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«2 SUFFIXAL SOUDÉ AVEC LA VOYELLE DE LA DÉSINENCE. 87

hiatus, la forme serait akwa.2aiS (à peu près ekwoes); avec contrac- tion akH-â.,s (ekwôs). Nous enregistrons le phonème nouveau^ «2 engendré ici comme par accident, mais qui trouvera plus loin son rôle morphologique. De quelque époque du reste que date la con- traction, il est essentiel de noter que \'o de vidfos (= âg long) dif- fère à l'origine de Vo de bropar (= À). Au nord de l'Europe en eft'et les longues de «3 ^^ ^ ^^nt ■confondues aussi bien que ces voyelles elles-mêmes. — Pour Vahlatif singulier, la voyelle désinentielle est inconnue: si nous lui attribuons la valeur a^, le cas est le même que pour le nominatif pluriel. Le génitif letto-slave vlûka, vilko sort de l'ancien ablatif (Leskien). Cette forme donne lieu à la même remarque que vulfos: Va slave (= lituanien) est chez elle «2, non pas À comme dans mati (lit. mote). — La seule donnée que nous ayons sur la nature de l'a dans la désinence du datif singulier est incertaine: ce sont les infinitifs grecs en |Liev-ai = skr. man-e qui la fournissent^. Si nous la prenons pour bonne, il y a dans l'ô de 'ÎTTTruj, equo, et dans l'a du skr. dçvàya les éléments «2 H" ^- Nous ne ferons pas l'analyse fort difficile de l'instrumental singulier et pluriel (skr. dçvais, lit. vilkais), du génitif pluriel ni du nom. -ace. duel. Le nom -ace. pi. des neutres est unique dans son genre : son â long a la valeur Â, c'est le gréco-italique qui nous l'apprend.^ A moins de l'identifier, comme quelques-uns l'ont fait, au nom. sg. du féminin, il faudra supposer une forme première dâna2 ~\- ^, ou bien, si le A désinentiel est bref, dâna^ -a; on ne saurait admettre dâna2 -f- a, puisqu'au datif singulier a^ -\- a a. donné l'ô gréco-italique.

Dans la déclinaison pronominale, nous trouvons «g devant le d du nom.-acc. sg. neutre: gr. tô, lat. -hid; got. pata, si. to, lit. ^a-t

1. En admettant la possibilité d'une longue à^, différant de la brève a^, nous tranchons implicitement la question de savoir si dans la langue mère «2 a été bref comme il l'est partout dans les langues européennes. Les formes dont il est question pourraient du reste, comme on voit, servir à démontrer cette quantité brève.

2. Schleicher doute que -|aev-ai puisse être le datif d'un thème consonan- tique. Comp.* AOl. — La longueur fréquente chez Homère de l'i du datif grec (Hartel, Hom. Stud. P 56) n'est pas une raison suffisante pour croire que cette forme représente autre chose que l'ancien locatif. Ai/ei- dans AuTeiOeiaiç etc. ne paraît pas être un datif. Les formes italiques et lituaniennes sont équi- voques.

3. Lui seul peut nous l'apprendre; car il est superflu de répéter que les langues du nord confondent ^2 et 3. En slave par exemple Va de delà (pi. neut.; cf. lat. dôna) n'est pas différencié de l'a de vlûka (gén. soit abl. sing.; cf. lat. equo).

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