Page:The Records of the Federal Convention of 1787 Volume 3.djvu/237

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  M. L. a fait une grande fortune dans le commerce, c’est le Rob. Morris de son Etat, faisant une grande dépense et s’attachant beaucoup de citoyens par ses libéralités. Il a été un des principaux membres de la convention de Philadelphie, mais il n’a siégé en Congrès que peu de jours, et quoique ses collègues lui ayent offert la présidence, il n’a pas voulu y rester, parce qu’il avoit en vue de se faire reélire Gouverneur dans le New Hampshire, et que ses affaires de commerce ne lui permettent pas de faire une longue absence. Il est sincèrement attaché à la France et même prévenu pour nos usages et nos manières. Pour répandre le goût de nos meubles, il en a fair venir de très beaux de Paris. On prétend qu’il est jaloux de sa femme, chose assés rare en Amérique. Plusieurs officiers françois ont vu avec chagrin que cette jalousie n’étoit guères fondée.
   
  Massachusetts.
[Elbridge Gerry.] …En Congrès, il [Nathan Dane] a toujours fait cause commune avec M. Gerry[1], qui ne nous aime pas, et qui s’est principalement opposé a la ratification de notre Convention consulaire. Il a plus de talens que M. Gerry et moins de duplicité.
   
  Connecticut.
[Oliver Ellsworth] …M. Ellsworth, ci devant membre du Congrès, est un homme absolument de la même tournure et des mêmes dispositions.[2] On peut en dire
  1. M. Elb. Gerry est un petit homme, très intriguant et rempli de petites finesses, qui jusqu’ici lui ont assés bien réussi. C’est celui de tous les membres du Congrès qui ait été le plus longtems en activité. Il y a acquis une grande co[n]noissance des affaire publiques, dont il tire parti pour so faire valoir auprès de ses concitoyens. En 1782, il fit un assez beau discours dans la législature de Boston pour l’engager à ne pas permettre la ratification de la Convention consulaire. Il affecte d’aimer beaucoup M. le Chev. de La Luzerne, mais on doit se méfier de toutes ses belles protestations. Nous avons généralement très peu d’amis parmi les hommes puisans du Massachusetts, notre commerce ne les intéresse pas et nos pêcheries les gênent. M. Bowdoin, M. King, M. Sam. Adams etc. puisent toutes leurs notions politiques dans les écrits ou dans les conversations de Mrs. Jay et J. Adams. Le peuple en général aime les François, puisqu’il a vu souvent nos flottes et qu’il se souvient des services que nous lui avons rendus.
  2. That is, of Benjamin Huntington, of whom it has just been said: “C’est un homme simple dans ses manières, mais sage et infiniment raisonnable; n’ayant jamais suivi aucun parti et voulant le bien sans considérer des motifs personnels. Il nous a souvent donné des preuves d’attachement et de zèle.”