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Histoire naturelle (trad. Littré)/II/64

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 130).
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Livre II — § 64

LXIV.

1 Parmi les crimes de notre ingratitude je compterai aussi notre ignorance de la nature de la terre.

1(LXIV.) D’abord, quant à sa figure, le consentement unanime en décide : nous disons le globe de la terre, et nous convenons que la circonférence en est limitée par les pôles. Ce n’est pas, il est vrai, une sphère parfaite ; il y a trop de montagnes élevées et de plaines étendues ; mais si l’on fait passer une courbe par les extrémités des lignes (37), on décrira de cette façon une surface sphérique régulière. Les lois naturelles veulent qu’elle soit ronde, mais non en vertu des mêmes causes que celles que nous avons rapportées pour le ciel (II, 2). 2En effet, le ciel est une sphère creuse qui pèse de toutes parts sur son pivot, c’est-à-dire sur la terre ; celle-ci, solide et condensée, s’arrondit comme par un mouvement de soulèvement, et se développe. Le monde tend vers le centre, la terre tend hors du centre, et le globe immense qu’elle constitue prend la forme d’une sphère, par l’effet de la révolution perpétuelle du monde autour d’elle.