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Andrew Lang: Folklorist and Critic.
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Andrew Lang, dont j'ai lu aussi des poèmes, des contes, des essais, genre où il excellait et qui n'est point si facile qu'il peut paraitre, intéresse aussi en tant que théoricien. Détruire, en science tout au moins, c'est construire. En détruisant les théories de l'école linguistique, Lang a étendu la méthode ethnographique aux faits jusque là sacro-saints de l'antiquité classique et orientale; dans ce sens,l'effet des ouvrages de Lang est encore incomplet, et je sais quelques mythologues du Continent à qui leur lecture ferait beaucoup de bien.

Dans la question d'Homère aussi, Lang est parti en guerre contre des opinions "autorisées"; il a réagi contre des idées reçues depuis près d'un siècle, contre des méthodes d’interprétation imposées aux jeunes comme parole d'évangile. Maintenant, le revirement commence à se faire; Gilbert Murray a donné sa haute adhésion à des tendances qu'en France M. Breal, en Allemagne le professeur Rothe et quelques autres ont étayées à l'aide de faits diversement présentés et dont le caractère est d'être vivants. Ainsi, à la seule exégèse des textes conduite avec lenteur dans une bibliothèque bien silencieuse, on préfère maintenant l'examen des conditions vivantes des épopées; ici encore l'application de la méthode ethnographique préconisée par Andrew Lang a porte des fruits mûrissants.

Dans ses recherches sur le totémisme, Lang s'est trop laissé aller, selon moi, à ses facultés de dissociation analytique; il s'est attaché à poursuivre les tout petits détails et à ne construire qu'après de pénibles recherches, très minutieuses. Or ce procédé, ou si l'on préféré cette tendance, est très dangereux en ethnographic, parce que la documentation y change très vite, beaucoup plus vite qu'en archéologie ou qu'en biologie. Nos méthodes d'enquête ne sont pas encore assez parfaites, l'objet de l'étude, a savoir les individus et les groupements, est trop instable et trop variable pour que le détail présente å chaque fois et dans chaque cas une valeur fixe. Rien que sur le totemisme des Australiens, on se perd absolument entre les contradictions des divers informateurs: Howitt, Mathews, Gillen, Spencer, Strehlow, Mme Langloh Parker, Mme Bates, W. E. Roth. Et Andrew Lang s'est use a vouloir tirer au clair les raisons des contradictions essentielles parmi lesquelles il se debattait. M. Frazer a ete plus prudent: