Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/377

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ces brebis pour les faire paître. Et il dit aux pasteurs et à leurs serviteurs : « Que chacun de vous désormais fasse paître les brebis, et tout ce que je vous ordonnerai, faites-le. 60. Je vous les livrerai en nombre (déterminé) et je vous dirai celles qui doivent périr, et celles-là, faites-les périr. » — Et il leur livra ces brebis.

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M : « que vous devez faire périr. » 

soin de son troupeau à soixante-dix anges. Ceux-ci s’acquittent mal de leur tâche , et c’est pour cela qu’Israël est écrasé. Ses malheurs sont hors de proportion avec ses fautes; ils ne peuvent s’expliquer que par la négligence des soixante-dix pasteurs. Cf. Charles, p. 242- 244, et Schurer, loc, cit. Béer, p. 294, voit dans les soixante-dix pasteurs les types célestes {himmlischen Gegenbilder) des princes païens, auxquels Dieu aurait confié le soin de régir Israël, quand celui-ci eut perdu son indépen- dance. Cette opinion essaye de fondre les autres explications propor sées; mais il nous parait bien difficile de la justifier. Dieu avait déjà confié son peuple aux soixante -dix pasteurs , quand l’invasion assy- rienne eut lieu (t. 65-67). Les soixante-dix pasteurs paraissent être une transformation des soixante-dix années de Jérémie (xxv, 11-12, et xxix, 10 : cf. II Par., xxxvi , 21), dont Daniel a fait les soixante- dix semaines d’années (Dan., IX, 2, 24-27). Cf. Dillmann, p. 265. L’auteur d’IIénoch fait d^ailleurs, lui aussi, de ce nombre de soixante -dix la base de sa chronologie. Il divise cetle partie de l’histoire en soixante -dix sections, dont chacune correspond à un pasteur, groupées en quatre périodes : 12 -- 23 -)- 23 -|- 12. La pre- mière période s’étend depuis l’invasion assyrienne jusqu’au retour de la captivité sous Cyrus (722-537); la deuxième, depuis Cyrus jus- qu’à Alexandre le Grand (537-333); la troisième, depuis Alexandre le Grand jusqu’à l’apparition des Machabées (période grecque, 333-200 environ); la quatrième, depuis les préludes du soulèvement des Machabées jusqu’au temps de l’auteur. Les principaux jalons de cette division symbolique sont nettement marqués ; mais il est impos- sible de prouver que , dans les détails , elle répond exactement à la chronologie réelle. Tous les efforts tentés dans cette voie ont échoué. Il est même fort probable que son auteur n’avait pas en vue cet accord détaillé, qu’il voulait donner seulement une esquisse à grands traits, en classant les événements dans quatre périodes : une courte, deux longues, une courte, renfermées dans le nombre symbolique de soixante- dix. En réalité, il a certainement beaucoup trop rapetissé la première et la seconde période, comparativement aux deux autres»