Notices sur les rues de Rennes 1883

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INTRODUCTION



Les noms donnés aux voies publiques, aux places, aux promenades, ont, à Rennes comme dans toutes les autres villes, les origines les plus diverses. Ils sont empruntés aux localités voisines auxquelles conduisent les faubourgs ; ils rappellent les industries ou les corporations qui, jusqu’à l’époque moderne, se réunissaient et se groupaient dans des quartiers spéciaux. Souvent on leur décerne le nom d’une bataille ou d’une victoire ; celui d’un homme illustre ou d’un grand citoyen ; d’un magistrat municipal qui a mérité de ses concitoyens une marque particulière d’estime ou de reconnaissance. Quelquefois ils rappellent un fait historique ; souvent ils indiquent une situation topographique ou le voisinage immédiat d’une église, d’un monument ou d’un établissement important, ou encore ils font revivre le souvenir purement local d’une institution, d’un édifice disparus.

La ville de Rennes, détruite en partie par le terrible incendie de 1720 qui réduisit en cendres huit cent cinquante maisons formant trente-deux rues et places, n’a conservé que quelques rues avec leurs anciennes dénominations antérieures au XVIIIe siècle. Mais quand elle se releva de ses ruines, et que l’architecte Gabriel eut tracé les belles voies qui la sillonnent aujourd’hui, elle leur donna de préférence les noms des Gouverneurs ou des Intendants qui avaient présidé à sa reconstruction ou qui avaient laissé dans les annales locales ou dans l’histoire de la province le souvenir d’administrateurs habiles.

Quelquefois aussi une flatterie, dont le motif, d’ailleurs honnête et avouable, n’avait d’autre but que l’intérêt de la cité, poussait le corps municipal à donner à des rues les noms de personnages influents ou haut placés dont la protection pouvait à un certain moment être de quelque utilité pour la ville.

La Révolution arriva. D’abord quelques rues seulement virent leurs noms se modifier ; mais en 1792 la municipalité fit une Saint-Barthélemy presque générale des noms anciens : d’un seul coup quarante-deux rues ou places changèrent leurs dénominations.

Sous l’Empire quelques-uns des noms donnés pendant l’époque révolutionnaire disparurent, et à la Restauration on reprit presque toutes les dénominations antérieures à la Révolution, qui furent de nouveau modifiées pendant les Cent-Jours, et qui furent définitivement rétablies au retour de Louis XVIII. Quelques changements, amenés par les événements politiques, s’opérèrent encore en 1830, 1848, 1852 et 1870 : nous aurons l’occasion d’en parler en leur lieu.

Dans ces vingt-cinq dernières années d’importants travaux de voirie s’exécutèrent à Rennes : le comblement des anciens fossés qui bordaient la ville au sud, la réfection du Champ de Mars, l’établissement de la gare du chemin de fer, l’assainissement de la basse ville au sud-ouest, la création de nouveaux quartiers au nord du Jardin des Plantes, nécessitèrent l’ouverture d’un certain nombre de rues, et, à la suite d’un travail d’ensemble fait en 1862 par l’administration municipale, on donna à ces rues des dénominations empruntées généralement à notre histoire locale ou aux Bretons célèbres. Celles qui avoisinaient les casernes ou les autres établissements militaires reçurent de préférence les noms de nos batailles d’Afrique, de Crimée et d’Italie.

Depuis 1871 il a encore été ouvert de nouvelles rues, percé de nouveaux boulevards extérieurs, construit de nouveaux ponts que nous retrouverons dans les articles qui suivent.

Les éléments des notices que nous publions aujourd’hui ont été recueillis, autant qu’il a été possible, aux sources les plus sûres. Quelquefois cependant nous n’avons eu pour nous renseigner que des traditions qui se sont perpétuées de génération en génération. Enfin, comme on le verra, il y a quelques noms de rues sur l’origine desquels nous n’avons pu jusqu’à présent trouver aucun éclaircissement.

Si, dans ces notes, on relève des erreurs ou des omissions, ce qui ne peut manquer, nous serons fort reconnaissant à nos lecteurs de vouloir bien les signaler à l’éditeur, et nous en tiendrons compte dans la seconde édition qui sera publiée en 1885, en même temps qu’une série de notices historiques et archéologiques sur les monuments et édifices remarquables de Rennes.

Afin de faciliter les recherches, nous avons classé par ordre alphabétique les deux cent six voies publiques, places ou promenades de la ville de Rennes, et nous avons indiqué à la suite du nom de chacune d’elles, le canton et la paroisse dont elle fait partie.

L. D.
NOTICES
sur les
Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades
de la
VILLE DE RENNES




Rue de l’Abattoir.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

C’est la voie qui, partant de la rue d’Inkermann, aboutit à la porte principale de l’Abattoir public.

Rue Albert.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Cette rue, ouverte depuis quelques années seulement par un particulier sur son propre terrain, conduit du boulevard de Sévigné au faubourg de Fougères.

Sa dénomination, dont nous ignorons absolument l’origine, n’a été consacrée, croyons-nous, par aucune décision officielle ; il en est de même des rues ou impasses Sainte-Marie et Sainte-Sophie qui lui sont adjacentes.

Rue de l’Alma.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ce nom rappelle la bataille gagnée par les armées alliées française et anglaise sur les troupes russes, en Crimée, le 20 septembre 1854.

La rue de l’Alma prend naissance sur le Champ de Mars, tout près de la caserne du Colombier, et conduit à la Maison centrale de détention. Elle a été ouverte en 1861.

Rue et Faubourg d’Antrain.

(Numéros impairs, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Aubin.
Numéros pairs, Canton Nord-Est, Paroisse Notre-Dame.)

Ainsi nommés, parce qu’ils conduisent à la petite ville d’Antrain.

Dans la partie comprise aujourd’hui entre la place Sainte-Anne et l’Institution Saint-Martin, la rue d’Antrain s’appelait avant la Révolution, rue de la Reverdiais, du nom d’une maison de plaisance entourée de jardins et de bosquets qui se trouvait sur son parcours.

Le faubourg d’Antrain portait autrefois le nom de faubourg Saint-Laurent : c’est en effet la voie la plus directe pour se rendre de la ville au village de Saint-Laurent, situé à 3 kilomètres de Rennes.

Rue d’Argentré.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Ainsi appelée, en 1862, en mémoire de Bertrand d’Argentré, sénéchal de Rennes et historien de Bretagne, né à Vitré, le 19 mai 1519, mort au château de Tizé, près Rennes, le 13 février 1590.

Sa statue est une de celles qui ont été élevées au-devant de la façade du Palais de Justice.

La rue d’Argentré, parallèle à la rue de Nemours, s’embranche sur le quai de Nemours et aboutit à un des tronçons de l’ancienne rue de la Parcheminerie.

Rue de l’Arsenal.

(Canton Sud-Ouest. Numéros impairs, Paroisse Toussaints.
Numéros pairs, Paroisse Saint-Sauveur.)

Ainsi appelée parce qu’elle conduit à l’Arsenal et à la caserne du même nom. Elle part du boulevard de La Tour d’Auvergne pour aboutir au boulevard Sébastopol.

Son prolongement vers l’est s’est appelé pendant quelque temps rue prolongée de l’Arsenal, et porte maintenant le nom de rue Thiers.

Ruelle de la Barbais.

(Canton Sud-Est. Paroisse Saint-Helier.)

Elle part du faubourg de La Guerche, vis-à-vis l’église Saint-Hélier. Son prolongement est un chemin vicinal sur le bord duquel se trouve une ferme, « la Barbais », qui lui a donné son nom.

Rue Basse.

(Canton Nord-Ouest. Du carrefour Jouault à la rue d’Échange, Paroisse Saint-Étienne. De la rue d’Échange au Pont Saint-Martin, les numéros impairs, Paroisse Saint-Étienne ; les numéros pairs, Paroisse Saint-Aubin.)

Ainsi nommée par opposition à l’ancienne rue Haute (aujourd’hui rue Saint-Malo), et à cause de sa situation au bas du coteau qu’arrose la rivière d’Ille.

Avant la Révolution, on appelait rue Basse seulement la partie comprise entre le Pont Saint-Martin et l’ancienne église Saint-Étienne ; l’autre tronçon de cette voie publique portait, entre le vieux Saint-Étienne et le Carrefour Jouault le nom de rue Basse-Saint-Étienne.

Rue Baudrairie.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Quartier occupé autrefois par les baudroyeurs, ouvriers en cuir ou marchands de cuirs (du vieux mot baudre, qui signifie morceau de cuir, d’où est venu le mot baudrier.)

Avant l’incendie de Rennes, on l’appelait rue Basse-Baudrairie, par opposition à la rue Haute-Baudrairie, qui formait alors son prolongement, et se dirigeait vers la place du Cartage.

En partie détruite par deux incendies consécutifs, les 5 janvier et 5 juillet 1657, la rue Basse-Baudrairie avait été reconstruite lorsque le grand incendie de 1720 en consuma de nouveau presque tout le côté nord ; grâce à un changement de direction du vent, le côté sud ne fut pas atteint.

Rue Beaumanoir.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Ce nom évoque naturellement dans la mémoire du peuple le souvenir de l’illustre chevalier breton Jean de Beaumanoir, un des héros du combat des Trente, mort vers 1365 ; toutefois nous ne saurions affirmer si c’est bien en son honneur qu’une rue de Rennes porte son nom. Nos recherches à ce sujet sont demeurées infructueuses.

Plusieurs personnages du nom de Beaumanoir ont occupé de hautes fonctions à Rennes aux XVIIe et XVIIIe siècles, notamment Henry-Charles de Beaumanoir, marquis de Lavardin, qui fut lieutenant général du roi en Bretagne de 1671 à 1689 : – son fils, appelé au même poste en 1703 ; – enfin Jean-Baptiste de Beaumanoir de Lavardin, qui fut évêque de Rennes de 1677 à 1711. Il est peu probable qu’un de ces personnages ait donné son nom à la rue qui nous occupe, puisque cette rue ne date que de la reconstruction de Rennes après l’incendie de 1720.

En 1792, la rue Beaumanoir prit le nom de rue des Jeunes Rennais.

Boulevard de Beaumont.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la voie qui, partant de la place de la Gare, se dirige vers l’ouest et va s’embrancher sur la rue de l’Alma. Elle tire son nom d’une ferme sur les terrains de laquelle elle fut ouverte quelques années après l’établissement du chemin de fer. La ferme de Beaumont, dont les bâtiments existent encore, est située derrière la Maison Centrale.

Rue de Beaumont.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Cette rue, qui va du boulevard de la Liberté à la caserne du Colombier, parallèlement à la rue d’Isly, doit son nom à la ferme de Beaumont, à laquelle elle conduisait autrefois. (Voir l’article précédent.)

Rue de Belair.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle longe au nord-est et à l’est la promenade de la Motte. Cette voie publique a reçu au XVIIe siècle le nom d’une maison de plaisance, « Belair », à laquelle elle conduisait, et dont les jardins la bordaient sur une partie de son parcours.

On y remarque : au no  1, l’Hôtel de la Préfecture ; – au no  5, la caserne du Bon-Pasteur, ancien couvent construit en 1750 pour servir d’asile aux filles repenties, et qui, à l’époque de la Terreur, fut converti en prison pour les femmes ; – au no  13, le monastère des Carmes, construction toute moderne, transformée aujourd’hui en école libre de garçons.

Du côté opposé de la rue de Belair, au no  2, s’élève le joli petit hôtel de la Caisse d’Épargne.

Rue et Pont de Berlin.

(Rue de Berlin : Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain. – Le pont de Berlin sépare les Cantons Nord-Est et Sud-Est, ainsi que les Paroisses Saint-Germain et Toussaints.)

En 1726, cette rue, déjà figurée en projet sur le plan de reconstruction de la Ville, fut dénommée rue de Bretagne.

En 1769, on décida de lui donner, ainsi qu’au pont projeté à la suite, le nom de Duras, en l’honneur d’Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras, commandant en chef pour le roi en Bretagne, grâce aux bons offices duquel la Ville venait d’obtenir le rappel des membres de son Parlement, exilés depuis quatre ans pour avoir refusé de sanctionner un édit du roi qu’ils considéraient comme illégal.

Le nom de Duras s’effaça peu à peu, et on prit l’habitude d’appeler cette voie publique rue de Bourbon-prolongée ou rue Prolongée-Bourbon. Enfin, on lui donna la dénomination du pont auquel elle aboutit, et qui lui-même avait reçu le nom de Berlin en souvenir de l’entrée victorieuse de l’armée française dans la capitale de la Prusse en 1806.

Rue de Bertrand.

(Canton Nord-Est. Numéros impairs, Paroisse Notre-Dame. Numéros pairs, Paroisse Saint-Germain.)

Du nom d’Antoine-François de Bertrand de Molleville, « chevalier, seigneur de Montesquieu, Volvestre, Le Plan, Saint-Cristaud, La Bastide et autres lieux, conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de son hôtel, intendant et commissaire départi en Bretagne. »

De Bertrand de Molleville fut installé à Rennes comme intendant de Bretagne le 8 juin 1784, et il occupa ces fonctions pendant quatre ans. Nommé ministre de la marine en 1791, il fit preuve de la plus grande incapacité, et se vit obligé de donner sa démission ; il fut alors mis à la tête de la police secrète, et il émigra en 1792. Rentré en France en 1814, il y mourut en 1818.

C’est sous son administration que fut ouverte la rue à laquelle on donna son nom, bien qu’il fût celui d’un des intendants les plus impopulaires qu’ait jamais eus la Bretagne.

En 1792, la rue de Bertrand s’appela rue des Lillois, et ne reprit qu’à la Restauration son nom primitif, qu’elle a toujours conservé depuis.

Rue de Bordeaux.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

C’est la rue qui borde à l’ouest et au nord le Palais de Justice. – En 1726, ce nom fut donné au tronçon ouest de cette rue dont la partie nord devait, d’après le plan de l’architecte Gabriel, se continuer en ligne directe de la rue Saint-François à la rue aux Foulons.

Le tronçon nord de la rue de Bordeaux, c’est-à-dire celui qui borde la façade nord du Palais de Justice, portait avant 1726 le nom de rue de Paris.

Rue de Bourbon.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Au sud de la place du Palais de Justice, et dans l’axe de ce monument.

Le nom de Bourbon lui fut donné, lors de la reconstruction de Rennes, en l’honneur du gouverneur général de Bretagne, Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, pair et amiral de France, troisième fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, né en 1678, mort en 1737. (Voir plus loin rue de Toulouse.)

Pendant la Révolution, la rue de Bourbon s’appela rue de l’Égalité.

Rue et faubourg de Brest.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Depuis le XIe siècle jusqu’à l’époque de la Révolution, la rue et le faubourg de Brest furent confondus sous une même dénomination, le Bourg-l’Évêque, parce qu’ils faisaient partie du domaine temporel des évêques de Rennes dont ils relevaient depuis l’année 1071, époque à laquelle ils furent donnés à Sylvestre de La Guerche, évêque de Rennes, par Geoffroy le Bâtard, comte de Rennes, frère du duc de Bretagne Conan II.

Une partie du faubourg de Brest a porté pendant longtemps le nom de Perrière du Bourg-l’Évêque, à cause d’une perrière (carrière de pierres) qui se trouvait dans le voisinage. C’est de cette carrière que furent extraites les pierres qui servirent à une restauration complète du pavage des rues de Rennes qui eut lieu en 1594.

Place de Bretagne.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Cette place est située au point où le boulevard de La Tour d’Auvergne débouche sur le pont du même nom.

Lorsqu’en 1862, la municipalité donna à ses voies publiques nouvellement ouvertes les noms des personnages bretons les plus célèbres, elle voulut avec raison faire figurer dans la nomenclature officielle celui de leur mère commune, la Bretagne.

Rue de Brilhac.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Cette rue, qui, comme toutes celles du centre de la ville, date de la reconstruction de Rennes après l’incendie de 1720, reçut ce nom en 1726 en l’honneur de Pierre de Brilhac, « chevalier, seigneur de Nouzières et vicomte de Gençay, » qui était à cette époque premier président du Parlement de Bretagne.

La rue de Brilhac perdit momentanément son nom en 1792 pour prendre celui de rue de la Fraternité.

Rue Broussais.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Cette voie, qui réunit la rue Le Sage à la rue de Vincennes, a été ouverte sur l’emplacement d’un sentier qu’on appelait ruelle Hamelin, du nom du propriétaire des terrains voisins.

Elle a reçu en 1862 le nom du célèbre médecin François-Joseph-Victor Broussais, né à Saint-Malo le 17 décembre 1772, mort le 17 novembre 1838, et auquel il a été élevé une statue à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris.

Place du Calvaire.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette place portait au XIIe siècle le nom de place du Marché à l’Avoir (forum averii), c’est-à-dire place où se vendaient les bêtes vives ; plus tard, on l’appela place des Porches, enfin place de la Grande-Pompe, à cause d’une fontaine publique qui y fut établie au XVIe siècle.

Elle prit au XVIIe siècle son nom actuel, parce que c’est là que fut fondée en 1671 le monastère des Bénédictines du Calvaire.

L’église en rotonde des Calvairiennes fut construite en 1676, et son dôme, couvert en ardoises, domine encore aujourd’hui les maisons voisines.

Cette église, vendue comme le couvent en 1792, fut louée pour le prix de 300 livres par an par la ville, qui y fit célébrer les fêtes décadaires. À cette même époque, la place du Calvaire prit le nom de Place de la Révolution. C’est là, en effet, qu’une grande partie des soldats de la garnison de Rennes avait solennellement fait cause commune avec la jeunesse de la ville, au mois de juillet 1789.

Rue des Carmes.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est le prolongement de la rue du Lycée, depuis le carrefour des rues Saint-Thomas et Vasselot jusqu’au boulevard de la Liberté.

Elle fut ouverte en 1803 sur l’emplacement même de l’église du couvent des Carmes, bâtie par ces religieux en 1634 et démolie en 1796.

