Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/482

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La très-belle nymphe étant parvenue
jusqu’auprès de Poliphile, comme elle tenait une torche de la main gauche, le prit de sa main libre en l’invitant à venir avec elle. Là, Poliphile, de plus en plus échauffé par un doux amour pour cette élégante demoiselle, voit ses sentiments s’enflammer davantage.



egardant l’objet réel,

compréhensible d’une si belle image, d’une si noble apparition, douée d’un aspect tellement divin, accumulation considérable, réunion universelle de beauté inouïe, d’élégance surhumaine, je trouvais chétives et mesquines, indignes de comparaison, auprès de cette merveille, toutes les délices sans prix, toutes les richesses, toutes les hautes magnificences que j’avais vues antérieurement. Oh ! bienheureux donc celui qui possédera tranquillement un si grand trésor d’amour ! Non seulement je proclame heureux ce possesseur, mais heureux vraiment encore celui qui, se soumettant humblement à ses désirs comme à ses ordres, sera par elle possédé. Ô Jupiter très-haut ! la marque de ta divine image est imprimée sur cette créature du Ciel ! Certes, si