Page:Phonétique d'un parler irlandais de Kerry.pdf/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
Glides, rapports des consonnes et des voyelles

Voyelles brèves en finale de mot. — Normale­ment, ces voyelles sont atones, le parler évitant les voyelles brèves toniques à la finale (§ 289). Après consonne palatale, on a une voyelle de la série I : tʹᴇ(h) (te) « chaud » ; tɪlʹɩ (tuille) « supplé­ment » ; après consonne vélaire, une voyelle de la série II : (h) (ba), plur. de bo꞉ (bó) « vache » ; bɔgə (bogadh) « courber, amollir ».

§ 109. Voyelles brèves a l’initiale du mot : Devant consonne palatale. — On peut avoir :

1° Une voyelle de la série I : imʹərtʹ (imirt) « jouer » ; ᴇlʹɩ (eile) « autre » ; αrʹɩ (aire) « soin, attention » ; ɩʃtʹαꞏχ (isteach) « dedans (avec mouvement) ».

2° Une voyelle de la série III, mais dans ce cas, il y a tendance a substi­tuer à cette voyelle une voyelle de la série I : ɪʃg̬ʹɩ et iʃg̬ɩ (uisge) « eau » ; ɛbʹⁱrʹɩ (oibre) « de travail (gén.) » ; ödʹəs ou ᴇdʹəs, ou ɛdʹəs (oideas) « ordon­nance » ; ahɩnʹɩ ou αhɩnʹɩ (aithne) « con­naissance ».

§ 110. Devant consonne vélaire. — On peut avoir :

1° Une voyelle de la série II : χt (ucht) « giron » ; ɔkᵊrəs, o̤kᵊrəs (ocras) « faim » ; ɑrəm (arm) « arme » ; ərɑ̃꞉n (arán) « pain ».

2° Une voyelle de la série IV, mais, dans ce cas, il y a tendance à substi­tuer à cette voyelle une voyelle de la série II : ïməl (imeall) « bordure », ou λməl, ou ᴜməl ; ɩnʲ λmərkə (an iomarcadh) « trop », mais plutôt ᴜmərkə (sans l’article) que λmərkə ; αsb̬ə, ou ɑsb̬ə (easba) « manque ».

On voit que, quel que soit le nombre des variétés voca­liques que possède le parler, en une position donnée seul un petit nombre de variétés nettement diffé­renciées est possible. De plus, en l’absence d’éléments consonan­tiques déter­minants, plusieurs variétés tendent à se confondre.