Il existe encore dans les cours de plusieurs maisons des vestiges de l’ancien monastère dont la rue des Carmes a conservé le nom.

(Voir rue Vasselot.)

Impasse des Carmélites.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Cette impasse donnait sur la rue d’Antrain au monastère des Carmélites, fondé au commencement du XVIIe siècle. Ce couvent devint plus tard le Séminaire diocésain, et conserva cette destination jusqu’à ces dernières années où un Séminaire neuf fut construit dans les terrains bordant la rue Le Sage.

Le côté intérieur du portail de l’impasse des Carmélites offre un coup d’œil assez pittoresque qui a tenté plusieurs fois le crayon et le pinceau des artistes.

Rue du Cartage.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Les administrateurs ne sont point obligés, paraît-il, de connaître l’histoire de leur ville. En voici la preuve :

D’après l’orthographe administrative et officielle, le nom de cette rue est écrit Carthage, ce qui semblerait rappeler (et l’on se demande avec juste raison pourquoi) le souvenir de la célèbre cité africaine qui fut la rivale de Rome.

Le vrai nom de la rue qui nous occupe est rue du Cartage, et voici son origine : très anciennement, la ville de Rennes possédait un marché appelé le Cartage ou Quartage, ainsi nommé parce que les ducs souverains de Bretagne y prélevaient à leur profit le quart des droits perçus sur les bestiaux vivants qui y étaient exposés en vente.

En 1483, le duc François II créa à Rennes plusieurs marchés nouveaux, un notamment « en une place et maison nommée vulgairement Cartage, pour servir à vendre gruau, sel, cuyrs tant à poil que tannés, laines traissées, beures, graisses et plusieurs aultres denrées… »

Le 18 décembre 1612, cette halle fut détruite par l’explosion de vingt-sept barils de poudre qui y avaient été imprudemment déposés. C’est sur son emplacement que fut ouverte plus tard la rue actuelle, qui conduit de la place du Calvaire à la Vilaine, et qui fut elle-même en partie dévastée par un incendie en 1740.

Rue Châlais.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la rue qui conduit du Pont de Berlin à la rue du Champ de Mars.

Malgré toutes nos recherches nous n’avons pu découvrir l’origine de ce nom. Nous croyons qu’il n’est autre chose qu’une corruption du mot chalande, qui aurait indiqué la fréquentation habituelle de cette rue par l’affluence des acheteurs, des clients, des chalands. Ce qui justifierait cette opinion, c’est que, dans des titres des XVIe et XVIIe siècles on la trouve désignée sous le nom de rue Chalande, et qu’elle conduisait de la rivière à la rue Vasselot qui était à cette époque, avec la rue Saint-Germain (aujourd’hui rue du Lycée), l’artère principale et la rue la plus fréquentée de la basse ville.

C’est dans la rue Châlais, près le pont de Berlin, que se trouve l’ancienne Halle aux Toiles, bâtiment insignifiant qui a perdu depuis longtemps sa destination primitive, et dans lequel sont entassées aujourd’hui une école primaire de garçons, les quatre Justices de paix et l’École régionale des Beaux-Arts.

Rue de La Chalotais.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Ce nom lui a été donné en 1862 en mémoire du célèbre procureur général au Parlement de Bretagne, Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, né à Rennes le 6 mars 1701, mort en 1785.

La statue de cet éminent magistrat est une de celles qui décorent la façade du Palais de Justice.

La rue de La Chalotais, parallèle à la Vilaine, part de la rue de Nemours, vis-à-vis la rue du Pré-Botté, et débouche sur la place de Bretagne.

Le Champ de Mars.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

En 1785, M. de Montmorin, alors gouverneur de Bretagne, s’entendit avec la municipalité pour créer une promenade publique sur une butte schisteuse et inculte située au sud-est de la ville, et dominant une vaste prairie, appartenant aux religieux Carmes, qui s’étendait jusqu’aux anciens fossés des fortifications. Cette butte, longue d’environ 200 mètres de l’est à l’ouest, fut plantée d’ormeaux et devint bientôt un lieu de promenade assez fréquenté.

Pendant la Révolution, lors de la confiscation des biens appartenant aux communautés religieuses, la prairie des Carmes, qu’on appelait alors Champ de Montmorin, fut l’emplacement choisi pour célébrer la fête de la Fédération, la population tout entière travailla avec enthousiasme aux terrassements, et bientôt le Champ de Mai couvrit l’espace naguère occupé par les pâturages et les prés des religieux.

En 1802, un décret impérial ayant prescrit l’établissement d’un champ de manœuvres dans toute ville de garnison, le Champ de Mai reçut, sous le nom de Champ de Mars, cette nouvelle destination qu’il a conservée jusqu’à nos jours.

Plusieurs fois remanié, notamment en 1811 et 1819, le Champ de Mars fut, en 1860 et 1861, l’objet d’un agrandissement notable et d’une transformation complète. La butte fut rectifiée et élargie ; les ormeaux furent abattus et remplacés par quatre rangs de hêtres ; l’esplanade fut remblayée et nivelée, à l’ouest jusqu’à la caserne du Colombier, au nord jusqu’aux anciens fossés de la ville transformés en un large boulevard planté de platanes (boulevard de la Liberté) ; à l’est on ouvrit une rue séparée de l’esplanade par une allée bordée de marronniers (rue Magenta).

Ce beau champ de manœuvres, sur lequel se tiennent aussi les foires, occupe une superficie de neuf hectares. De la butte on jouit d’un joli coup d’œil d’ensemble sur la ville, qui se déploie dans toute sa largeur de l’est à l’ouest, profilant sur le ciel les silhouettes de ses principaux monuments.

Rue du Champ de Mars.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la voie qui, dans l’axe du Palais de Justice, forme le prolongement vers le Champ de Mars des rues de Bourbon, de Berlin et Châlais.

Lorsque la duchesse d’Angoulême vint à Rennes en 1827, la rue du Champ de Mars prit le nom de rue d’Angoulême, qu’elle ne conserva que fort peu de temps.

Rue du Champ-Dolent.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Il n’existe plus qu’un tronçon de cette vieille rue, dont les autres parties ont disparu il y a une trentaine d’années, lors de l’établissement d’un nouveau réseau de voies publiques parallèles et perpendiculaires aux quais, entre la rivière et l’ancienne promenade des Murs devenue le boulevard de la Liberté.

Les dernières maisons qui restent aujourd’hui de l’ancienne rue du Champ-Dolent se trouvent au nord et en contre-bas de la rue Poullain-Duparc, près de la jonction de cette dernière rue avec la place de Bretagne.

Déjà au moyen âge la rue du Champ-Dolent, ou plutôt le Champ-Dolent, comme on l’appelait le plus souvent, était le quartier exclusivement habité par la corporation des bouchers. Jusqu’en 1855, époque à laquelle fut ouvert à Rennes l’Abattoir public, c’est là que l’on tuait les animaux de boucherie qui étaient ensuite débités dans les halles et marchés de la ville. On s’explique suffisamment dès lors pourquoi ce quartier a reçu de nos aïeux la qualification de dolent (triste, plaintif).

Rue et place du Champ-Jacquet.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Ce nom, que l’on retrouve dans les documents les plus anciens, était, croit-on, celui d’un jardinier sur les terrains duquel fut établie la place qui nous occupe.

En 1728 on appela rue de Léon la voie qui, aboutissant à la place, forme le prolongement de la rue Châteaurenault. Ce nom lui avait été donné en l’honneur du prince de Léon, qui présida plusieurs fois l’ordre de la noblesse aux États de Bretagne ; mais le peuple, altérant d’abord la prononciation, ensuite l’orthographe, ne tarda pas à l’appeler rue de Lyon. Le nom de Champ-Jacquet lui fut rendu en 1792, et elle l’a toujours conservé depuis.

On y remarque, du côté nord, quelques vieilles maisons qui furent épargnées par l’incendie de 1720.

Au bas de la place, et faisant face à la rue Châteaurenault, se trouve une lourde et massive fontaine à laquelle un faux air de mausolée a fait donner le nom de « tombeau du Génie. »

Rue du Chapitre.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette rue ne fut pas attaquée par l’incendie de 1720. Il y existait autrefois un four appartenant au Chapitre de la Cathédrale ; c’est de là qu’elle avait tiré son ancien nom de rue du Four-du-Chapitre.

En 1792 elle s’appela rue de l’Union.

La rue du Chapitre conserve encore quelques maisons assez curieuses. On peut voir notamment, dans la cour du no  5, un joli escalier de bois à balustres tournés.

Quai de Châteaubriand.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Ainsi appelé pour perpétuer le souvenir de l’illustre écrivain François-René de Châteaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768, mort à Paris le 4 juillet 1848, et inhumé le 19 du même mois sur l’îlot du Grand-Bey, à quelques pas des remparts de sa ville natale.

Rue de Châteaudun.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

La section du boulevard de la Duchesse-Anne comprise entre le faubourg de Paris et l’avenue du Mail-Donges fut ainsi nommée en 1878 en souvenir de l’héroïque défense de la ville de Châteaudun pendant l’invasion allemande de 1870-1871.

Rue Châteaurenault.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Ainsi appelée, lors de la reconstruction de la ville, en l’honneur du lieutenant général au gouvernement de Bretagne pour le comte de Toulouse, Louis-François Rousselet, marquis de Château-Renault.

En 1792, elle reçut le nom de rue de Mably, qui est celui du célèbre philosophe dauphinois Gabriel Bonnot de Mably, publiciste et historien, dont les idées et les théories exercèrent une certaine influence sur la Révolution française.

C’est à peu près sur l’emplacement de la maison no  8 de la rue Châteaurenault, à l’angle de la rue Lafayette, que s’élevaient, avant l’incendie de 1720, la chapelle Saint-James et la tour de l’horloge publique.

Rue de Châtillon.

(Canton Sud-Est. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Hélier. Les numéros pairs, Paroisse Toussaints.)

Anciennement dénommée ruelle de Châtillon, parce qu’avant la construction de la gare et l’établissement du chemin de fer, c’était la route la plus directe pour se rendre au bourg de Châtillon-sur-Seiche, situé à 9 kilomètres de Rennes.

Rue du Chemin-Neuf.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Anciennement appelée ruelle du Chemin-Neuf. Elle avait été ainsi dénommée lorsqu’elle fut ouverte pour établir une communication entre le faubourg de Nantes et les jardins situés autour de la ferme de Guines, laquelle a disparu pour faire place à la caserne d’artillerie et aux dépendances de l’Arsenal.

Elle débouche sur l’avenue La Tour d’Auvergne, parallèlement à la rue Thiers.

Rue Chicogné.

(Canton Sud-Ouest. Les numéros impairs, Paroisse Toussaints. Les numéros pairs, Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette rue fut percée en 1781, en même temps que la rue Tronjolly, sur des terrains qui s’appelaient Jardins de Chicoigné, et près desquels existait une petite place du même nom sur laquelle, en 1680, on creusa un puits et un abreuvoir publics qui sont figurés sur les anciens plans de Rennes où ils sont désignés sous le nom de Fontaine Chicogne.

Avenue du Cimetière.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

C’est l’avenue plantée qui conduit du pont Saint-Martin au cimetière. Elle a été ouverte vers 1856 sur l’emplacement d’une ruelle tortueuse et étroite, la ruelle de Gros-Malhon, qui empruntait son nom à une ferme existant encore aujourd’hui sur le bord et vers le milieu de l’avenue du Cimetière.

Rue de Clisson.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle fut ouverte entre la place Saint-Sauveur et la rue Rallier lors de la reconstruction de Rennes, et reçut le nom du célèbre connétable Olivier de Clisson, né le 23 avril 1336, mort à Josselin le 23 avril 1407.

En 1792, la rue de Clisson fut nommée rue Jean-Jacques.

Rue de la Cochardière.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle tire son nom d’une propriété, « la Cochardière », sur les terrains de laquelle elle fut ouverte pour mettre la rue d’Antrain en communication avec la ruelle Saint-Martin.

Rue de Coëtquen.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Ce nom évoque le souvenir d’une illustre famille bretonne qui s’éteignit au XVIIIe siècle dans la personne de Louise-Françoise-Maclovie-Céleste de Coëtquen, femme d’Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras, lieutenant général des armées du roi et commandant en chef en Bretagne, dont le nom fut donné en 1769 à la rue dite actuellement de Berlin.

En 1792, la rue de Coëtquen fut réunie à celle de Volvire sous la même dénomination de rue de la Commune.

Boulevard du Colombier.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la voie qui part de la rue de l’Alma, à la hauteur du boulevard de Beaumont, et va aboutir au boulevard de La Tour d’Auvergne en longeant la voie ferrée. Elle tire son nom de la caserne du Colombier dont elle longe les dépendances pendant une partie de son cours.

Rue du Colombier.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ainsi appelée parce qu’elle longe au nord la caserne du Colombier.

Le Colombier était un vaste terrain sur lequel les religieuses Visitandines élevèrent en 1634 un couvent annexe de celui du même ordre situé dans la haute ville. Le monastère des Visitandines du Colombier fut vendu en 1793 ; des familles bourgeoises s’y installèrent, ainsi que la loge maçonnique.

De 1825 à 1830, on y fit des travaux considérables pour le transformer en maison de réclusion. Enfin, en 1833, il fut cédé au ministère de la guerre, qui en fit la caserne que nous connaissons.

Au XVIIe siècle, la rue du Colombier s’appelait rue de la Verrerie, du nom d’une propriété située vis-à-vis celle du Colombier, et dont l’emplacement est aujourd’hui occupé en partie par l’école de filles des religieuses de la Providence.

Rue de Corbin.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Cette dénomination, dont l’origine nous est inconnue, est fort ancienne, car on la trouve dès 1455 dans une lettre par laquelle le duc de Bretagne, Pierre II, permet aux paroissiens de Saint-Germain d’édifier un presbytère « en une pièce de terre et jardin appartenant à Jehan Gueriff et situés en la rue Corbin. »

La rue de Corbin part de l’angle nord-est de la place Saint-Germain, longe le chevet de l’église et aboutit à la rue des Violiers.

Au no  12 se trouve le grand quartier-général du 10e corps d’armée, qui occupe l’ancien hôtel de la princesse Napoléone-Élisa Bacciochi, nièce de Napoléon Ier ; cet hôtel portait au XVIIIe siècle le nom d’hôtel du Bois-Geffroy.

Sur l’emplacement où s’élève aujourd’hui la maison no  9 existait autrefois l’hôtel de Piré, qui fut habité par la famille du célèbre philosophe René Descartes, depuis le commencement du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe.

Rue des Dames.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette rue forme le prolongement de la rue Saint-Yves vers l’ouest, et vient déboucher sur la place Saint-Pierre.

Elle porta jusqu’au XVe siècle le nom de rue Saint-Denis, qu’elle tirait du vocable d’une chapelle voisine bâtie au XIIIe siècle sur la muraille romaine, et appelée Saint-Denis des Murs.

Lorsqu’en 1491, la duchesse Anne de Bretagne vint à Rennes, elle demeura à l’hôtel de la Costardaye, rue Saint-Yves, et ses dames d’honneur logèrent dans la rue voisine, celle de Saint-Denis, qui prit dès lors le nom de rue des Dames.

En 1792, la rue des Dames prit le nom de rue de la Raison.

A l’angle de la rue des Dames et de la place Saint-Pierre se trouve l’hôtel de Talhouët, ancien hôtel de la Motte-Picquet, qui fut habité en 1689 par le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, qui fit approprier la chapelle Saint-Denis à son usage, et la fit relier à sa demeure par une galerie couverte.

A l’angle de la rue des Dames et de la rue Le Bouteiller existait autrefois la chapelle de l’Ecce-Homo, construite au XVIIe siècle, et qui, il y a trente ans à peine, servait encore de salle de cours pour les élèves en médecine. Son clocheton en ardoises existe encore au-dessus de la maison qui porte le no  1.

Rue Derval.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle conduit de la rue Saint-Georges à la porte septentrionale de l’église Saint-Germain.

C’est une des plus anciennes rues de Rennes ; elle portait dès le XVe siècle sa dénomination actuelle qu’elle tire, suppose-t-on, de Henri du Parc, seigneur de Combourg et de Derval, qui fut capitaine-gouverneur de Rennes de 1418 à 1426.

Rue Descartes.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle est située à l’est du Champ de Mars, et conduit de l’avenue Magenta à l’avenue de la Gare. Elle ne date que de 1861.

Il fut un instant question de la nommer rue Montebello, en souvenir du combat livré par nos troupes aux Autrichiens le 20 mai 1859, au début de la campagne d’Italie, mais le nom de Descartes prévalut.

Le célèbre philosophe René Descartes a, pour ainsi dire, une origine bretonne : son père, qui habitait Rennes (Voy. rue de Corbin), était conseiller au Parlement de Bretagne, et le futur auteur du « Discours de la Méthode » naquit en Touraine pendant le cours d’un voyage que faisait sa mère dans cette province.

Rue Doublet.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Elle conduit de la rue Tronjolly à la rue du Pré-Perché.

Nous n’avons pu trouver aucun renseignement sur l’origine de son nom, qui figure sur tous les anciens plans de Rennes.

Rue au Duc.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle conduit de la rue Saint-Thomas au boulevard de la Liberté.

L’origine de son nom ne nous est pas connue. Tout ce que nous savons c’est que, sur un ancien plan de Rennes de 1616, elle est dénommée rue Saint-Benoît. À l’époque de la Révolution, elle s’appelait rue au Duc, et en 1792 on la nomma rue du Champ.

Boulevard de la Duchesse-Anne.

(Canton Nord-Est. Du faubourg de Paris à la rencontre de la rue de la Palestine, Paroisse Notre-Dame. De la rue de la Palestine au faubourg de Fougères, numéros impairs, Paroisse Notre-Dame ; numéros pairs, Paroisse Saint-Laurent. Du faubourg de Fougères au faubourg d’Antrain, Paroisse Notre-Dame.)

