Histoire naturelle (trad. Littré)/II/Bilingue/85

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 138-139).
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Livre II — § 85 (bilingue)

LXXXV.

1(LXXXIII.) Il est arrivé une fois (ce que je trouve dans les livres de la doctrine étrusque) un phénomène terrestre prodigieux, sous le consulat de L. Marcius et de Sex. Julius (an de Rome 663), dans le territoire de Modène : Deux montagnes s’avançant, puis reculant, se heurtèrent à grand fracas, avec une éruption de flamme et de fumée dans l’espace intermédiaire, pendant le jour et à la vue d’une foule de chevaliers romains, de domestiques et de voyageurs, qui contemplaient ce spectacle de la voie Émilienne. Ce choc broya toutes les maisons de campagne interposées, et tua une multitude d’animaux qui y étaient renfermés : cela arriva un an avant la guerre sociale, plus funeste peut-être à l’Italie que n’ont été les guerres civiles. Un phénomène non moins étrange a été vu de notre temps, la dernière année du règne de Néron (an de Rome 821, après J. C. 68) ; nous en avons parlé dans l’histoire de ce prince : des prés et des plants d’oliviers, séparés les uns des autres par la voie publique, changèrent de position à l’égard de cette voie, dans le territoire des Marruciniens : ces prés et champs appartenaient Vectius Marcellus (XVII, 38), chevalier romain, intendant des propriétés de Néron.

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