Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 2.pdf/374

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Poliphile eut à peine terminé son récit, que Polia lui exprima le véhément amour dont elle était profondément atteinte, ainsi que l’avidité de son désir, appuyant son dire de différents exemples. Pour manifester sa passion brûlante, elle lui donne un persuasif baiser, gage de son amour extrême. Puis elle raconte ce que lui dit la vénérable prêtresse en lui répondant. vérité, mon bien aimé Poliphile, je ne sais de quelle équitable compensation je dois payer la cruelle injure que je t’ai faite, si ce n’est par une fidélité sincère, N

par un ardent amour, par une rare et douce pitié. De telles vicissitudes demandent une commisération pareille à celle des Hyades (1). Ton honnête requête la provoque et m’y pousse, non moins que l’état de langueur dans lequel je te vois par ma faute. De moment en moment j’éprouve que l’effet en a été considérable. Il m’apparaît n’avoir pas été moindre que celui d’Hector expirant, lorsque, traîné dans la poussière soulevée, répandant Groupes d’étoiles placées par Jupiter sur le front du Taureau, où elles pleurent encore la mort de leur frère Hyas dévoré par un lion. (1)