Cette voie, qui part du faubourg de Paris pour aboutir à celui d’Antrain, portait d’abord, dans la partie comprise entre le faubourg de Paris et la rencontre de la rue de la Palestine, le nom de chemin Le Pontois, qu’elle avait emprunté à un citoyen qui aida de ses soins à l’ouvrir, afin d’occuper, dans une année calamiteuse, de nombreux ouvriers qu’un hiver rigoureux laissait sans travail.

En 1862, on proposa de l’appeler boulevard du Thabor, mais le Conseil municipal lui préféra le nom actuel, qui rappelle un grand événement historique, la réunion de la Bretagne à la France, consommée par le mariage de la duchesse Anne avec le roi Charles VIII.

Ce long boulevard portait le nom de la duchesse Anne jusqu’à sa rencontre avec le faubourg de La Guerche, mais, en 1878, l’Administration en détacha deux tronçons qui devinrent, l’un rue de Châteaudun (du faubourg de Paris au canal), l’autre boulevard Laënnec (du canal au faubourg de La Guerche.)

Rue Du Guesclin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

C’est le prolongement, vers la place Saint-Sauveur, de la rue de Brilhac et de la rue de l’Hermine.

Elle fut ainsi nommée en l’honneur du grand connétable Bertrand du Guesclin.

Elle perdit momentanément son nom en 1792 pour s’appeler rue de la Liberté.

Rue Duhamel.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la voie non encore exécutée qui, partant de l’Avenue de la Gare dans le prolongement de la rue Toullier et parallèlement au quai de Richemont, traverse une partie des terrains dits « chantiers Saint-Georges. »

Son nom lui a été donné en souvenir de Jean-Marie-Constant Duhamel, membre de l’Institut, né à Saint-Malo, en 1797, mort à Paris en 1872.

Duhamel, qui avait été élevé au Lycée de Rennes, a légué à la Ville une rente perpétuelle de 5,000 fr., destinée à subvenir aux frais d’éducation des jeunes élèves sortis du Lycée après de brillantes études et qui, faute de ressources suffisantes, ne peuvent suivre la carrière de leur choix.

Rue Duparc-Poullain.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Telle est la dénomination officielle (mais erronée) de cette rue. Le célèbre jurisconsulte rennais dont on a voulu honorer la mémoire s’appelait Poullain-Duparc (Voyez rue Poullain-Duparc).

Rue d’Échange.

(Canton Nord-Ouest. Numéro 3 et numéros pairs, Paroisse Saint-Aubin. Du numéro 3 à la rue Basse (côté méridional de la rue), Paroisse Saint-Étienne.)

Avant l’incendie de 1720, on appelait rue des Changes ou de Change une des principales voies publiques de la haute ville. Elle disparut dans le sinistre.

Une autre rue, située hors de la ville, et conduisant de l’église Saint-Aubin à la rue Basse, portait le nom de petite rue des Changes ou de Change, c’est elle qui, redressée et élargie, existe encore aujourd’hui sous le nom de rue d’Échange.

Des titres fort anciens font connaître qu’au commencement du XVe siècle cette rue portait le nom de rue de Vieil-Bourg-Saint-Étienne. Elle conduisait en effet de la ville à la vieille église Saint-Étienne, située hors les murs. Cette église, rebâtie au XVIe siècle, existe encore au bas de la rue d’Échange, et sert de magasin militaire.

La rue d’Échange longe les jardins et dépendances de l’hôpital militaire. Au no  2 se trouve le magasin central d’habillement et de campement du 10e corps d’armée, installé dans les anciens bâtiments des Dominicains ou Jacobins. Au no  8 est une école municipale primaire de garçons.

Rue de l’École-de-Médecine.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Du quai de l’Université à la rue Toullier. Cette rue borde la partie du Palais universitaire dans laquelle se tiennent les cours de l’École secondaire de Médecine et de Pharmacie.

Boulevard de l’Est.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame et Paroisse Saint-Laurent.)

Boulevard extérieur (en voie d’exécution), qui part du faubourg de Paris, vis-à-vis le boulevard Saint-Méen, et doit aboutir au faubourg d’Antrain pour rejoindre le boulevard du Nord projeté.

Rue d’Estrées.

(Les numéros impairs, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur. Les numéros pairs, Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Elle forme le prolongement de la rue aux Foulons vers la place de l’Hôtel de Ville à laquelle elle aboutit.

Elle fut ainsi dénommée, lors de la reconstruction de Rennes, en l’honneur de Victor-Marie, duc d’Estrées, maréchal de France, vice-amiral, ministre d’État et membre de l’Académie française. Le duc d’Estrées fut pourvu de la lieutenance générale de Bretagne avec le titre de commandant général.

En 1792 la rue d’Estrées reçut le nom de rue Franklin, et plus tard, sous l’Empire, celui de rue Napoléon.

Rue des Fossés.

(Canton Nord-Est. Les numéros pairs, Paroisse Saint-Germain ; le côté opposé de la rue, Paroisse Notre-Dame.)

Cette rue, qui conduit de l’extrémité nord de la rue Saint-François à la promenade de la Motte, tire son nom des anciens fossés de la ville sur l’emplacement desquels elle fut établie lors de la démolition des fortifications. Elle a porté pendant longtemps le nom de rue du Point du Jour, sous lequel on la désigne encore quelquefois.

Rue et faubourg de Fougères.

(Canton Nord-Est. Rue de Fougères, Paroisse Notre-Dame ; faubourg de Fougères, jusqu’à la rencontre du boulevard de la Duchesse-Anne, Paroisse Notre-Dame ; à partir de ce point, les numéros pairs, Paroisse Saint-Laurent, et les numéros impairs, Paroisse Notre-Dame.)

Ces deux voies, dont la seconde est le prolongement de la première, tirent leur nom de la ville de Fougères à laquelle elles conduisent.

Avant la Révolution, la rue de Fougères s’appelait rue de la Quintaine, parce qu’elle servait habituellement de théâtre à un jeu populaire qui consistait en ceci : « Un buste sculpté, qui devint plus tard un simple poteau, et qu’on nommait quintaine, était armé de deux grands bras semblables à des ailes de moulin. Il était posé sur un pivot et tournait au moindre choc, frappant de l’un de ses bras, aux éclats de rire de la foule, le jouteur maladroit qui de sa lance avait heurté le buste ailleurs qu’à la poitrine, et l’avait ainsi forcé à pirouetter sur lui-même. »

A l’entrée de la rue de Fougères, à gauche, en venant de la ville, et vis-à-vis le jardin de la Préfecture, se trouvent la maison et la chapelle des Missionnaires. Un peu plus loin, à droite, la place Saint-Melaine, sur laquelle se trouve l’église de ce nom ; l’hôtel (en construction) des archives départementales ; l’entrée principale de la promenade du Thabor ; l’hospice Saint-Melaine établi dans les bâtiments d’une ancienne abbaye de bénédictins ; le palais de l’archevêché, ancienne maison abbatiale.

Au no  13 de la rue de Fougères est établie la caserne de gendarmerie, et au no  15, la maison d’arrêt et de détention.

Rue aux Foulons.

(Les numéros impairs, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Aubin. Les numéros pairs, Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Elle conduit de la rue d’Estrées à la rue d’Antrain.

On croit généralement, et à tort, que cette rue fut ainsi nommée parce qu’elle conduisait à des moulins à foulons que les fabricants drapiers de Rennes auraient établis sur l’ancien fossé de l’enceinte fortifiée, près de la porte de ville qui avait également reçu le nom de porte aux Foulons. C’est une erreur basée sur une supposition d’Ogée (Dictionnaire de Bretagne). On est certain aujourd’hui qu’aucun établissement de ce genre n’était situé au nord de la Ville. Le nom de cette rue indique simplement qu’elle était généralement habitée par les ouvriers foulons.

Au no  19 de la rue aux Foulons on remarque, faisant légèrement saillie sur l’alignement, une maison à façade de granit, flanquée à son angle nord-est d’une tourelle en encorbellement : c’est l’ancien hôtel de Robien qui était au XVIIIe siècle la somptueuse demeure du président Christophe-Paul de Robien, savant et intelligent collectionneur dont le cabinet d’antiquités et de curiosités fut le premier noyau du Musée archéologique de Rennes.

Rue des Francs-Bourgeois.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle part de la place Saint-Germain et aboutit à la rue des Violiers, vis-à-vis la rue de Viarmes.

Très anciennement connue sous le nom qu’elle porte encore aujourd’hui, cette rue était vraisemblablement habitée en majeure partie par des gens exempts de certaines redevances, et que l’on appelait encore au XVIIIe siècle les « francs bourgeois. »

En 1792 on lui donna le nom de rue de la Mayenne, parce qu’elle conduisait au port de Viarmes auquel devait aboutir le canal projeté pour réunir la Vilaine à la Mayenne. Ce projet ayant été abandonné, elle ne tarda pas à reprendre son ancienne dénomination de rue des Francs-Bourgeois.

Rue Gambetta.

(Canton Nord-Est. Côté oriental, Paroisse Notre-Dame ; Côté occidental, Paroisse Saint-Germain.)

Nom donné en 1883, par le Conseil municipal, à la rue des Violiers, en mémoire de Léon Gambetta, ancien membre du Gouvernement de la Défense nationale en 1870-71, ancien président de la Chambre des Députés, mort le 31 décembre 1882 (Voyez rue des Violiers).

Avenue de la Gare.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ainsi nommée parce qu’elle conduit à la Gare du chemin de fer ; son extrémité nord débouche sur le pont Saint-Georges, à deux pas du Palais Universitaire et des Musées.

En 1858, lors du voyage à Rennes de l’Empereur et de l’Impératrice, on donna à cette voie publique le nom d’avenue Napoléon III, mais cette dénomination s’effaça bien vite, le public ayant pris l’habitude de lui donner le nom, très rationnel d’ailleurs, qu’elle a conservé depuis cette époque.

Sur le bord de cette belle et large voie, on remarque : la caserne de Kergus, qui avant la Révolution était une maison d’éducation pour les gentilshommes dépourvus de fortune ; un peu plus loin, le Lycée et sa jolie chapelle, élégants édifices modernes. Vis-à-vis de cette chapelle s’élève la Manutention militaire, établissement d’une utilité incontestable, mais dont les bâtiments aussi laids que vastes défigurent la voie la plus fréquentée de Rennes et déshonorent la principale entrée de la ville.

Place de la Gare.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Devant la façade principale de la gare du Chemin de fer.

De cette place et du square qui s’y trouve partent les voies publiques ci-après : vers l’est, le boulevard de Solferino qui se dirige vers les faubourgs de La Guerche et de Paris ; ― vers le nord-est, la rue de Châtillon qui conduit à la rue Saint-Hélier ; ― vers le nord, l’avenue de la Gare qui mène au pont Saint-Georges et aux quais ; ― vers le nord-ouest, l’avenue Magenta qui borde le Champ de Mars ; ― vers l’ouest, la promenade plantée connue sous le nom de Butte du Champ de Mars ; ― enfin, parallèlement à cette promenade, le boulevard de Beaumont, qui conduit à la rue de l’Alma et aux faubourgs de Nantes et de Redon.

Rue Gerbier.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Cette petite rue, qui conduit de la place Tronjolly à la rue du Pré-Perché, s’appelait autrefois rue du Boulevard-Toussaints, parce qu’elle avait été ouverte sur l’emplacement d’un des bastions avancés de l’ancienne Porte-Toussaints qui faisait partie des fortifications de la ville et en défendait l’entrée de ce côté. (Anciennement, en terme de fortification, on désignait sous le nom de boulevard le terre-plein d’un rempart ou le terrain d’un bastion ou d’une courtine.)

En 1862, on lui donna le nom de Gerbier, en l’honneur du célèbre avocat Pierre-Jean-Baptiste Gerbier, né à Rennes en 1725, mort en 1788, et qui fut une des gloires du barreau français.

La statue de Gerbier est une de celles qui ornent la façade du Palais de Justice.

Rue du Griffon.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part de l’extrémité ouest de la rue du Chapitre et aboutit à la partie nord de la rue des Dames, près de la place Saint-Pierre.

C’est une des anciennes rues de Rennes, antérieure à l’incendie de 1720. Nous ignorons l’origine de son nom. Quelques archéologues prétendent qu’il vient d’une hôtellerie appelée « le Griffon » qui y existait au XVe siècle, mais nous n’avons pu vérifier l’exactitude de ce renseignement.

Au no  5 de la rue du Griffon existe depuis 1683 l’établissement des religieuses de Saint-Vincent-de-Paul, plus connues sous le nom de Sœurs grises.

Avenue de Grignan.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle se détache du boulevard de Sévigné et aboutit à la porte nord du Jardin des Plantes, dans l’axe de l’Allée des Chênes.

Le voisinage immédiat du boulevard de Sévigné a fait donner à cette rue le nom de la fille de la spirituelle marquise.

Rue de la Grippe.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Il n’en reste plus qu’un très petit tronçon, entre la rue Saint-Hélier et l’avenue de la Gare, vis-à-vis le boulevard de la Liberté.

Voici, d’après une tradition populaire, l’origine de son nom.

Avant 1720, elle s’appelait rue de Beaumont, parce qu’elle conduisait à la ferme de ce nom en traversant les terrains marécageux sur lesquels fut établi plus tard le Champ de Mars. Après l’incendie de Rennes, les malheureux habitants dont les demeures avaient été détruites transportèrent un peu partout, en-dehors de la ville, les meubles et les effets qu’ils avaient pu sauver. La rue de Beaumont et les terrains adjacents serviront ainsi d’asile à de nombreux incendiés, asile peu sûr, paraît-il, puisque ces malheureux, voyant leurs mobiliers pillés, volés, grippés par les maraudeurs, s’en allèrent chercher ailleurs un autre lieu de refuge, laissant à la rue de Beaumont le surnom bien mérité de rue de la Grippe, que le peuple lui a conservé jusqu’à nos jours.

Ruelle de Gros-Malhon.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Voyez Avenue du Cimetière.

Avenue du Gué-de-Baud.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

C’est la voie qui longe la rive gauche du canal de la Vilaine en amont du port de Viarmes.

Ce nom lui a été donné parce qu’elle aboutit, vers l’est, à un ancien gué de la rivière par lequel on pouvait accéder autrefois aux terres dépendant de la ferme et du château de Baud.

Sur l’emplacement de ce gué existent deux baignades, l’une pour la population civile, l’autre exclusivement affectée à la garnison.

Faubourg de La Guerche.

(Canton Sud-Est. Paroisse Saint-Hélier.)

Ainsi appelé parce qu’il aboutit à la route conduisant à la petite ville de La Guerche, située à 41 kilomètres de Rennes.

On l’appelle aussi faubourg Saint-Hélier, du nom de l’église qui se trouve à son extrémité sud-est.

Boulevard de Guines.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Cette voie part de l’extrémité sud du boulevard de La Tour d’Auvergne et, longeant la voie ferrée, aboutit à la route de Redon.

Elle a emprunté le nom d’une ancienne ferme sur les terrains de laquelle elle fut ouverte vers 1865.

Ruelle de Guines.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Conduisait autrefois à la ferme de Guines, sur l’emplacement de laquelle a été construite la vaste Caserne d’Artillerie de ce nom.

Cette ruelle part du faubourg de Redon, longe les terrains de l’Arsenal à l’ouest et aboutit à la rue de Guines.

Rue de Guines.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Cette voie, bien qu’elle soit ouverte depuis plusieurs années, n’est encore bordée d’aucune construction.

Elle part de l’extrémité sud de la ruelle de Guines, se dirige vers l’ouest, traverse la rue d’Inkermann, et aboutit au faubourg de Redon.

Place et rue de la Halle-aux-Blés.

(Les numéros impairs de la rue de la Halle-aux-Blés, Canton Sud-Est ; les numéros pairs, Canton Sud-Ouest. – La place, côtés Est et Sud, Canton Sud-Est ; côtés Nord et Ouest, Canton Sud-Ouest. – La rue et la place, Paroisse Toussaints.)

S’appelaient autrefois place Toussaints et rue de Toussaints. La Halle-aux-Blés, construite en 1820, fut édifiée sur l’emplacement de l’ancienne église Toussaints, incendiée en 1793, et dont les ruines ne disparurent complètement qu’en 1801. C’est cette halle qui a donné à la place et à la rue qui nous occupent leurs noms actuels.

Il existe encore aujourd’hui, dans les campagnes des environs de Rennes, une expression fort ancienne pour désigner aussi bien la Halle-aux-Blés que la place sur laquelle elle est située : c’est l’Annonerie.

L’expression annonœ était usitée chez les Romains pour désigner les denrées réunies dans les magasins des particuliers ou dans les greniers publics par mesure de prévoyance, et spécialement les blés emmagasinés pour l’approvisionnement de la ville de Rome. D’après les anciens glossaires, dans le vieux français, le mot annona signifiait provision de bouche : on en a fait le mot annonerie qui, dès le moyen âge, désignait à Rennes le lieu où se tenait le marché aux blés.

Le côté est de la place de la Halle-aux-Blés est encore en partie bordé de vieilles maisons qui formaient autrefois façade sur une petite rue longeant le chevet de l’ancienne église Toussaints, et qui, en raison de sa forme, étroite à l’une de ses extrémités et évasée à l’autre, avait reçu le nom de rue de l’Entonnoir.

Rue de l’Hermine.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Au nord de la place de l’Hôtel de Ville. Elle sert de trait d’union entre la rue de Brilhac et la rue Du Guesclin.

Elle tire son nom de l’hermine héraldique qui figure dans les armes de Bretagne.

En 1792 on l’appela rue de la Justice.

Rue de l’Horloge.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle longe dans tout son parcours la façade postérieure de l’Hôtel de Ville, et réunit la rue de Rohan à la rue Châteaurenault.

Elle a été nommée rue de l’Horloge, parce qu’elle passe au pied du beffroi municipal qui contient l’horloge publique. Elle ne porte ce nom que depuis 1792 ; précédemment on l’appelait rue de Pezé, du nom de Hubert de Courtarnel, chevalier, marquis de Pezé, brigadier des armées du roi, gouverneur de Rennes en 1722.

