Les Fleurs du mal (Revue des Deux Mondes)

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Fleurs du mal.

Les Fleurs du mal (Revue des Deux Mondes)
Revue des Deux Mondes2e série de la nouv. période, tome 10 (p. 1079).


LES


FLEURS DU MAL[1]


 
On dit qu’il faut couler les exécrables choses
Dans le puits de l’oubli et au sépulchre encloses,
Et que par les escrits le mal ressuscité
Infectera les mœurs de la postérité ;
Mais le vice n’a point pour mère la science,
Et la vertu n’est pas fille de l’ignorance.

(Théodore Agrippa d’Aubigné.)


  1. En publiant les vers qu’on va lire, nous croyons montrer une fois de plus combien l’esprit qui nous anime est favorable aux essais, aux tentatives dans les sens les plus divers. Ce qui nous paraît ici mériter l’intérêt, c’est l’expression vive et curieuse même dans sa violence de quelques défaillances, de quelques douleurs morales que, sans les partager ni les discuter, on doit tenir à connaître comme un des signes de notre temps. Il nous semble d’ailleurs qu’il est des cas où la publicité n’est pas seulement un encouragement, où elle peut avoir l’influence d’un conseil utile, et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en élargissant ses voies, en étendant son horizon.