoise.) période astronomique chinoise de 76 ans, composée de quatre tchang. C’est la même que celle de Calippus chez les Grecs. On supposoit qu’elle donnoit exactement le retour des syzygies & des solstices à la même heure. (D. J.)

Pou-de-soye, (Soyerie.) étoffe toute de soie, tant en chaîne qu’en treme, forte & pleine de fils, dont le grain tient le milieu entre celui du gros de Naples & du gros de Tours ; il est moins serré que celui-ci, mais plus que l’autre, son grain étant d’ailleurs plus gros & plus élevé que celui de l’une & l’autre de ces étoffes : c’est une espece de ferrandine, mais toute de soie. Il n’y avoit autrefois que les gens de conséquence qui s’habillassent de cette étoffe.

POUANCÉ, (Géog. mod.) ou Saint-Aubin de Pouancé, petite ville de France, dans l’Anjou, au Craonois, sur un étang. Il y a une maîtrise des eaux & forêts, un grenier à sel, une riche abbaye d’hommes ordre de saint Benoit, & dans le voisinage des forges de fer. Long. 16, 23, latit. 47, 45. (D. J.)

POUCE, en Anatomie, se dit du gros doigt de la main & du pié. Voyez Doigt.

Abducteur du pouce, voyez Abducteur.

Adducteur du pouce, voyez Adducteur.

Le long & le court extenseur du pouce, voyez Extenseur.

Le long & le court stéchisseur du pouce, voyez Fléchisseur.

Il est bon d’ajouter que la nature exerce quelquefois ses jeux sur cette partie, soit en la retranchant, soit en la multipliant. Saviard a vû à l’hôtel-dieu de Paris, une fille âgée de huit ans qui avoit à la main gauche un petit pouce enté sur la jointure de celui de cette main. Saviard coupa le pouce superflu, sans le vouloir séparer immédiatement de la jointure à laquelle il étoit attaché, de peur d’occasionner un dépôt sur la partie, en intéressant les ligamens de cette jointure. La plaie se trouva guérie en quinze jours après le retranchement de ce doigt inutile, sans qu’il soit survenu depuis aucun accident à cette fille ; il lui est seulement resté sur cette jointure une petite portion d’os qui ressembloit à un sézamoïde. (D. J.)

Pouce cambré, (Orthopédie.) Le pouce cambré, vulgairement nommé pouce de tailleur, est un pouce renversé comme ces soutiens qui sont au haut des réchauds, & qui servent à porter les plats. Ce renver-

sement donne au pouce une figure fort désagréable ;

elle procede communément d’un effort habituel qu’on fait naître à ce doigt, pour pousser quelque chose qui résiste, une grosse aiguille, par exemple, ce qui est cause que les Tailleurs ont ordinairement le pouce ainsi cambré. Les enfans se divertissent quelquefois à se le renverser de la sorte les uns aux autres : ce petit jeu à force d’être répété, rend enfin le pouce tout-à-fait cambré ; & si l’on ne remédie pas promptement à cette difformité, on romproit ensuite plûtôt le doigt que de le redresser. C’est aux parens à y veiller ; & voici ce qu’on doit pratiquer dans cette occasion.

L’on assujettira le pouce de l’enfant entre deux lames de fer blanc enveloppées d’un linge, lesquelles par le moyen d’un cordon qu’on liera plus ou moins fortement autour de ces deux lames, en feront incliner le bout vers l’intérieur de la main. La lame qui appuyera sur l’ongle, doit être un peu avancée intérieurement, pour repousser le haut du pouce vers le dedans de la main ; mais la lame opposée ne doit monter que jusqu’à la jointure, pour laisser au doigt le mouvement libre, & lui permettre de revenir en-dedans. On peut imaginer plusieurs autres moyens semblables & propres à mettre le pouce dans son état naturel. (D. J.)

Pouce, (Mesure.) la douzieme partie d’un pié de roi, qui contient douze lignes ; chaque ligne se partage en six points. Le pouce quarré superficiel contient cent quarante-quatre lignes, & le pouce cubique mil sept cens vingt-huit.

Pouce d’eau, c’est la quantité d’eau courante qui s’écoule par l’ouverture circulaire du canon d’une jauge qui a un pouce de diametre : l’expérience a fait connoître qu’il donnoit par minute 13 pintes d’eau mesure de Paris, & dans une heure 810 pintes ou deux muids & 18 pintes, & dans un jour 67 muids & demi sur le pié de 288 pintes le muid. (K)

Pouce, (Hydraul.) Il y a différentes sortes de pouces ; savoir le pouce courant, qui est divisé en 12 lignes courantes.

Le pouce quarré est de 144 lignes quarrées en multipliant 12 par 12, dont le produit est 144.

Le pouce circulaire est de 144 lignes circulaires en multipliant 12 par 12, dont le produit est 144.

Le pouce cylindrique qui est un solide, est la multiplication de la superficie d’un pouce circulaire contenant 144 lignes circulaires par sa hauteur 12, ce qui donne 1728 lignes circulaires.

Le pouce cube est la multiplication de la superficie d’un pouce quarré contenant 144 lignes quarrées par sa hauteur 12, ce qui produit 1728 lignes cubes. (K)

Pouce-évent, terme d’aunage ; ce mot en fait d’aunage d’étoffes de laine, signifie mettre le pouce de la main devant le bout de l’aune en aunant les étoffes, afin d’en augmenter la mesure. Le réglement des manufactures, du mois d’Août 1669, article xljv. veut que toutes les étoffes soient aunées bois-à-bois & sans évent ; n’étant permis aux auneurs d’en user autrement, sous peine de cent livres d’amende pour chacune contravention ; mais c’est une chose impossible à prouver. Savary. (D. J.)

Pouce, partie du bas au métier. Voyez cet article.

POUCEPIED ou POUSSEPIED, s. m. (Conchyl.) en latin pollicipes ; coquille multivalve, plate, triangulaire, ayant plusieurs pieces terminées en pointe, attachées à un pédicule, & remarquables par plusieurs filamens.

Les poucepieds que Rondelet a fort mal-à-propos confondus avec les glands de mer, en different par leurs figures & par leurs pédicules ; car les glands n’en ont jamais.

Les poucepieds different aussi des conques anatife-