Le grand incendie de 1720 commença dans une maison de l’ancienne rue Tristin ; cette maison était située à l’endroit où se trouve actuellement la cour du no  7 de la rue de l’Horloge.

Cette même rue de l’Horloge fut en grande partie détruite, en 1793, par un incendie qui fit courir les plus grands risques à l’Hôtel de Ville.

Place de l’Hôtel de Ville.

(Le côté de l’Hôtel de Ville, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur. − Celui du Théâtre, Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Cette place fut tracée, comme tous les quartiers du centre de la ville, après l’incendie de 1720.

On l’appela d’abord place Neuve, puis peu après place Royale, nom qu’elle perdit à l’époque de la Révolution, pour prendre celui de place d’Armes.

En août 1789, lorsqu’on apprit que Le Chapelier, l’un des députés de Rennes, venait d’être nommé président de l’Assemblée nationale, la municipalité donna à la place d’Armes le nom de place Le Chapelier.

En 1792, elle prit le nom de place Marat, qu’elle garda jusqu’à la fin de la Terreur. À ce moment, on la nomma de nouveau place d’Armes.

En 1807, elle devint la place Napoléon, et un peu plus tard place Impériale.

A la chute de l’Empire, elle reprit encore une fois le nom de place d’Armes, qu’elle garda jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe.

En juillet 1830, on lui redonna le nom de place Napoléon qu’elle ne conserva que peu de temps et qu’elle perdit enfin pour prendre celui de place de la Mairie ou de l’Hôtel de Ville.

La voie pavée qui la traverse du nord au sud, et qui réunit la rue d’Estrées à la rue d’Orléans, s’appela d’abord rue Feydeau, du nom de l’intendant de Bretagne, Feydeau de Brou, qui exerçait ces fonctions à l’époque de l’incendie.

En 1765, lorsque Jacques de Flesselles fut nommé intendant de Bretagne, elle prit le nom de rue de Flesselles, et la partie de la place située à l’est de cette rue s’appela place Flesselles.

La place Flesselles reçut en 1792 le nom de place du Peuple ; plus tard, quand elle fut plantée, on la nomma place aux Arbres. Enfin en 1832, lorsqu’on abattit les plantations pour construire le théâtre, elle fut nivelée et se confondit avec sa voisine dans la même appellation.

Rue de l’Hôtel-Dieu.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part de la rue d’Antrain, vis-à-vis la rue Le Sage, et aboutit à la rue Saint-Malo, en face de la rue Le Graverend. Elle longe la façade principale de l’Hôtel-Dieu.

En 1862, le Conseil municipal lui donna le nom de rue Laënnec, mais plus tard, on revint sur cette décision et on adopta définitivement le nom actuel de rue de l’Hôtel-Dieu.

Boulevard de l’Ille.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

C’est la voie qui, partant du pont de la Prévalaye sur la Vilaine, traverse la promenade du Mail et aboutit au faubourg de Brest en passant sur la rivière l’Ille.

Canal d’Ille-et-Rance.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Le Canal d’Ille-et-Rance, qui se rattache à un système complet de canalisation intérieure de la Bretagne voté par les États de cette province en 1780, ne fut réellement achevé, à Rennes du moins, que le 7 juin 1832, jour où le premier bateau venant de Dinan entra dans la Vilaine par l’écluse du Mail.

Les berges furent plantées d’ormeaux, qui forment aujourd’hui, de chaque côté du canal et sur une longueur d’environ 1,000 mètres, un charmant berceau de verdure au-dessus de cette agréable et fraîche promenade, trop peu fréquentée à cause de son éloignement du centre de la ville.

Quai d’Ille-et-Rance.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Ainsi nommé parce qu’il longe le Canal d’Ille-et-Rance depuis l’écluse du Mail jusqu’à l’entrée de la rue de Brest.

Rue d’Inkermann.

(Canton Sud-Ouest. Du quai de la Prévalaye au faubourg de Redon, Paroisse Saint-Sauveur. Du faubourg de Redon au boulevard de Guines, Paroisse Toussaints.)

Ainsi nommée pour rappeler le souvenir de la bataille gagnée en Crimée, le 5 novembre 1854, par l’armée anglo-française sur les troupes russes.

Cette longue rue, qui part du quai de la Prévalaye pour aboutir au boulevard de Guines en longeant les terrains militaires de l’Arsenal et du parc de l’Artillerie, se nommait autrefois rue de la Sablonnière, à cause des carrières de sable qu’elle desservait.

Rue des Innocents.

(Canton Nord-Ouest. Le côté Est, Paroisse Saint-Aubin. Le côté Ouest, Paroisse Saint-Étienne.)

Nous n’avons pu découvrir l’origine du nom donné à cette petite rue, qui sert de communication entre la place des Lices et la rue Saint-Louis dans laquelle elle débouche vis-à-vis de l’Hôpital militaire.

Rue d’Isly.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ce nom rappelle la bataille gagnée par l’armée française, le 14 août 1844, sur les troupes marocaines.

La rue d’Isly ne date que de 1861, époque de la transformation du Champ de Mars. Elle conduit du boulevard de la Liberté à la caserne du Colombier, dans le prolongement des rues de Bourbon, de Berlin, Châlais et du Champ de Mars.

Le Jardin des Plantes. (Voyez Le Thabor.)

Carrefour Jouault.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

C’est le carrefour formé d’une part par la rencontre de la rue Basse et de la rue Saint-Louis, d’autre part, par la jonction de la place du Bas-des-Lices et de la rue de Salle-Verte.

Nous ignorons l’origine de cette dénomination. Elle est très ancienne, puisque dans des documents du XVe siècle il est question d’un four appartenant à l’évêque de Rennes et situé « à l’entrée du Bourg-l’Évêque, près le caroil Jouault. »

C’est au carrefour Jouault, sous le portail de la maison des Quatre-Bœufs, que se tenait avant la Révolution, le jour de la foire du Pollieu ou Paullieu (Voyez sur cette foire l’article Rue du Paullieu), un des cinq plaids généraux dans lesquels l’évêque de Rennes désignait les appropriements à faire dans le ressort de son regaire, c’est-à-dire de sa seigneurie temporelle.

Rue de Juillet.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Ouverte au lendemain de la Révolution de 1830 pour mettre en communication la place Saint-Pierre avec la place des Lices et la rue Saint-Louis, cette rue reçut le nom de rue des Trois-Journées. On l’appelait aussi rue des Journées de Juillet, d’où on a fait par abréviation rue de Juillet.

Boulevard Laënnec.

(Canton Sud-Est, Paroisse Saint-Hélier, du boulevard Solferino au pont sur la Vilaine ; de ce pont à l’avenue du Gué-de-Baud, canton Nord-Est, Paroisse Notre-Dame.)

C’est la partie de l’ancien boulevard de la Duchesse-Anne qui part du boulevard Solferino, près la gare aux marchandises, traverse la rue Saint-Hélier, passe sur la Vilaine au pont de Saint-Hélier, sur un bras de cette rivière au pont de la Barbottière, et aboutit au canal du Gué-de-Baud, vis-à-vis le pont qui la sépare de la rue de Châteaudun.

Son nom lui a été donné en mémoire du célèbre médecin René-Théophile-Hyacinthe Laënnec, professeur à la Faculté de médecine de Paris et au collège de France, membre titulaire de l’Académie de médecine, né à Quimper le 17 février 1781, mort à Kerlouarnec en Plouaré, près Douarnenez, le 13 avril 1826.

Laënnec est l’inventeur de l’auscultation. À ce titre, il est une des gloires de la Bretagne ; son rare mérite, sa science, ses nombreux écrits ont donné à son nom un immense retentissement dans le monde médical.

La ville de Quimper lui a élevé une statue sur une de ses places publiques, au moyen d’une souscription à laquelle ont pris part tous les médecins de France.

Rue de Lafayette.

(Canton Nord-Ouest. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Sauveur. Les numéros pairs, Paroisse Saint-Aubin).

S’appelait depuis 1726 rue Dauphine. En 1792 on lui donna le nom de rue de la Convention ; plus tard on l’appela rue de Lafayette, en l’honneur du célèbre général. Elle conserva ce nom pendant l’Empire, mais à la Restauration elle reprit sa première dénomination de rue Dauphine. Ce ne fut qu’après la Révolution de 1830 qu’on lui rendit le nom de Lafayette qu’elle n’a plus quitté.

Elle sert de trait d’union entre la rue Nationale et la rue de Toulouse.

Rue Lanjuinais.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Ainsi nommée en 1862 pour honorer la mémoire de Jean-Denis Lanjuinais, né à Rennes le 12 mars 1753, mort à Paris le 13 janvier 1827. D’abord avocat, puis professeur en droit, il fut nommé successivement député du Tiers État de Rennes aux États généraux, membre de l’Assemblée constituante, du Conseil des Anciens, sénateur et pair de France. Lanjuinais était membre de l’Institut.

La rue Lanjuinais part du quai de Nemours et aboutit au boulevard de la Liberté.

Rue des Lauriers.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part du carrefour formé par la rencontre des rues Le Bouteiller, des Dames et Saint-Yves, et aboutit à celui où se rejoignent les rues du Griffon, de la Psallette et du Chapitre.

Elle est très anciennement connue sous ce nom, dont nous ignorons l’origine. Nous devons cependant relater ici une tradition d’après laquelle cette rue bordait autrefois un jardin appartenant au Chapitre de la cathédrale. Ce jardin était planté d’énormes lauriers qui fournissaient chaque année aux chanoines les branchages qu’ils faisaient bénir à l’office du dimanche des Rameaux.

Rue Le Bouteiller.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette petite voie, qui va de la rue au quai Saint-Yves, a reçu en 1862 le nom d’un prêtre breton, Eudon Le Bouteiller, du diocèse de Tréguier, qui, au XIVe siècle, fonda de ses propres deniers une Maison-Dieu qui devint notre ancien hôpital Saint-Yves.

Cette rue s’appelait autrefois rue du Port-Saint-Yves, parce qu’elle aboutissait, près de l’hôpital, à un petit port établi en cet endroit pour le débarquement des marchandises venant de Redon par la rivière.

Près de la maison no  2 on remarque le portail occidental de l’ancienne chapelle Saint-Yves, dernier vestige à Rennes du style ogival tertiaire. Ce qui subsiste des élégantes sculptures de ce petit monument a été malheureusement recouvert d’une épaisse couche de badigeon.

Rue Le Graverend.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

C’est la voie qui forme le prolongement de la rue de l’Hôtel-Dieu, depuis la rue Saint-Malo jusqu’à la rue Basse.

Elle a été ainsi nommée en 1878, en mémoire d’Hippolyte-Jean-François Le Graverend, ancien député, né à Rennes le 7 avril 1806, mort à Paris le 11 juin 1870.

En mourant, Le Graverend a légué aux hospices de Rennes toute sa fortune, évaluée à près de 600,000 fr., et a fondé, comme succursale de ces établissements, dans sa maison des Pommerais (commune de Bruz) un asile pour les femmes ou filles indigentes et infirmes.

C’est à titre de bienfaiteur des pauvres de Rennes que sa ville natale a tenu à rendre à sa mémoire un hommage public en donnant son nom à une de ses nouvelles rues.

Rue Leperdit.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle fut ouverte en 1828 pour établir une communication entre la rue du Champ-Jacquet et le quartier de la place des Lices.

En 1830, on lui donna le nom de Jean Leperdit, né à Kergrisel, près Pontivy, le 5 mai 1752, mort à Rennes le 13 août 1823.

Leperdit exerçait à Rennes la profession de tailleur, lorsqu’éclata la Révolution. Ses concitoyens l’appelèrent au poste d’officier municipal, et pendant la Terreur il fut nommé maire. Grâce à sa courageuse énergie, il sut tenir tête au farouche et sanguinaire proconsul Carrier, et sauva de l’échafaud un grand nombre de ses concitoyens. Quand le calme fut revenu et le danger passé, Leperdit donna sa démission et retourna à son établi de tailleur. Plus tard, il fut appelé à siéger au Conseil municipal, et le gouvernement impérial lui offrit la décoration de la Légion d’honneur, qu’il refusa.

Grièvement blessé dans un incendie où, malgré ses soixante-dix ans passés, Leperdit s’était fait remarquer au premier rang des travailleurs, il mourut pauvre comme il avait vécu, et ses concitoyens élevèrent sur sa tombe, au cimetière de Rennes, une modeste colonne de granit sur laquelle on peut lire encore aujourd’hui cette simple inscription : Leperdit, ancien Maire de Rennes, doyen des tailleurs, 1752-1823.

En 1839, le célèbre sculpteur David d’Angers offrit à la ville de faire gratuitement la statue de Leperdit ; cette offre fut acceptée, mais elle ne reçut jamais d’exécution. En 1879, l’érection d’une statue à Leperdit fut décidée par le Conseil municipal, mais le projet n’eut aucune suite. Enfin, en 1883, le Conseil a repris la question et a décidé qu’une statue de l’ancien maire de Rennes serait placée dans la niche centrale de l’Hôtel de Ville.

Rue Le Sage.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Du nom du célèbre écrivain Alain-René Le Sage, né à Sarzeau (Morbihan) le 8 mai 1668, mort en 1747.

Cette rue a été ouverte, il y a une quinzaine d’années, pour faire communiquer la rue de Fougères avec la rue d’Antrain, et a remplacé deux ruelles étroites qu’on appelait : la première, ruelle Lancezeur, du nom d’un horticulteur sur les terrains duquel elle avait été jadis ouverte ; la seconde, ruelle de la Moussaye, ainsi appelée parce qu’elle aboutissait à la rue d’Antrain près de l’ancien hôtel de la Moussaye, qui existe encore aujourd’hui. Un des membres de la famille de la Moussaye fut nommé capitaine-gouverneur de Rennes en 1654, mais, sur les instances du clergé, ses lettres de nomination ne furent point enregistrées au Parlement, parce qu’il appartenait à la religion réformée.

Boulevard de la Liberté.

(Canton Sud-Est de l’Avenue de la Gare à la rencontre de la rue Tronjolly. Canton Sud-Ouest depuis ce point jusqu’au boulevard de La Tour d’Auvergne. Paroisse Toussaints, exceptés les numéros impairs situés entre la rue Chicogné et le boulevard de La Tour d’Auvergne, qui appartiennent à la Paroisse Saint-Sauveur.)

Ainsi dénommée, en 1870, après la chute de l’Empire.

Ce boulevard, qui remplaça vers 1860 les vieux fossés et les remparts de la troisième enceinte de la ville, dont il suit exactement la direction depuis l’avenue de la Gare jusqu’à la place de Bretagne, reçut en 1862 le nom de boulevard de l’Impératrice depuis l’avenue de la Gare jusqu’à la rue Tronjolly, et celui de boulevard du Prince Impérial depuis cette dernière rue jusqu’au boulevard de La Tour d’Auvergne, qui s’appelait alors boulevard Napoléon III.

Avant le comblement des fossés on l’appelait promenade des Murs, et on le divisait en trois tronçons, portant les noms de Murs Kergus depuis cette caserne jusqu’à la rue du Champ de Mars ; Murs Toussaints de la rue du Champ de Mars à la rue Tronjolly, et Murs du Champ-Dolent de la rue Tronjolly à l’endroit où les fossés faisaient leur jonction avec la Vilaine, à l’extrémité ouest du quai de Nemours.

Place des Lices.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Entre la rue de la Monnaie et la rue Saint-Louis.

Au moyen âge c’était sur cette place qu’était le champ clos, la lice, où avaient lieu les tournois et les fêtes.

D’après une tradition populaire, c’est à Rennes, en 1337, dans un tournoi donné sur la place des Lices à l’occasion du mariage de Jeanne de Penthièvre, héritière du duché de Bretagne, avec Charles de Châtillon, comte de Blois, que le jeune Bertrand Du Guesclin, alors âgé de dix-sept ans, rompit sa première lance et remporta ses premiers succès.

Le côté nord de la place des Lices fut préservé de l’incendie de 1720.

Place du Bas-des-Lices.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

A l’ouest et au bas de la précédente, comme son nom l’indique.

Au XVIIe siècle, elle s’appelait place de la Harpe, et il s’y tenait un marché à la volaille et au gibier.

La voie qui se trouve dans le prolongement de la rue de Juillet et qui conduit à la rue Saint-Louis, portait, avant la Révolution, le nom de rue des Minimes, parce qu’elle conduisait au couvent et à l’église de ces religieux, qui étaient alors situés rue Saint-Louis.

Rue Louis-Philippe.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle part de l’angle nord-est de la place du Palais et se termine à la place Saint-Georges.

Le projet d’ouverture de cette rue date de 1809, mais il ne fut exécuté que vingt ans plus tard, en 1829.

La nouvelle voie reçut d’abord le nom de percé des Cordeliers, parce qu’elle traversait l’enclos du couvent et l’église de ces religieux ; puis elle prit officiellement le nom de rue Charles X, qu’elle ne conserva que quelques mois pour prendre, au lendemain de la Révolution de 1830, celui de Louis-Philippe. De 1848 à 1850, elle s’appela rue de la République.

Rue du Lycée.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle part du quai de l’Université, passe devant l’église Toussaints et se termine à l’entrée de la rue des Carmes.

Elle s’appelait autrefois rue Saint-Germain, parce que, franchissant la Vilaine sur un pont de bois qui fut démoli lors de la construction des quais, elle conduisait directement de la basse ville à la place et à l’église Saint-Germain. (Voyez l’article rue du Vau Saint-Germain.)

En 1792, elle fut nommée rue du Lycée, parce que cet établissement y avait son entrée principale près du perron de l’église Toussaints. Elle perdit ce nom à l’époque de la Restauration pour reprendre celui de rue Saint-Germain ; plus tard, on l’appela rue du Collège ; enfin, en 1848, on lui redonna le nom qu’elle conserve encore aujourd’hui.

