Histoire naturelle (trad. Littré)/II/73

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 134-135).
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Livre II — § 73

LXXIII.

1(LXXI.) En conséquence, un jour quel qu’il soit et une nuit quelconque ne sont jamais les mêmes en même temps pour toute la terre, l’interposition successive du globe produisant la nuit, et la marche du soleil amenant le jour. Beaucoup d’observations en témoignent : en Afrique et en Espagne les tours d’Hannibal, en Asie des constructions semblables destinées à donner l’alarme en cas d’invasion des pirates, ont montré plus d’une fois que les feux des signaux de la première tour, allumés à la sixième heure du jour (au milieu de la journée), ont été vus à l’autre extrémité de la ligne à la troisième heure de la nuit. 2Philonidès (VII, 20), coureur d’Alexandre, allant de Sicyone à Élis, qui en est à douze cents stades (myriam. 22,08), arrivait en neuf heures de jour ; mais d’Élis à Sicyone, quoique le circuit fût descendant, il n’arrivait qu’à la troisième heure de la nuit : c’est qu’en allant il cheminait dans le sens du soleil, et qu’en revenant il marchait en sens contraire de cet astre. Pour cette raison, les navigateurs qui font route vers l’occident font plus de chemin le jour que la nuit, même pendant les jours les plus courts, attendu qu’ils accompagnent le soleil (44).