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VOLTAIRE IN THE NETHERLANDS.
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with which he was greatly pleased. He promised to look over it carefully, write a preface, and, at the prince’s request, not to mention the author’s name. The correspondence about the publication with the Dutch bookseller Van Duren began the 1st of June 1740, and, according as the manuscript was revised by Voltaire, it was sent from Brussels to the publisher and printed.[1] In the mean time King Frederick William had died the 31st of May 1740, and Frederick the Second mounted the throne at the age of twenty-eight. He remained the same friendly correspondent with Voltaire, but wished now that the "Anti-Machiavel" should not be published. Van Duren, however, who had had no difficulty in guessing from Voltaire who the unknown writer was, and who in consequence expected large profits,[2] was determined not to stop the publication, and Voltaire accordingly thought it necessary to go in person to the Hague, where he arrived on the 17th of June 1740. On the 20th of the same month he tells Frederick of his experiences among the Dutch: —

Un peuple libre et mercenaire
Végétant dans ce coin de terre,
Et vivant toujours en bâteau,
Vend aux voyageurs l’air et l’eau,
Quoique tous deux n’y valent guère.
Là, plus d’un fripon de libraire
Débite ce qu’il n’entend pas,
Comme fait un prêcheur en chaire,
Vend de l’esprit de tous états,
Et fait passer en Germanie
Une cargaison de romans
Et d’insipides sentiments
Que toujours la France a fournie.

"That scoundrel of a Jean van Duren," as Voltaire called him, refused, and apparently with good reason, to return the manuscript, which was already half printed, as he now wanted to publish the book to pay its expenses.

What follows gives no favorable idea of Voltaire’s honesty and morality in the means he chose to obtain an object —

En effet [he writes] je suis venu à temps; le scélérat avait déjà refusé de rendre une page du manuscrit. Je l'envoyai chercher, je le sondai, je le tournai de tous les sens; il me fit entendre que, maître du manuscrit, il ne s'en dessaisirait jamais pour quelque avantage que ce pût être, qu'il avait commencé l'impression, qu'il la finirait. Quand je vis que j'avais à faire à un Hollandais qui abusait de la liberté de son pays, et à un libraire qui poussait à l'excès son droit de persécuter les auteurs, ne pouvant ici confier mon secret à personne, ni implorer le secours de l'autorité, je me souvins que Votre Majesté dit, dans un des chapitres de "L'Anti-Machiavel," qu'il est permis d'employer quelque honnête finesse en fait de négociation. Je dis done à Jean van Duren que je ne venais que pour corriger quelques pages du manuscrit. "Très-volontiers, monsieur," me dit-il, "Si vous voulez venir chez moi, je vous le confierai généreusement, feuille a feuille; vous corrigerez ce qu’il vous plaira, enfermé dans ma chambre, en présence de ma famille et de mes garçons." J'acceptai son offre cordiale; j'allai chez lui et je corrigeai en effet quelques feuilles qu'il reprenait à mesure, et qu'il lisait pour voir si je ne le trompais point. Lui ayant inspiré par là un peu moms de défiance, je suis retourné aujourd'hui dans la même prison où il m’a enfermé de même, et ayant obtenu six chapitres à la fois pour les confronter, je les ai raturés de façon, et j'ai écrit dans les interlignes de si horribles galimatias et des cog-à-l'âne si ridicules, que cela ne ressemble plus à un ouvrage. Cela s'appelle faire sauter son vaisseau en l'air pour n'être point pris par l'ennemi. J'étais au désespoir de sacrifier un si bel ouvrage; mais enfin j'obéissais au roi que j'idolâtre, et je vous réponds que j'y allais de bon cœur. Qui est étonné à présent, et confondu? C'est mon vilain. J'espère demain faire avec lui un marché honnête et le forcer à me rendre le tout, manuscrit et imprimé, et je continuerai à rendre compte à Votre Majesté.

A few days later Voltaire writes that with the help of lawyers he is negotiating with Van Duren, and he adds that either the work must be entirely suppressed, or else it must appear in a form worthy of its author, and Frederick replied that the book was not yet worthy of being published, and that it had to be thoroughly recast.

In the mean time Van Duren, who had had all the illegible sentences restored by a French corrector, La Martinière, continued printing, and Frederick reluctantly submits to this publication, and says: "Faites donc rouler la presse puisqu’il le faut, pour punir la scélératesse d’un misérable. Rayez, changez, corrigez et remplacez tous les endroits qu’il vous plaira. Je m’en remets à votre discernement." He was, however, not much pleased with the book afterwards, and complained that it was too much Voltaire's work.

During his three weeks’ stay at the Hague, Voltaire made attempts, in the

  1. Voltaire asked for no honorarium, but stipulated only for four dozen well-bound copies, two dozen of these bound in red morocco to be sent "à la cour d'Allemagne qui vous sera indiquée."
  2. Voltaire himself was to blame for this. He wrote, among other things, to Van Duren, "Si vous saviez de quelle main est le manuscrit, vous m'auriez une obligation très-singulière, et vons ne tarderiez pas à en profiter." And again, "Si vous ne me répondez pas, trouvez bon que je gratifie un autre de ce présent."