Rue Magenta.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle fut ouverte en 1861 sur le côté est du Champ de Mars, dont elle n’est séparée que par une contre-allée plantée de marronniers.

Son nom rappelle la bataille gagnée en Italie par les troupes françaises sur l’armée autrichienne, le 4 juin 1859.

Le Mail.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

En 1675, le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, conçut le projet d’établir à Rennes, selon la mode du temps, un Mail ou Cours, qui devait servir de lieu de promenade aux habitants ; il fit exécuter ce travail par corvées, et réquisitionna à cet effet les habitants des paroisses voisines. Une fois le terrain nivelé, on le planta de quatre rangs d’ormeaux dans toute sa longueur. En 1784, ces arbres furent abattus, et on planta à leur place les tilleuls qu’on y voit aujourd’hui. Le Mail était alors complètement entouré d’eau, et l’on y accédait du côté de la ville seulement par un pont-levis que l’on relevait chaque soir. En 1802, ce pont-levis fut remplacé par un pont fixe, et la promenade fut fermée par une élégante grille en fer, fabriquée aux forges de Paimpont.

En 1845, d’après une convention passée entre l’État et la Ville, celle-ci abandonna à l’administration des ponts et chaussées la promenade du Mail, à la condition d’en respecter les arbres, et cette belle avenue devint dès lors route nationale (de Paris à Brest). Il y a quelques années, les canaux latéraux, sur lesquels nos pères se livraient l’hiver à l’exercice du patinage, et qui pendant l’été n’étaient qu’un cloaque vaseux et infect, furent comblés et transformés en rues macadamisées.

C’est à l’extrémité de cette belle promenade, longue d’environ 600 mètres, que l’Ille fait sa jonction avec la Vilaine.

Rappelons en terminant que c’est sur le Mail que la ville de Rennes organisa en 1832, 1833 et 1834, les banquets patriotiques commémoratifs des journées de Juillet 1830.

Depuis quelques années, l’administration des ponts et chaussées a abandonné le Mail comme route nationale, et la Ville en a repris la libre possession.

Rue du Mail.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Ce nom a été donné aux deux voies qui bordent la promenade du Mail, au nord et au sud, et qui ont remplacé deux canaux ou plutôt deux flaques d’eau stagnante qui encadraient, il y a quelques années à peine, la jolie promenade à laquelle nous venons de consacrer un article spécial.

Avenue du Mail-Donges.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

C’est la voie qui longe la rive droite du canal de la Vilaine, depuis le boulevard Saint-Méen jusqu’au port de Viarmes.

Cette fois encore, l’orthographe officielle est erronée, et c’est à tort que l’on écrit Mail d’Onges.

Avant la Révolution, il existait à l’entrée de la rue Hue, aujourd’hui rue de Paris, à peu près vis-à-vis de l’hospice des Catherinettes, un hôtel appartenant à la famille de Donges. Aspectés au sud, les jardins de l’hôtel descendaient vers la rivière, à laquelle ils communiquaient par un mail ou avenue plantée et bordée de fossés, d’une longueur de plus de cent toises. C’est en souvenir de cette promenade, disparue depuis longtemps, que tout le quartier situé entre la rue de Paris et la rivière a conservé le nom de ses anciens possesseurs.

Place de la Mairie.

Voyez Place de l’Hôtel de Ville.

Rue Malakoff.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Ainsi dénommée en souvenir du célèbre combat qui précéda la prise de Sébastopol par nos troupes en 1855.

Cette rue, parallèle à la rue d’Inkermann, part du quai de la Prévalaye pour aboutir sur la route de Redon, en passant devant l’Abattoir public.

Rue du Manège.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Cette rue part du quai d’Ille-et-Rance et va rejoindre la ruelle du Tourniquet, qui débouche dans la rue de Brest.

Son nom lui vient d’une école d’équitation qu’on appelait le Manège, et qui y avait été établie en 1782. Ce manège subsista jusqu’en 1839, époque à laquelle le Conseil municipal refusa de continuer la subvention qu’il avait jusqu’alors accordée à cet établissement, concurremment avec le Conseil général. L’édifice fut démoli, et les terrains divisés et vendus à des particuliers.

Galeries Méret.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Ces galeries, qui servent de promenoir autour du Théâtre, datent de 1832.

Elles ont été bâties, ainsi que les deux maisons qui confinent à la salle de spectacle, au nord et au sud, par un M. Méret qui avait acquis ces terrains de la ville. Son nom est resté aux galeries, bien que cette dénomination, consacrée seulement par l’usage, n’ait jamais été l’objet d’une décision officielle.

Rue de la Monnaie.

(Canton Nord-Ouest. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Sauveur ; les numéros pairs, Paroisse Saint-Étienne.)

Ainsi appelée à cause de l’Hôtel des Monnaies qui existait dans cette rue de 1732 à 1774, époque à laquelle il fut supprimé par édit royal, et qui était situé à l’endroit qu’occupe actuellement l’hôtel de France.

La partie de la rue de la Monnaie actuelle qui va de l’entrée de la rue Saint-Guillaume à la place Saint-Pierre était, avant l’incendie de 1720, dénommée rue de la Cordonnerie, parce qu’elle était habitée en grande partie par la corporation des cordonniers.

Ce même tronçon a porté aussi, au XVIIIe siècle, le nom de rue de l’Évêché ; la résidence épiscopale était, en effet, située sur le bord de cette voie publique, entre la rue Saint-Guillaume et l’église Saint-Pierre.

On remarque, au no  26, l’ancien hôtel de la Commission intermédiaire des États de Bretagne, dans lequel est installée l’École d’Artillerie depuis 1798.

C’est aussi sur le bord de cette rue que se trouve l’église métropolitaine, Saint-Pierre.

La rue de la Monnaie, qui commence au carrefour formé par les rues de Toulouse, de Clisson et Rallier, se termine à la place de la Croix de la Mission.

Rue de Montfort.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

De la place Saint-Sauveur à la place du Calvaire.

Ouverte lors de la reconstruction de Rennes, cette rue a reçu son nom en l’honneur de Jean de Montfort qui fut duc de Bretagne, sous le nom de Jean IV.

En 1792, on l’appela rue de la Révolution, et la place du Calvaire, à laquelle elle aboutit, prit le nom de place de la Révolution.

La Motte.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Au XVe siècle, sous le duc Jean IV, la ville acquit, pour l’établissement de la seconde enceinte de ses fortifications, divers terrains appartenant à l’abbaye de Saint-Georges, et entre autres une éminence ou motte qui plus tard, lors de la destruction des ouvrages de défense de la ville, fut convertie en promenade, et prit le nom de Motte-à-Madame-l’Abbesse, puis, par abréviation, Motte-à-Madame, en souvenir de l’ancienne possession des Bénédictines. Cette promenade ne fut entourée de murs qu’en 1785, puis, en 1789, plantée d’ormeaux qui furent abattus en 1836 et remplacés par les arbres de même essence que nous y voyons aujourd’hui.

On remarque à l’extrémité est de la promenade, qui n’est en réalité qu’une esplanade de forme ovale, un bel escalier de granit, construit en 1829 et 1830 d’après les dessins de M. Millardet, architecte. Vu de la rue de Belair, cet escalier, disposé pour recevoir des fontaines, est d’un joli aspect.

C’est sur la promenade de la Motte que furent célébrées, pendant la première République, la fête des Enfants et celle des Vieillards.

Contour de la Motte.

(Canton Nord-Est. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Germain ; les numéros pairs, Paroisse Notre-Dame.)

C’est la rue qui borde au sud-ouest et à l’ouest la promenade de ce nom.

Au no  2 de cette rue, faisant presque face à la rue Louis-Philippe, on voit une maison de sévère apparence, et dont l’entrée est précédée d’un massif porche voûté : c’est l’ancien hôtel de Cuillé. C’est dans cet hôtel, et pendant que l’émeute grondait dans la rue, que siégea en 1788 le Parlement de Bretagne, chassé du Palais par la force armée après avoir protesté contre des édits royaux enregistrés de force et militairement, et qui portaient atteinte aux anciens privilèges de la province.

C’est aussi à l’hôtel de Cuillé qu’au mois d’avril 1795, après la signature de l’éphémère traité de paix dit « de la Mabilais, » les délégués républicains reçurent les chefs royalistes et leur offrirent « un repas fraternel, » disent les documents de l’époque.

Rue de la Motte-Fablet.

(Les numéros impairs, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Aubin ; les numéros pairs, Canton Nord-Est, Paroisse Notre-Dame.)

Elle met en communication directe la rue aux Foulons avec la rue d’Antrain.

Cette rue reçut le nom de Yves-Vincent de la Motte-Fablet, maire de Rennes, sous l’administration duquel elle fut ouverte en 1783.

En 1792, on la nomma rue Beaurepaire, en l’honneur de Nicolas-Joseph de Beaurepaire qui, étant commandant de la place de Verdun assiégée par les Prussiens, préféra mourir plutôt que de signer la capitulation.

Rue Nantaise.

(Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Étienne.)

Elle part de la place du Bas-des-Lices et aboutit à la place de la Croix de la Mission.

En 1663, lorsqu’on nivela le terrain vague qui bordait les fortifications à l’est de la ville, on l’afféagea à ceux qui voulurent y bâtir. Ce fut l’origine de la rue Nantaise, qui fut ainsi nommée parce que c’était alors le seul chemin qui pût conduire de la ville à la grande route de Nantes. En effet, comme il n’existait pas à cette époque de pont sur les fossés au sud de la ville, il fallait sortir par la Porte Mordelaise et faire un long détour pour gagner la Madeleine ou faubourg de Nantes.

Rue et Faubourg de Nantes.

Les numéros impairs, Canton Sud-Est. Les numéros pairs, Canton Sud-Ouest. La rue de Nantes, Paroisse Toussaints. Le faubourg, numéros impairs, Paroisse Toussaints ; numéros pairs, Paroisse Saint-Sauveur.)

La rue de Nantes part du carrefour formé par la rencontre des rues Tronjolly, Doublet, du Colombier et du Vieux-Cours. Le faubourg est son prolongement direct vers le sud-ouest.

Ces deux voies s’appelaient avant 1792 rue et faubourg de la Madelaine, du nom d’une léproserie et d’une ancienne chapelle qui y existaient autrefois.

La chapelle a été réédifiée et rendue au culte, il y a quelques années.

Rue Nationale.

(Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Elle part de l’angle nord-ouest de la place du Palais et se dirige vers l’ouest pour rejoindre la rue Lafayette.

Elle fut ouverte lors de la reconstruction de la ville après l’incendie de 1720 et s’appela rue Royale. En 1792, elle devint rue de la République. Sous le premier Empire on la nomma rue Impériale. À la Restauration elle reprit son ancien nom de rue Royale, fut de nouveau appelée Impériale pendant les Cent-Jours, redevint rue Royale jusqu’en 1848, puis rue Nationale jusqu’en 1853, rue Impériale pour la troisième fois jusqu’en 1870, et enfin rue Nationale depuis cette époque.

Pont de Nemours.

(Limite des Cantons Nord-Ouest et Sud-Ouest.)

Au bas de la rue de Rohan et à la naissance de la rue de Nemours.

Son nom lui vient du prince Louis d’Orléans, duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, qui en posa la première pierre le 20 août 1843.

Rue de Nemours.

(Canton Sud-Ouest, Paroisse Toussaints.)

De la rivière à la place de la Halle-aux-Blés.

L’origine de son nom est la même que celle du pont dont on vient de parler.

Quai de Nemours.

(Canton Sud-Ouest, Paroisse Toussaints.)

Du pont de ce nom à la place de Bretagne, sur la rive gauche de la Vilaine.

C’est toujours en souvenir du passage à Rennes du fils de Louis-Philippe que ce quai porte le nom de Nemours.

Boulevard du Nord.

(Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Étienne.)

Chemin ou boulevard extérieur (en projet), partant du faubourg Saint-Malo, au débouché du boulevard de l’Ouest, et devant aboutir au faubourg d’Antrain pour rejoindre le boulevard de l’Est.

Le Conseil municipal de Rennes a décidé, le 10 mars 1879, qu’une section de cette voie publique prendrait le nom de boulevard Volney. Le célèbre auteur des Ruines n’est pas breton, mais il a fait au collège de Rennes une partie de ses études, et il habitait encore notre ville quand éclata la Révolution. (Voyez rue Saint-Georges.)

Rue d’Orléans.

(Les numéros impairs, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur. Les numéros pairs, Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Fut ouverte en 1605 pour établir, au moyen d’un pont sur la Vilaine (le Pont-Neuf aujourd’hui disparu), une communication directe entre la haute et la basse ville, à l’endroit où se trouve actuellement la cale du Pré-Botté.

Elle s’appela d’abord rue Neuve.

Gravement attaquée par l’incendie de 1720, elle fut rétablie et on lui donna en 1726 le nom de rue d’Orléans, en l’honneur de Louis, duc d’Orléans, fils du Régent, premier prince du sang et petit-neveu de Louis XV.

Pendant la Révolution, on l’appela rue Simonneau, nom du maire républicain d’Étampes, le tanneur Jacques-Guillaume Simonneau, qui fut tué en 1792, dans une émeute occasionnée par la cherté des grains.

Elle reprit peu après le nom de rue d’Orléans, qu’elle a conservé jusqu’à présent.

Quai d’Orléans.

(De la rue d’Orléans à la rue de Rohan, Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur. De la rue d’Orléans à la rue de Berlin, Canton Nord-Est, Paroisse Saint-Germain.)

Du pont de Berlin au pont de Nemours, sur la rive droite de la Vilaine.

Ce quai a reçu en 1845 le nom de la rue voisine, celle d’Orléans, qui le fait communiquer avec la place de l’Hôtel de Ville.

Boulevard de l’Ouest.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Boulevard extérieur partant du faubourg de Brest et rejoignant la route de Saint-Malo près de l’École Normale.

Il est à peu près parallèle au Canal d’Ille-et-Rance à l’est, et au chemin de fer de Saint-Malo à l’ouest.

Rue de la Paillette.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Elle se confond aujourd’hui avec la rue du Paullieu.

Cette voie tirait son nom d’un lieu dit « la Paillette » qu’elle desservait. (Voyez rue du Paullieu.)

Place du Palais.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Sa situation devant le Palais de Justice indique suffisamment l’origine de son nom.

En 1726 elle reçut le nom de place Louis-le-Grand.

En 1792 on l’appela place de l’Égalité, et le Palais fut nommé le Temple de la Loi.

Jusqu’à la Révolution on voyait au milieu de cette place la statue équestre en bronze de Louis XIV, œuvre de Coysevox, qui fut brisée et fondue. Seuls, les deux bas-reliefs qui ornaient les grandes faces du piédestal purent être sauvés et mis en sûreté. Ils sont actuellement au Musée.

La place du Palais, d’une longueur de 107 mètres, et d’une largeur de 78 mètres, est remarquable par la sévérité et la régularité des belles lignes architecturales qui l’encadrent. Sa construction date de la réédification de Rennes après l’incendie de 1720.

Avant ce sinistre il n’y avait devant le Palais de Justice qu’une petite place irrégulière, au milieu de laquelle s’élevait un calvaire, et qu’on trouve souvent désignée dans les anciens titres sous le nom de placis Saint-François, parce qu’elle se trouvait au-devant du couvent des Cordeliers ou Franciscains qui avaient pour patron saint François d’Assise.

Rue de la Palestine.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle part du boulevard de Grignan, longe la clôture nord du Jardin des Plantes, à peu près parallèlement au boulevard de Sévigné, et se termine à la rencontre du boulevard de la Duchesse-Anne.

Elle tire son nom de deux fermes auxquelles elle conduisait autrefois, et qui s’appelaient la grande et la petite Palestine.

Rue de la Parcheminerie.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Il n’en reste qu’un tronçon qui part de l’angle nord-ouest de la place de la Halle-aux-Blés, traverse la rue de Nemours, remonte un peu vers le nord et vient déboucher dans la rue de la Chalotais.

Cette rue, très ancienne, tire son nom des industriels qui l’habitaient aux XVIIe et XVIIIe siècles, les parcheminiers, qui y préparaient et vendaient le parchemin.

Rue et Faubourg de Paris.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

La rue de Paris commence à l’hospice des Catherinettes, vis-à-vis la rue de Viarmes, et finit à la rencontre de la rue de Châteaudun à droite, et du boulevard de la Duchesse-Anne à gauche. À partir de ce point son prolongement s’appelle faubourg de Paris.

La rue et le faubourg de Paris ne portent ce nom que depuis 1792. Précédemment on les désignait sous les noms de rue Hüe et de faubourg de la rue Hüe, dont nous ignorons l’origine.

Dans des titres du XVe siècle on trouve rue Hux. Or, vers 1485, un riche bourgeois nommé Jean Hux aida de ses deniers l’introduction de l’imprimerie à Rennes, et y favorisa, dit-on, l’établissement du premier atelier typographique, qui était dirigé en commun par deux associés nommés Josses et Pierre Bellesculée. Nous n’en concluons pas que ce soit Jean Hux qui ait donné son nom à la rue qui nous occupe, mais il y a là un rapprochement que nous croyons devoir signaler.

Rue du Paullieu.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Voie publique qui part de la promenade du Mail et aboutit à la rue du Manège.

L’édilité, qui n’a probablement jamais essayé de se rendre compte de cette appellation, s’obstine à écrire Paux-Lieux, ce qui ne signifie absolument rien. L’orthographe rationnelle est Pollieu ou Paullieu.

Dès le XVe siècle, il existait sur le bord de cette ruelle une assez vaste prairie dans laquelle se tenait chaque année, le lendemain de la fête de saint Pierre et de saint Paul, une foire renommée. Ce champ de foire fut baptisé par le peuple du nom de pollieu, paoullieu et paullieu, c’est-à-dire lieu où se tient la foire de saint Pol, Paoul ou Paul, comme on l’écrivait indifféremment alors. La foire elle-même s’appela, dans le langage populaire, le pollieu ou la pollieu. Elle exista pendant plus de quatre cents ans, et ne disparut qu’à l’époque de la Révolution.

Ruelle Pinsonnette.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Sert de communication entre les faubourgs de Fougères et d’Antrain.

Son nom lui vient, croit-on, de ce que les jardins qui la bordaient étaient clos de haies épaisses et de buissons touffus dans lesquels venaient faire leurs nids des oiseaux de toutes sortes, notamment de nombreux pinsons.

Rue du Pont-aux-Foulons.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

C’est la rue qui réunit la place Sainte-Anne à la rue aux Foulons.

Elle porte ce nom parce qu’elle s’embranchait autrefois sur la rue aux Foulons au moyen d’un pont de bois jeté sur le fossé de la ville.

On l’appelle aussi petite rue aux Foulons.

(Pour la signification du mot foulons, voyez l’article Rue aux Foulons.)

Rue du Pont-de-Toussaints.

(Numéros impairs, Canton Sud-Est. Numéros pairs, Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Elle commence à la place de la Halle-aux-Blés et se termine au boulevard de la Liberté, vis-à-vis l’entrée de la rue Tronjolly.

Elle tire son nom d’un pont, dit de Toussaints, qui traversait les fossés des fortifications avant leur comblement, et qui avait été lui-même ainsi appelé à cause du voisinage de l’église dont nous avons déjà parlé. (Voyez l’article Place de la Halle-aux-Blés.)

Après l’incendie de l’église Toussaints, en 1793, le peuple avait pris l’habitude de désigner cette rue sous le nom de rue du Brûlis de Toussaints, puis, par abréviation, rue du Brûlis. Nous avons fréquemment entendu nous-même d’anciennes gens de la campagne ou des faubourgs l’appeler simplement le Brûlis.

Rue de la Porte-Mordelaise.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Elle part de la place Saint-Pierre, devant l’église métropolitaine, et après avoir passé sous l’ancienne porte de ville qui lui a donné son nom, débouche dans la rue de Juillet, au bas de la Place des Lices.

La Porte Mordelaise est le seul vestige qui reste à Rennes de l’architecture militaire des XIVe et XVe siècles. C’est par cette porte que les ducs souverains de Bretagne faisaient leur première entrée solennelle dans la capitale de leur duché. Elle fut nommée Mordelaise, parce que c’était là que venait aboutir autrefois la route de Mordelles.

En 1793, elle reçut le nom de Porte Marat, qu’elle ne garda que peu de temps.

Rue de la Poulaillerie.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part de l’angle ouest de la place Sainte-Anne et aboutit au carrefour formé par la rencontre de la rue Leperdit et de la place Saint-Michel.

Autrefois, cette rue était divisée en deux tronçons portant deux noms distincts : la rue Fracassière et la Poulaillerie.

La rue Fracassière, habitée surtout par des serruriers et des forgerons, devait son nom au fracas continuel occasionné par le bruit des marteaux et des enclumes. Elle portait ce nom depuis la place Sainte-Anne jusqu’à l’endroit où elle s’élargit avant de déboucher sur la place Saint-Michel. À partir de cet endroit, se tenait un marché en plein vent fréquenté par les poulaillers, marchands de volailles, de poulets notamment : c’est de là qu’est venu le nom de Poulaillerie.

Rue Poullain-Duparc.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Elle part de la rue de Nemours, vis-à-vis la rue Vasselot, et aboutit à la place de Bretagne.

Elle fut ainsi nommée en 1862 pour consacrer le souvenir du célèbre avocat et jurisconsulte Augustin-Marie Poullain-Duparc, né à Rennes le 8 septembre 1703, mort dans la même ville le 14 octobre 1782.

On lui donne souvent, et à tort, le nom de rue Duparc-Poullain.

Rue du Pré-Botté.

(Canton Sud-Ouest : De la rue de la Halle-aux-Blés à la rue de Nemours, Canton Sud-Est : De la rue du Lycée à la rue de la Halle-aux-Blés, Paroisse Toussaints.)

Elle part de la rue de Nemours, vis-à-vis de la rue de La Chalotais, et se termine au croisement de la rue du Lycée et de la rue Toullier, près de l’église Toussaints.

Le moyen âge nous a légué ce nom auquel on a donné les étymologies les plus bizarres sans arriver à en connaître exactement l’origine. Ce que l’on sait seulement, c’est qu’une assez vaste prairie, qui portait la dénomination de Pré-Botté, existait autrefois au bord de la Vilaine, à l’endroit où se trouve actuellement la cale de débarquement située entre les ponts de Berlin et de Nemours.

Rue du Pré-Perché.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

La même obscurité règne sur l’origine de ce nom, qui nous a été transmis par le moyen âge. On écrivait autrefois Pré-Perchel.

C’est la rue qui part du boulevard de la Liberté, vis-à-vis la rue Lanjuinais, et qui se termine au carrefour formé par la rencontre des rues Doublet et Gerbier.

Quai et Pont de la Prévalaye.

(Le quai : Canton Sud-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur. — Le pont est la limite des Cantons Nord-Est et Nord-Ouest, et des Paroisses Saint-Étienne et Saint-Sauveur.)

Le pont de la Prévalaye est situé sur la Vilaine, dans la ligne formée au nord par les boulevards de l’Ille et de l’Ouest, au sud par la rue Malakoff et la route de Redon.

Le quai de la Prévalaye est la voie qui borde la rive gauche de la Vilaine entre le pont ci-dessus et celui de La Tour d’Auvergne.

On a donné à ce pont et à ce quai le nom de la localité que la renommée de son beurre a rendue célèbre. Le château et la ferme de la Prévalaye sont situés à 4 kilomètres de la ville en suivant la rive gauche de la rivière.

Rue de la Psallette.

(Canton Nord-Ouest, Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part du carrefour formé par la rencontre des rues des Lauriers, du Griffon et du Chapitre, et passant derrière l’église Saint-Pierre, aboutit à la rue Saint-Sauveur.

Le mot psallette désigne une réunion d’enfants que l’on fait chanter en chœur pendant la célébration des offices de l’église. Dans notre vieux langage, il s’attacha aussi à la maison où logeaient et où étaient instruits ces enfants.

La cathédrale de Rennes possédait déjà une psallette en 1443, mais ce ne fut qu’en 1476 que le Chapitre acquit, pour y installer ses enfants de chœur, une maison située derrière le chevet de l’église cathédrale, dans la petite rue qui dès lors prit le nom de rue de la Psallette, qu’elle a conservé jusqu’à nos jours.

Quartier de Quineleu.

(Canton Sud-Est. Paroisse Saint-Hélier.)

Derrière la gare du chemin de fer et près de la Maison centrale.

C’est une ancienne ferme, nommée Quineleu, qui a donné son nom à ce quartier de création récente, ainsi qu’à un puits public qui était d’une grande utilité pour les habitants de la ville avant l’installation de la conduite d’eau.

Rue Rallier.

(Canton Nord-Ouest. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Étienne. Les numéros pairs, Paroisse Saint-Aubin.)

C’est le prolongement, vers la place Saint-Michel, de la rue de Montfort et de la rue de Clisson, à partir du croisement de cette ligne avec les rues de Toulouse et de la Monnaie.

Elle fut ainsi appelée, en 1726, du nom de Toussaint-François Rallier du Baty, qui à cette époque était déjà maire de Rennes depuis trente et un ans, et qui mourut en fonctions huit années plus tard, après trente-neuf ans d’exercice des fonctions municipales.

Les maisons portant les numéros 12 à 32 sont tout ce qui reste de l’ancienne rue des Portes Saint-Michel qui conduisait autrefois de la rue Rallier à la rue Leperdit.

Faubourg de Redon.

(Canton Sud-Ouest. Les numéros impairs, Paroisse Toussaints. Les numéros pairs, Paroisse Saint-Sauveur.)

Il commence au carrefour formé par la rencontre du boulevard Sébastopol et des rues de l’Arsenal et des Trente, et aboutit à la route nationale qui conduit à Redon.

Rue Richard-Lenoir.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

De l’avenue du Mail-Donges au faubourg de Paris.

Cette rue, qui n’est pas classée, a été ouverte par un particulier sur son propre terrain, et son nom, qui rappelle celui du célèbre industriel normand François Richard, dit Richard-Lenoir, n’a jamais été l’objet d’aucune décision administrative. Il en est de même d’ailleurs de plusieurs ruelles voisines que les habitants du quartier ont baptisées eux-mêmes des noms de rues de l’Est, de la Tuilerie, de la Blotterie, du Petit-Paris.

Quai de Richemont.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ce nom a été donné au quai de la rive gauche de la Vilaine en amont du pont Saint-Georges, entre celui-ci et le petit canal de dérivation venant du moulin de Saint-Hélier.

Il rappelle le nom du brave connétable de France, le comte de Richemont, devenu duc de Bretagne sous le nom d’Arthur III.

En 1862, on avait proposé de l’appeler quai de Lavanderie, en souvenir d’une ancienne tour fortifiée disparue depuis longtemps, la tour de Lavanderie, qui défendait l’accès du vieux pont de Saint-Georges ; mais on lui préféra avec raison le nom du vaillant et courageux guerrier auquel la Bretagne est fière d’avoir donné le jour.

Rue de Rohan.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part du pont de Nemours et conduit à la rue de l’Horloge.

Elle fut ainsi appelée, après la reconstruction de Rennes, en l’honneur d’un duc de Rohan qui présida plusieurs fois l’ordre de la noblesse aux États de Bretagne, et qui se fit souvent remarquer par son luxe et ses prodigalités.

Ce fut lui qui, le 18 novembre 1744, donna à ses frais à la population de Rennes une fête publique somptueuse avec cavalcade, bal, spectacle, illuminations, distribution de vin dans les carrefours et banquet gratuit sur la place du Palais. Un char à huit roues, traîné par six chevaux et escorté d’un nombreux cortège de cavaliers et de musiciens, portait un immense plat de trente pieds de long sur lequel étaient rangés, tout rôtis et debout sur leurs pieds, un bœuf, deux veaux et douze moutons flanqués de cent plats de viandes diverses.

En 1792, la rue de Rohan fut appelée rue de la Poissonnerie, à cause du voisinage de l’ancien marché de ce nom. Lorsque l’on construisit la halle de Nemours, en 1846, elle reprit son ancien nom de rue de Rohan.

Rue Saint-Alphonse.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

De la rue de la Palestine au boulevard de Sévigné.

Elle a été ainsi nommée par le particulier qui l’a ouverte sur son propre terrain, et sa dénomination, dont nous ignorons l’origine, n’a jamais reçu la sanction officielle.

Place et rue Sainte-Anne.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aurin.)

Au nord de la ville, et à l’ouest de la rue de la Visitation.

Cette place et cette rue tirent leur nom d’une ancienne chapelle voisine dédiée à Sainte-Anne et érigée vers la fin du XVe siècle pour le service de l’hôpital de ce nom, qui lui-même avait été fondé au XIVe siècle par les corporations ouvrières de la ville.

En 1792, on donna à la place Sainte-Anne le nom de place des Jeunes-Malouins, en même temps qu’on appela la rue Tronjolly, rue des Jeunes-Nantais, en souvenir des secours que la jeunesse de Nantes et de Saint-Malo vint prêter à celle de Rennes, pendant l’émeute qui eut lieu dans cette dernière ville en 1789.

Sur la place Sainte-Anne se tient chaque semaine un marché affecté à la boucherie foraine.

La rue Sainte-Anne disparaît en ce moment pour faire place à la nouvelle église de Saint-Aubin.

Contour Saint-Aubin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Devant le portail occidental de l’église de ce nom, entre l’extrémité de la rue Saint-Louis et la rue Saint-Malo.

Rue Saint-Benoît.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle part de la rue Vasselot et débouche dans la rue du Pré-Botté, vis-à-vis l’endroit où existaient au siècle dernier le couvent, la chapelle et le cimetière des Grandes-Ursulines.

Nous supposons que la chapelle du monastère était dédiée à Saint-Benoît, et que c’est de là que vient le nom donné à la rue voisine.

Nous avons vu plus haut qu’une autre rue de Rennes a porté aussi le même nom. (Voyez rue au Duc.)

Quai Saint-Cast.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Ce nom, qui a été donné en 1802 à la voie qui longe la rive gauche du canal d’Ille-et-Rance entre cette promenade et l’écluse du Mail, rappelle un grand et glorieux souvenir du siècle dernier.

Le 10 septembre 1758, quelques régiments aidés de quatorze compagnies de la milice bretonne et de volontaires accourus de tous les points de la province, jetèrent à la mer, dans l’anse que domine le village de Saint-Cast, entre Saint-Malo et le cap Fréhel, une armée de huit mille Anglais qu’une flotte commandée par l’amiral Howe avait débarquée le 3 septembre dans la baie de Saint-Lunaire.

Quai de Saint-Cyr.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Sur la rive droite de la Vilaine, depuis la jonction du canal d’Ille-et-Rance avec la Vilaine, jusqu’au haut du Mail.

Son nom lui vient, comme ceux des deux quartiers suivants, de l’ancienne abbaye située sur le coteau de Saint-Cyr, au bord de la rivière l’Ille.

Rocher de Saint-Cyr.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

On désigne sous ce nom le quartier situé à droite et à gauche de la route de Brest, entre l’octroi du Mail et le rond-point.

Il est percé de ruelles auxquelles les habitants ont donné divers noms qui n’ont été consacrés par aucune décision administrative, tels que ceux d’allée Sainte-Magdeleine, allée Saint-Augustin, rue du Port-Cahours, etc.

Il existait autrefois en cet endroit des carrières de pierre schisteuse qui ont été exploitées surtout au XVIIIe siècle pour la reconstruction de Rennes après l’incendie.

La route qui conduisait de la rivière aux carrières était une montée fort raide, ce qui lui avait fait donner par le peuple le nom de Roquet de Saint-Cyr. (Dans le langage populaire le mot roquet désigne un mauvais chemin rocailleux qui monte.)

Ruelle de Saint-Cyr.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Elle conduit du faubourg de Brest au monastère de Saint-Cyr, ancien couvent de Calvairiennes aujourd’hui converti en une maison de refuge pour les femmes.

Rue Saint-François.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Avant l’incendie de 1720 une rue portant ce nom se trouvait au bas de la petite place irrégulière qui existait alors devant le Palais (Voyez l’article place du Palais). Lors de la reconstruction de la ville, la vieille rue Saint-François disparut et fut englobée dans la place actuelle, mais son nom fut donné à la rue longeant le Palais de Justice à l’est.

Son nom rappelle le couvent et l’église des Cordeliers de Saint-François qui s’élevaient à l’endroit où, de nos jours, la rue Louis-Philippe débouche sur la place du Palais.

Place Saint-Georges.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

A l’extrémité est de la rue de ce nom.

C’est sur cette place que se trouve l’entrée principale de la caserne d’infanterie qui occupe l’ancienne abbaye de Saint-Georges.

Pont Saint-Georges.

(Limite des cantons Nord-Est et Sud-Est.)

Sur la Vilaine, à l’extrémité nord de l’avenue de la Gare. C’est un beau pont de fer avec tablier de bois qui a remplacé, lors de la construction des quais, un vieux pont de pierre dont les arches surbaissées ne donnaient à l’écoulement des eaux qu’un débouché insuffisant.

Quai Saint-Georges.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Sur la rive droite de la Vilaine, entre le pont de Viarmes et le pont Saint-Georges.

Rue Saint-Georges.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle part de l’angle sud-est de la place du Palais et aboutit à la place Saint-Georges.

Cette rue, qui ne fut pas atteinte par l’incendie de 1720, tire son nom de l’antique monastère des Bénédictines de Saint-Georges auquel elle conduisait.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles la rue Saint-Georges se composait en grande partie d’hôtels appartenant à des familles parlementaires, notamment les hôtels de Chalain, de Bréquigny, de Coëtlogon, de Fouesnel, de Lasse, etc.

L’hôtel de Lasse, devenu plus tard hôtel de la Moussaie, a conservé en partie son ancienne physionomie, ainsi que l’on peut s’en convaincre en pénétrant dans la cour du no  3 où l’on remarque avec intérêt une jolie façade Renaissance en bois sculpté avec pilastres et consoles, touchant une autre façade en granit percée de fenêtres moulurées et flanquée d’une tour carrée en encorbellement.

Au no  15 se trouve le presbytère de la paroisse Saint-Germain, établi dans l’ancien hôtel de Christophe Fouquet, seigneur de Chalain, président au Parlement de Bretagne. Ce fut plus tard l’hôtel de Montluc. En 1793, il reçut le nom d’hôtel de la Montagne et servit de résidence au proconsul Carrier, de sinistre mémoire.

Pendant le séjour de Carrier à Rennes, la rue et la place Saint-Georges portèrent le nom de rue et place de la Montagne.

D’après une tradition fort répandue à Rennes, mais qui n’est confirmée, croyons-nous, par aucun renseignement historique, c’est dans une humble mansarde de la rue Saint-Georges que le célèbre Volney, jeune alors, rédigeait en 1789 son journal la Sentinelle du Peuple qu’il imprimait lui-même. Prévenu que ses ennemis avaient découvert sa retraite, il alla se réfugier sur la route de Fougères, dans le château de Maurepas alors inhabité. Là, il put travailler avec plus de sécurité, protégé par la superstition populaire qui voulait que ce château fût hanté par des esprits et des revenants.

Place Saint-Germain.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Sur le bord du quai Châteaubriand, et devant le portail oriental de l’église Saint-Germain qui lui a donné son nom.

Il s’y tient tous les matins un marché en plein vent où les maraîchers de la banlieue viennent vendre du lait, des fruits et des légumes.

Rue Saint-Guillaume.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part de la rue de la Monnaie et aboutit au chevet de l’église métropolitaine, vis-à-vis de la rue Saint-Sauveur.

Elle tire son nom d’une ancienne chapelle Saint-Guillaume érigée au XIIIe siècle et qui subsistait encore au XVIe.

L’ancien manoir épiscopal de Rennes exista jusqu’en 1770 dans le voisinage immédiat de l’église Saint-Pierre, et il bordait en partie le côté occidental de la rue Saint-Guillaume.

On remarque encore aujourd’hui dans cette rue une curieuse maison du XVIe siècle, à façade sculptée et ornée de figurines en ronde bosse, qui mérite de fixer l’attention.

Rue Saint-Hélier.

(Canton Sud-Est. Les numéros 1 et 3 et les numéros 2 à 28, Paroisse Toussaints. À partir du no 5 d’un côté, et du no 30 de l’autre, Paroisse Saint-Hélier.)

Elle part de l’avenue de la Gare, vis-à-vis la rue Saint-Thomas, et conduit à l’ancien bourg de Saint-Hélier, en suivant le faubourg de La Guerche qui est son prolongement direct.

On y trouve, au no  1, la nouvelle Manutention et la prison militaires ainsi que le Conseil de guerre du 10e corps d’armée ; au no 24 une école maternelle municipale de création récente et parfaitement installée ; au no 54 la maison religieuse des Dames de la Retraite, qui occupe l’ancien couvent des Dames-Budes.

Rue Saint-Louis.

(Canton Nord-Ouest. Du côté des numéros impairs, depuis la place Sainte-Anne jusqu’à la rue des Innocents, Paroisse Saint-Aubin. De la rue des Innocents au carrefour Jouault, Paroisse Saint-Étienne. Du côté des numéros pairs, de 2 à 10, Paroisse Saint-Aubin ; depuis le no  12, Paroisse Saint-Étienne.)

Elle commence près de l’église Saint-Aubin et descend parallèlement à la place des Lices jusqu’au carrefour Jouault.

En 1619, les religieux Minimes fondèrent à Rennes un couvent et une église ; la rue où ils s’établirent prit dès lors le nom de saint Louis, auquel leur église était dédiée.

L’église Saint-Louis des Minimes devint pour ainsi dire l’église officielle de la Communauté de Ville qui, en 1659, décida que ses membres y seraient inhumés aux frais de la ville. C’est là aussi qu’à partir de 1681 eurent lieu les services célébrés pour les membres de la municipalité qui, en 1716, y firent construire une chapelle et un enfeu à son usage exclusif.

A la Révolution, l’église et le couvent des Minimes furent démolis, et sur leur emplacement, s’éleva plus tard la maison religieuse des Dames de Saint-Thomas de Villeneuve.

En 1793, lorsqu’on apprit à Rennes l’assassinat du conventionnel Le Pelletier de Saint-Fargeau, la municipalité donna à la rue Saint-Louis le nom de rue Le Pelletier.

Au no  12 de la rue Saint-Louis se trouve l’hôpital militaire qui s’établit, à l’époque de la Révolution, dans le vaste bâtiment précédemment occupé par le séminaire diocésain.

Rue Saint-Malo.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part de l’église Saint-Aubin et se termine à la rencontre de la ruelle Saint-Martin, près du pont de ce nom.

Elle s’appelait autrefois rue Haute, à cause de sa situation, et par opposition à la rue Basse qui lui parallèle et qui longe la rivière d’Ille.

En 1792, on l’appela rue Port-Malo, qui était le nom donné à cette époque à la ville de Saint-Malo.

Une partie de cette rue s’appelait, avant 1792, rue Saint-Dominique ; c’est celle qui longeait, près de Saint-Aubin, les bâtiments des Jacobins ou Dominicains, occupés aujourd’hui par des magasins militaires.

Faubourg Saint-Malo.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

C’est le prolongement de la rue précédente vers la route nationale qui conduit à Saint-Malo.

Au no  19 se trouve l’École normale d’instituteurs, et plus loin l’École d’agriculture dite des Trois-Croix.

Ruelle Saint-Martin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part du faubourg d’Antrain, à la hauteur de la rue de Vincennes, et aboutit près le pont Saint-Martin, au carrefour formé par la rencontre de la rue Saint-Malo et de la rue Basse.

Elle tire son nom de l’ancienne église Saint-Martin, qui se trouvait au haut du coteau de ce nom. Cette église fut supprimée en 1790 et elle fut démolie douze ou quinze ans plus tard.

Pont Saint-Martin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Sur la rivière d’Ille, au bas de la rue Saint-Malo et à l’extrémité nord-ouest de la ruelle Saint-Martin.

Canal Saint-Martin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Partie du canal d’Ille-et-Rance située en amont de l’écluse et du pont qui existent à l’entrée du faubourg Saint-Malo et de l’avenue du Cimetière.

Ruelle du Moulin de Saint-Martin.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part du haut de la ruelle Saint-Martin et conduit au moulin de ce nom, situé sur la rivière l’Ille.

Boulevard de Saint-Méen.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

C’est la route plantée qui, partant de l’extrémité est de l’avenue du Mail-Donges, vient aboutir au faubourg de Paris, près l’octroi, en longeant à l’ouest les jardins de l’Asile départemental des aliénés, appelé Saint-Méen de Joué, ou plus habituellement Saint-Méen.

Rue Saint-Melaine.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle part de la rue d’Antrain et conduit directement à la rue de Fougères, qu’elle rencontre vis-à-vis l’église Notre-Dame, autrefois Saint-Melaine.

Elle doit son nom à l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-Melaine, qu’elle desservait.

Place Saint-Melaine.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Devant l’église Notre-Dame, autrefois Saint-Melaine.

On y remarque l’Hôtel des Archives départementales (en construction), l’entrée de la promenade du Thabor, celle de l’église Notre-Dame, l’hospice Saint-Melaine affecté aux vieillards et le Palais de l’Archevêché.

Place Saint-Michel.

(Canton Nord-Ouest. Côtés nord et est, Paroisse Saint-Aubin ; côté sud, Paroisse Saint-Étienne.)

Au haut de la place des Lices, entre l’extrémité nord de la rue Rallier et l’extrémité sud de la rue Saint-Michel.

Elle doit son nom, comme la rue voisine, à une ancienne porte de ville qui elle-même avait tiré le sien d’une antique chapelle dédiée à saint Michel, et qui avait été fondée au commencement du XIIe siècle par le duc Conan III et sa mère Ermengarde.

Avant l’incendie de 1720, la place Saint-Michel s’appelait le Bout-du-Monde.

Rue Saint-Michel.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Aubin.)

Elle part de la place du même nom et conduit à la place Sainte-Anne où elle aboutit près de l’église Saint-Aubin. (Pour l’origine de son nom, voyez ci-dessus Place Saint-Michel.)

La rue Saint-Michel, qui n’avait pas été atteinte par l’incendie de 1720, fut en grande partie détruite par deux sinistres successifs en 1748.

Place Saint-Sauveur.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Du nom de l’église devant laquelle elle est située.

Pendant la Révolution, on lui donna le nom de place de la Liberté, alors que l’église devenait elle-même le Temple de la Raison.

Rue Saint-Sauveur.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle longe le côté méridional de l’église de ce nom et aboutit au chevet de l’église métropolitaine, où elle rencontre la rue de la Psallette à gauche et la rue Saint-Guillaume à droite.

Rue Saint-Thomas.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle part de l’avenue de la Gare, se dirige vers l’ouest et se termine vis-à-vis la rue Vasselot, à la rencontre de la rue des Carmes et de la rue du Lycée.

Elle doit son nom à un antique prieuré devenu hôpital, fondé au XIIe ou au XIIIe siècle, et placé sous le patronage de saint Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. Vers 1536, l’hôpital Saint-Thomas fut cédé aux bourgeois de Rennes pour l’établissement d’un collège. Plus tard, en 1606, la ville y fonda le Collège des Jésuites, et c’est sur son emplacement que s’élèvent en ce moment une partie des bâtiments de notre Lycée actuel.

C’est dans la rue Saint-Thomas que se trouve l’ancienne maison d’éducation de Kergus, fondée par les États de Bretagne en 1748 pour recevoir et instruire les jeunes gentilshommes pauvres. Elle est aujourd’hui convertie en caserne.

Quai Saint-Yves.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Sur la rive droite de la Vilaine, entre le pont de Nemours et le pont de La Tour d’Auvergne.

Ce quai a été ainsi appelé parce qu’il a été établi sur les terrains de l’ancien hôpital Saint-Yves.

Rue Saint-Yves.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part de l’angle sud-ouest de la place du Calvaire et finit au carrefour formé par la rencontre des rues des Dames, des Lauriers et Le Bouteiller.

Elle tire son nom de l’ancien hôpital Saint-Yves qui la bordait au midi.

Au XVe siècle, il existait dans cette rue plusieurs maisons historiques, dont la principale était l’hôtel de la Garde-Robe ducale où l’on conservait les chartes, les titres et les trésors des ducs de Bretagne. Ce fut dans cet hôtel qu’en 1491 les ambassadeurs du roi de France vinrent chercher la duchesse Anne pour la conduire à Tours, où elle épousa Charles VIII.

Ce fut tout probablement dans ce même hôtel de la Garde-Robe ducale, résidence ordinaire des souverains bretons quand ils venaient à Rennes, qu’avait eu lieu un an auparavant, le 19 décembre 1490, la curieuse cérémonie secrète du mariage par procuration de la « bonne duchesse » : avec « Maximilien d’Autriche, roi des Romains : » un des envoyés du roi Maximilien, « le beau Polhain, son mignon, » introduisit sa jambe nue dans le lit de la jeune princesse « au nom du roy son maistre, comme les grands seigneurs ont usance de faire… »

Au XVIe siècle cet hôtel appartenait à Bertrand Glé, seigneur de la Costardaye et pendant quelque temps la Communauté de Ville y tint ses assemblées. En 1644, Bertrand Glé le vendit aux religieuses hospitalières venues à Rennes pour soigner les malades de l’hôpital Saint-Yves.

C’est sur l’emplacement de l’hôtel de la Costardaye que s’élève aujourd’hui, au no  3, une élégante construction de style moyen âge, dont la façade principale donne sur le quai Saint-Yves.

Au no  9 se trouve l’ancienne chapelle Saint-Yves, convertie actuellement en magasins, et dont nous avons déjà parlé. (Voyez rue Le Bouteiller.) Cette chapelle, qui date du XVIe siècle, borde la rue Saint-Yves sur une longueur de trente à quarante mètres.

En 1792, la rue Saint-Yves porta le nom de rue des Sans-Culottes.

Rue de Salle-Verte.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Elle part de la place du Bas-des-Lices, près le carrefour Jouault, et conduit au quai Saint-Cast.

À l’endroit où le canal d’Ille-et-Rance verse aujourd’hui ses eaux dans la Vilaine, s’élevait dès le XIe siècle une habitation entourée de jardins, de bosquets et de fraîches prairies. C’était la maison de plaisance des évêques de Rennes ; on l’appelait la maison de Salle-Verte, et c’est elle qui donna son nom à la rue qui nous occupe.

La maison de Salle-Verte servit de caserne de cavalerie de 1812 à 1815, et ses derniers vestiges disparurent lorsque l’on établit le canal d’Ille-et-Rance.

Rue de la Santé.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette rue, qui conduit de l’avenue de La Tour d’Auvergne au boulevard Sébastopol, a conservé le nom de l’ancien hôpital de la Santé, aujourd’hui l’Arsenal.

On l’appelait autrefois Levée de la Santé. Elle avait été établie au moyen des déblais provenant du creusement d’un canal qu’a remplacé de nos jours le boulevard Sébastopol.

On y trouve l’hospice des Incurables, établi en 1667.

Boulevard Sébastopol.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Cette rue plantée conduit du quai de la Prévalaye au faubourg de Redon dans lequel elle débouche vis-à-vis la porte principale de l’Arsenal.

Elle a remplacé en 1863 un ancien canal qui avait été creusé en 1632 pour dénoyer les prairies avoisinant l’hôpital de la Santé, ou l’hôpital général, devenu plus tard l’Arsenal, et qui servit ensuite de voie d’accès aux bateaux chargés de bois venant approvisionner les ateliers de l’artillerie.

Son nom lui a été donné, en 1862, en souvenir du siège mémorable de Sébastopol et de la prise de cette ville par nos troupes, le 8 septembre 1855.

Boulevard de Sévigné.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Il a été ainsi nommé en 1862, en l’honneur de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné.

Cette belle voie plantée, bordée de jolis hôtels modernes, réunit la rue de Fougères au boulevard de la Duchesse-Anne.

Boulevard Solferino.

(Canton Sud-Est. Paroisse Saint-Hélier.)

Ouverte en 1857, lors de l’établissement du chemin de fer, cette voie part de la place de la Gare, longe la gare aux marchandises et aboutit à l’entrée du faubourg de La Guerche et à l’extrémité sud du boulevard Laënnec.

Elle tire son nom de la bataille gagnée par les armées alliées française et italienne sur les troupes autrichiennes, le 24 juin 1859.

D’abord planté de tilleuls argentés qui en faisaient l’ornement et l’agrément, ce boulevard a été déplorablement mutilé en 1883 par l’abattage de toute une rangée de ces arbres.

Le Thabor et le Jardin des Plantes.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Nous avons réuni dans un même article ces deux promenades qui autrefois étaient distinctes, et qui maintenant n’en forment plus qu’une seule.

Quand, après avoir quitté le centre de la ville, à l’extrémité de la rue Louis-Philippe, nous montons la rue du Contour de la Motte, après avoir laissé à droite la Préfecture, à gauche la chapelle des Missionnaires, nous arrivons sur la place Saint-Melaine. Nous tournant alors vers l’est, nous avons à notre droite, au sud, le jardin de la Préfecture dont on aperçoit les pelouses à travers la grille de clôture ; à notre gauche, au nord, l’Archevêché, séparé de la vieille église Saint-Melaine par les bâtiments de l’Hôpital général ; en face de nous, et joignant l’église, une grille monumentale, en fer forgé, surmontée des armoiries de la ville, et exécutée en 1876 par la maison Allard, de Nantes, sur les dessins de M. Martenot, architecte de la ville de Rennes. Ce magnifique travail, tant comme conception que comme exécution, est une véritable œuvre d’art.

Nous franchissons la grille et nous nous trouvons dans la promenade du Thabor. C’était, avant la Révolution, le jardin particulier des moines Bénédictins établis dans les bâtiments de l’abbaye de Saint-Melaine, occupés aujourd’hui par l’Hospice des vieillards. L’entrée de la promenade existait autrefois tout à fait au nord, dans l’ancienne ruelle de la Palestine ; de cette difficulté d’accès il était résulté de la part des promeneurs un complet abandon du Thabor, et grâce à ce délaissement, les antiques bosquets des Bénédictins virent plus d’une fois les duellistes y venir vider leurs querelles l’épée à la main.

La belle et vaste pelouse rectangulaire, encadrée de grands arbres, qui se présente à nous porte le nom de Carré Du Guesclin ; au milieu se dresse, sur un piédestal de granit, la statue du grand connétable, inaugurée en 1825.

Un peu plus loin, au pied d’une terrasse en fer à cheval, s’élève depuis 1835 la gracieuse Colonne de Juillet, œuvre du statuaire breton Barré, surmontée d’une petite statue de la Liberté ; ce modeste monument consacre le souvenir de deux enfants de la cité, Vanneau et Papu, tués en 1830 à Paris, pendant les journées de Juillet.

Une double rampe conduit du Carré Du Guesclin aux allées supérieures du Thabor, plantées de beaux arbres et entourant l’Enfer, vaste et profond bassin tapissé de gazon, et recouvert d’un dôme de verdure impénétrable aux rayons du soleil.

Un des plus grands agréments du Thabor et du Jardin des Plantes, est la diversité des aspects : les terrasses, les pelouses, les allées ombreuses, les bassins de verdure s’y succèdent et s’y entremêlent avec un art et une variété qui donnent un charme infini à cette délicieuse promenade dont la réputation est d’ailleurs justement méritée, et que nous envient les plus grandes villes de France.

A l’angle sud-est des allées hautes qui encadrent le bassin de l’Enfer, s’élève un arbre majestueux, plus de dix fois centenaire, dont l’ombrage a abrité pendant bien des siècles les Bénédictins de la vieille abbaye, et qui vit peut-être même un des premiers évêques de Rennes dont il a conservé le nom : c’est le Chêne de saint Melaine. Du pied de cet arbre vénérable, on jouit de la vue splendide d’un délicieux panorama. On a d’abord à ses pieds les vertes pelouses et les brillantes corbeilles du Jardin des Plantes ; les maisons des faubourgs de la partie orientale de la ville, étagées sur le flanc du coteau au pied duquel se déroule, comme un ruban argenté, le cours sinueux de la Vilaine à travers les fraîches prairies de la vallée ; plus loin, la ligne du chemin de fer de Paris, que trahit à travers les arbres touffus le blanc panache de fumée de ses locomotives ; le joli coteau de Saint-Hélier, que surmonte l’élégant clocher à jour de sa vieille église ; la gare et ses dépendances ; le Champ de Mars, dominé par le coteau de Beaumont où s’élèvent depuis quelques années les bâtiments de la Maison centrale ; plus loin encore, en revenant vers l’est, le coteau de Coësmes qui s’arrondit sur le ciel ; les campagnes de Châteaubourg, de Noyal, de Cesson et de Chantepie au milieu desquelles se détache le château de Cucé, veuf aujourd’hui de son beau parc tombé il y a quelque vingt ans sous la hache des spéculateurs. Au sud le panorama s’agrandit encore jusqu’aux coteaux de Laillé dont on devine le château dans sa forêt de sapins ; puis enfin, dans un lointain vaporeux, le regard se perd sur les hauteurs de Saint-Erblon, d’Orgères, de Bout-de-Lande, de Bourgbarré, de Pont-Réan, du Boël, de Goven, de Saint-Thurial, qui disparaissent dans la brume de l’horizon.

Vue de ce point, la campagne ressemble à un immense bosquet de verdure, et la pensée se reporte aux temps où un épais massif de forêts entourait la primitive enceinte de Rennes, à l’époque où des bois touffus enveloppaient les territoires actuels de Betton, Saint-Grégoire et Thorigné, au nord ; toute la partie comprise entre la Vilaine et la Seiche, jusqu’à Châteaugiron, à l’est ; au sud, Saint-Erblon, Chartres, Saint-Jacques de la Lande, — qui s’appelait encore au siècle dernier Saint-Jacques de la Forêt — ; à l’ouest, Vezin, l’Hermitage, Pacé, Montgermont, Saint-Gilles. L’existence de ces forêts nous est apprise non seulement par la tradition et les chroniques, mais encore par des documents historiques qui attestent qu’elles étaient encore debout, en grande partie du moins, au XIVe siècle, et qu’elles n’étaient interrompues que çà et là par des champs de froment et de seigle, ainsi que par des plantations de vignes, où nos pères récoltaient ce qu’ils appelaient le « vin breton », liqueur assez peu estimée, paraît-il, puisque les vignes du pays de Rennes commencèrent à disparaître au XVIe siècle.

Mais cessons là notre digression, et continuons la description des lieux qui nous l’ont inspirée.

Du chêne de saint Melaine on descend dans une belle allée plantée d’arbres séculaires : c’est l’Allée des Chênes, qui borde à l’ouest le Jardin des Plantes. On passe devant une élégante volière contenant de jolies variétés d’oiseaux, puis devant le kiosque où se font entendre le dimanche et le jeudi les musiques militaires ; enfin on arrive aux Serres monumentales qui méritent à bon droit qu’on leur consacre quelques lignes.

Les Serres, œuvre remarquable de l’architecte de la Ville, M. Martenot, ont été construites en 1862 et 1863 ; leur exécution fut confiée à un habile entrepreneur de serrurerie du Mans, M. Mariette. Leur façade présente un développement de 90 mètres ; trois pavillons à pans coupés, supportant chacun un élégant balcon que surmonte une vaste coupole de verre couronnée d’une lanterne, sont reliés entre eux par deux volées de serres à toit cintré. Les pavillons est et ouest communiquent par un passage vitré aux deux orangeries qui terminent la façade. Ces orangeries, en pierre de Caen richement sculptée, sont éclairées par de larges et hautes arcades au-dessus desquelles se lisent, gravés sur le marbre, les noms de botanistes et de naturalistes célèbres ; elles sont couronnées par une plate-forme entourée d’une galerie de pierre ajourée.

Les Serres méritent d’être visitées à l’intérieur, tant à cause de l’élégance et de la hardiesse de leur structure, que pour les nombreuses et riches variétés de plantes rares qu’elles renferment, ainsi que pour l’ordre, la propreté, le soin parfait avec lequel elles sont tenues.

Une large terrasse sablée longe la façade des serres. De ce point encore on jouit d’une vue magnifique sur le vaste horizon que nous avons déjà admiré du Chêne de saint Melaine, et sur le splendide parterre que l’on a à ses pieds : vertes pelouses, gracieuses corbeilles aux riches couleurs, bassins de granit où se jouent des oiseaux aquatiques, vastes allées, tout cela est d’une tenue irréprochable et fait le plus grand honneur à l’habile jardinier-chef de la Ville, M. Collen, qui, par son goût artistique a, depuis vingt-cinq ans, complètement transformé cette magnifique promenade dont la merveilleuse décoration multicolore varie chaque année.

Descendons au pied du Cèdre, arbre gigantesque planté depuis près d’un siècle, et jetons encore un coup d’œil sur ce splendide tableau d’où le regard ne se détache qu’avec peine : au sud, la campagne qui disparaît au loin ; au premier plan, les blanches allées qui entourent les gazons et les massifs d’arbustes du Jardin paysager ; — à l’est, la masse imposante des vieux chênes du Thabor ; au nord, le beau développement des Serres ; — à l’ouest, nous séparant du Jardin botanique et du Potager, l’Allée des Tilleuls, de l’extrémité sud de laquelle on voit dans son ensemble presque tout le jardin.

À l’est de l’Allée des Tilleuls, nous entrons dans le Jardin botanique, dont les nombreuses plates-bandes concentriques renferment une riche collection de plantes étiquetées et classées d’après la méthode de Linné. Le grand cercle extérieur, qui entoure cette partie du jardin réservée à l’étude, est planté de 1,500 rosiers représentant plus de 550 variétés, et qui, à l’époque de leur floraison, attirent un grand nombre de visiteurs.

A la suite du Jardin botanique se trouve le Potager, parfaitement entretenu et contenant une grande quantité de beaux arbres fruitiers habilement dirigés, et sur lesquels sont expérimentés les divers modes et procédés de taille. Un cours pratique d’arboriculture y est professé, en saison opportune, par le Jardinier-Chef.

Le Jardin des Plantes a été l’objet, dans ces dernières années, de grands et importants travaux d’agrandissement, et d’améliorations de toutes sortes. Depuis sa réunion au Thabor, il est devenu un des plus beaux parcs publics de province. Sa superficie actuelle, en y comprenant le Thabor, est d’environ 10 hectares. Plus de 35,000 plantes sont employées chaque année à la décoration des corbeilles et des parterres. Maintenant que la Ville de Rennes est enfin dotée d’un système de distribution d’eau, le public attend que l’ornementation de cette magnifique promenade soit enfin complétée par un petit cours d’eau projeté qui doit traverser de l’est à l’ouest les pelouses du Jardin paysager.

Rue du Thabor.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle part du boulevard de Grignan et se dirige vers l’ouest parallèlement au boulevard de Sévigné.

C’est à tort qu’on a donné la qualification de rue à cette impasse qui n’a pas d’issue vers l’ouest.

Rue Thiers.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Elle part du boulevard de La Tour d’Auvergne, dans le prolongement de la rue de l’Arsenal, et doit être prochainement ouverte jusqu’à la rue de Nantes pour aboutir à la rue du Colombier et établir ainsi une communication directe entre la caserne de l’Arsenal et le Champ de Mars.

On l’appelait il y a quelques années encore rue prolongée de l’Arsenal. Elle a reçu en 1878 son nom actuel en l’honneur du célèbre historien et homme d’État Louis-Adolphe Thiers, mort le 3 septembre 1877, et qui fut président de la République française de 1871 à 1873.

Rue Toullier.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Ainsi nommée en l’honneur du jurisconsulte Charles-Bonaventure Toullier, né à Dol en 1752, mort à Rennes en 1835.

Cette rue, qui va de l’église Toussaints à l’avenue de la Gare, longe au sud-est le Palais universitaire. C’est en raison de sa situation dans le voisinage de l’édifice où se tiennent les cours de la Faculté de Droit qu’elle a reçu en 1862 le nom du célèbre légiste dont les leçons illustrèrent l’Université rennaise.

Rue de Toulouse.

(Canton Nord-Ouest. Les Numéros impairs, Paroisse Saint-Sauveur ; les Numéros pairs, Paroisse Saint-Aubin.)

Elle réunit la rue de La Fayette à la rue de la Monnaie.

Elle fut ainsi appelée, en 1726, en l’honneur de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, pair et amiral de France, nommé gouverneur général de Bretagne en 1695, en remplacement du duc de Chaulnes.

En 1792, la rue de Toulouse porta le nom de rue des Fédérés.

Pont et Boulevard de La Tour d’Auvergne.

(Canton Sud-Ouest. Du pont de La Tour d’Auvergne à la rencontre des rues Chicogné et de l’Arsenal, Paroisse Saint-Sauveur. Depuis ce point jusqu’à la rencontre des boulevards du Colombier et de Guines, Paroisse Toussaints.)

Le boulevard part de la Vilaine, près la place de Bretagne, et se prolonge en ligne droite jusqu’au pont du chemin de fer, à l’entrée du faubourg de Nantes.

Le pont et le boulevard de La Tour d’Auvergne furent ainsi nommés en 1870 en l’honneur de Henri-Théophile-Malo Corret de Kerbauffret de La Tour d’Auvergne, surnommé le premier grenadier de France, né à Carhaix (Finistère) le 25 décembre 1743, tué au combat de Ober Hausen, en Bavière, le 27 juin 1800.

De 1862 à 1870, le boulevard et le pont de La Tour d’Auvergne portèrent le nom de boulevard et pont Napoléon III.

C’est sur cette belle avenue que s’élèvent la caserne de Guines et les nouvelles salles d’armes de l’Arsenal.

Au no  17 se trouvent une école municipale de filles et une salle d’asile de construction récente.

Rue du Tourniquet.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Elle part de la rue de Brest et aboutit au carrefour formé par la rencontre des rues de la Paillette et du Manège.

Son nom lui vient de ce qu’autrefois elle était fermée à l’une de ses extrémités par un tourniquet destiné à empêcher les voitures de s’y engager, tout en permettant le passage des piétons.

Rue Trassart.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

De la rue Saint-Georges à la rue de Corbin, parallèlement aux rues Derval et des Violiers.

Son nom est fort ancien, et nous n’avons trouvé aucun renseignement sur son origine.

Rue des Trente.

(Canton Sud-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Elle part du carrefour formé par le boulevard Sébastopol, la rue de l’Arsenal et le faubourg de Redon, et aboutit au quai de la Prévalaye.

Son nom lui a été donné en 1862 en souvenir du mémorable combat qui eut lieu le 27 mars 1350 entre trente Bretons et trente Anglais, à mi-route de Ploërmel à Josselin.

On l’appelait autrefois rue de Gaillon, du nom d’une propriété sur laquelle elle avait été ouverte lors de la construction de l’Abattoir public.

Place de la Trinité.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Étienne.)

Entre la rue de la Monnaie et la place des Lices.

Son nom lui vient de l’ancien couvent de la Trinité, sur l’emplacement duquel elle fut ouverte en 1832.

Le couvent de la Trinité avait lui-même remplacé l’antique prieuré de Saint-Moran ou Saint-Modéran, fondé au XIIIe siècle.

Rue et place Tronjolly.

(Les numéros impairs, canton Sud-Est ; les numéros pairs, Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Du boulevard de la Liberté à l’entrée de la rue de Nantes.

Elles furent ainsi nommées en l’honneur de François-Anne-Louis Phelippes de Coatgourden de Tronjolly, plus connu sous le nom de Phelippes-Tronjolly, né à Rennes, le 15 février 1751, mort en 1828.

Successivement juge-garde de la Monnaie de Rennes, avocat du roi au Présidial, puis procureur-syndic de la Commune et lieutenant-colonel de la milice bourgeoise, Phelippes-Tronjolly provoqua d’utiles réformes dans l’administration des hospices, et se signala par son hostilité permanente contre la Cour et la noblesse.

En 1788 le maire et les échevins tinrent sur les fonts baptismaux un de ses enfants qui reçut les prénoms de Julien-Yves-Rennes, et l’assemblée municipale décida que le nom de Tronjolly serait donné à une des rues de la Ville : c’est ce qui eut lieu.

En 1792, Phelippes-Tronjolly arracha lui-même les plaques indicatives sur lesquelles figurait son nom, et obtint qu’on lui substituât l’appelation de rue des Jeunes-Nantais, en souvenir de l’empressement que la jeunesse de Nantes avait mis à venir au secours de celle de Rennes, pendant l’émeute de janvier 1789.

Après la Révolution, la rue et la place des Jeunes-Nantais reprirent le nom de rue et place Tronjolly sous lequel elles ne cessèrent plus d’être désignées.

Avant 1788, la rue Tronjolly s’appelait rue du Puits-Maugé, à cause du voisinage d’un puits public qui portait ce nom et qui se trouvait à l’entrée de la rue de Nantes.

Quai de l’Université.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Sur la rive gauche de la Vilaine, entre le pont Saint-Georges et le pont de Berlin.

Son nom lui vient du voisinage du Palais universitaire dans lequel sont installées les facultés de Droit, des Sciences, des Lettres, ainsi que l’École secondaire de Médecine et de Pharmacie.

Rue Vasselot.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Elle part de la place de la Halle-aux-Blés, et suit une ligne parallèle au boulevard de la Liberté pour aboutir au carrefour formé par l’intersection des rues du Lycée, Saint-Thomas et des Carmes.

C’était au XVe siècle une des principales rues de la basse ville ; des titres de cette époque la désignent sous le nom de rue Vasselour. Nous n’avons pu trouver aucun renseignement sur l’origine de son nom.

La rue Vasselot possède encore quelques vieilles maisons dignes de fixer l’attention : au no  38, une curieuse poutre extérieure ornée de personnages sculptés ; – au no  46, dans la cour dite des Carmes, un escalier à balustres de bois surmonté d’un toit d’ardoise accolé à des maisons à galeries, anciennes dépendances du couvent des Carmes fondé au XVe siècle et disparu à l’époque de la Révolution ; – au no  50, le presbytère de Toussaints, qui conserve encore quelques traces des bâtiments claustraux du vieux monastère.

Rue du Vau-Saint-Germain.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle part du carrefour formé par la rencontre des rues de Bourbon, de Coëtquen et de Berlin, et aboutit à l’église et à la place Saint-Germain.

L’ancien mot vau, équivalent de val, était employé autrefois pour désigner un endroit bas et marécageux, et plus ou moins encaissé. Or, dans l’ancienne topographie de Rennes, le terrain au sud de la place Saint-Germain s’abaissait jusqu’à la rivière qu’on traversait sur une passerelle pour regagner dans la basse ville la rue Saint-Germain, aujourd’hui rue du Lycée. Ce passage s’appelait le val ou le vau Saint-Germain, et la rue qui y conduisait quand on venait de la haute ville prit naturellement, et à une époque très ancienne, le nom de rue du Vau Saint-Germain qu’elle a conservé jusqu’à nos jours.

On peut encore aujourd’hui se rendre compte, en partie du moins, de l’abaissement du sol à l’endroit où se trouvait la passerelle dont nous venons de parler : on remarque en effet que la rue actuelle dite du Lycée est sensiblement en contrebas du quai de l’Université, et que son ancienne pente devait forcément être dirigée du côté de la rivière, c’est-à-dire du côté du Val Saint-Germain : c’est la nécessité du nivellement de la chaussée des quais qui a forcé d’enterrer la rue du Lycée et de donner à sa pente une direction complètement opposée à celle, toute naturelle autrefois, qui portait ses eaux à se déverser dans la rivière.

Rue et Port de Viarmes.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

La rue de Viarmes, qui longe la cale ou port de ce nom, commence à l’extrémité est de la rue des Francs-Bourgeois et se termine à la rue de Paris, vis-à-vis l’hospice des Catherinettes.

Ils ont été ainsi appelés en l’honneur de Jean-Baptiste-Élie Camus de Pontcarré, seigneur de Viarmes, intendant du roi en Bretagne, sous l’administration duquel fut achevé, en 1744, le port en amont de la ville, au lieu où se trouve actuellement la cale qui a conservé son nom.

En 1792 la rue et le port de Viarmes prirent le nom de rue et port de la Mayenne, et la rue des Francs-Bourgeois, qui n’est que le prolongement vers l’ouest de la rue de Viarmes, s’appela également rue de la Mayenne. (Voyez rue des Francs-Bourgeois.)

Rue du Vieux-Cours.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

Du Boulevard de la Liberté au carrefour formé par les rues du Colombier, de Nantes, de Tronjolly et Doublet.

On appelait le Vieux-Cours un terrain marécageux qui bordait le fossé de la ville, et sur lequel se tinrent les foires aux bestiaux jusqu’en 1785. Le Vieux-Cours occupait à peu près l’emplacement sur lequel s’élèvent aujourd’hui les maisons du boulevard de la Liberté situées entre la rue d’Isly et la rue de Beaumont.

Rue de Vincennes.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

La rue de Vincennes, parallèle à la rue Le Sage, sert de communication entre le faubourg de Fougères et le faubourg d’Antrain.

Elle a remplacé il y a une quinzaine d’années une ruelle étroite appelée ruelle du Bois-de-Vincennes, du nom d’une propriété voisine qu’elle desservait.

Rue des Violiers.

(Canton Nord-Est. Les numéros impairs, Paroisse Saint-Germain. Le côté opposé de la rue, Paroisse Notre-Dame.)

Elle part de la place Saint-Georges et débouche au pont du même nom, vis-à-vis l’avenue de la gare.

Son nom primitif était rue des Volliers, de volerium, volarium, qui en latin du moyen âge signifie jardin. On l’avait ainsi appelée parce qu’elle longeait l’enclos des jardins du monastère de Saint-Georges.

La partie de cette rue aujourd’hui comprise entre la rue des Francs-Bourgeois et le pont Saint-Georges s’appela pendant quelque temps rue de la Bove, du nom de l’intendant de Bretagne Caze de la Bove, sous l’administration duquel elle fut ouverte en 1782.

La rue de la Bove, qui conduisait à une ancienne tour servant de magasin à poudre, reçut en 1792 le nom de rue de la Poudrière.

En 1883 la rue des Violiers, qui va être élargie et rectifiée, a reçu le nom de rue Gambetta.

Rue de la Visitation.

(Canton Nord-Est. Paroisse Notre-Dame.)

Elle part du carrefour formé par les rues des Fossés, de Bertrand et Saint-François et s’arrête à celui formé par les rues de la Motte-Fablet, d’Antrain et la place Saint-Anne.

On l’appelle aussi Douve de la Visitation, parce qu’elle fut établie sur l’emplacement d’une douve ou fossé qui bordait l’enclos du monastère des Visitandines.

Au no  11 on remarque, – aujourd’hui convertie en magasins, – l’ancienne église de la Visitation, édifiée de 1659 à 1661 et qui, en 1793, servit d’hôpital temporaire pour les armées de l’Ouest.

Rue de Volvire.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Au bas de la place de l’Hôtel-de-Ville, entre la rue d’Orléans et le carrefour formé par la rencontre des rues de Rohan, de Beaumanoir et de l’Horloge.

Elle a reçu le nom du comte de Volvire, lieutenant du roi, qui fut chargé de représenter le comte de Toulouse, gouverneur de Bretagne, lors de la pose de la première pierre de l’Hôtel-de-Ville, le 12 avril 1734.

En 1792 on réunit la rue de Volvire et la rue de Coëtquen sous la même appellation de rue de la Commune.