Le Jour de gloire

La bibliothèque libre.
Le Jour de gloire
Revue des Deux Mondes6e période, tome 58 (p. 333-346).
LE JOUR DE GLOIRE

POÈME

Paris terrassier met bas sa vareuse,
Un éclair soudain jaillit du caillou,
Et Paris flâneur regarde le trou
Que la pioche creuse. :

Paris charpentier tape sur un clou,
Paris amoureux suit son amoureuse,
Paris sage flotte avec Paris fou
Dans la rue heureuse.

Samedi ! I le peintre a vidé ses pots,
Le mât est dressé, l’oriflamme bouge ;
Dimanche déploie avec les drapeaux
Le calicot rouge.


* * *


— Je vends des cocardes, des fleurs,
Et le plan de la capitale !
A deux sous la carte-postale
Où l’on peut voir Foch en couleurs 1

Vrai temps d’ici, mousseux, bleuâtre.
Une chaise dorée entre les palmiers verts,
Comme une demoiselle en robe de théâtre,
Semble avoir fait deux pas pour réciter des vers.


Un biniou comme au village
Doucement nasille, étouffé
Dans l’ombre d’un petit café.

Le bruit d’un carambolage
Rejaillit sur le trottoir.

Partout l’asphalte est noir
Comme un livre sans marge.
L’Avenue en long et en large
Appartient au piéton.

La voix d’un mirliton
Vibre comme un écho des vieilles mi-carêmes.
Parmi les drapeaux neufs, quelques drapeaux déteints
Semblent vouloir unir par des efforts suprêmes
Les honneurs de ce jour à ceux des jours lointains.


* * *


Que respire-t-on dans cette poussière
Qui peut nous griser ainsi ?
Sous l’apparence grossière,
Qu’est-ce qui triomphe ici ?

De toutes parts la France afflue.
Le canon ennemi salue
Très bas nos grêles marronniers,
El la province et la banlieue
Sur les bancs ouvrent leurs paniers.

Jamais chemin d’eau bleue
N’a miré plus d’orgueil
Que celui qui descend de Bercy vers Auteuil.
Jamais l’arche des ponts n’eut cette courbe sûre,
Ni la ligne des quais ce trait solide et fin.
Tout atteste en ces jours que la vieille blessure
S’est refermée enfin.


Où sont-ils ? ils sont là, tout autour de la ville,
A l’est, à l’ouest, au sud, au nord,
Arrivés du matin comme un troupeau docile,
Sans tumulte, sans cris, sans attente fébrile,
Calmes comme ils l’étaient en face de la mort.

Ils ont suivi l’ordre de route,
Ils sont présents au jour fixé,
Et le cheval du dragon broute
L’herbe poudreuse du fossé.

Quelques-uns plissent les paupières,
Debout devant un feu qui craque entre deux pierres ;
Ceux-ci, dans une cour où brillent des faisceaux,
Frottent des cuirs, portent des seaux,
Ceux-là, le torse nu, se lavent sous la pompe.

Ils sont indifférents à tout ce qui nous trompe,
A tout ce qu’on entend comme à tout ce qu’on lit…

Une vapeur au loin salit
Le bord de l’horizon qui tremble.
Paris s’allume au fond de ce gouffre écumeux.
Alors, soudain troublés, levant la tête ensemble,
Ils regardent là-bas ce pan de ciel fumeux
Qu’emplit une rumeur profonde,
Comme des voyageurs au seuil d’un autre monde.

* * *


Nous, cette nuit, ne dormant pas,
Nous écoutons le bruit des pas
Déferler entre les murs sombres…

Voilà huit mois déjà que nos maux ont pris fin,
Et nous cherchons encore au milieu des décombres
Cette paix dont nos cœurs ont faim.
Quand un brusque silence est tombé sur nos lignes,
Qu’attendions-nous ? quels nouveaux signes
Plus purs que l’arc-en-ciel au-dessus des forêts ?


Nous avions rêvé d’une clarté rose,
D’un monde aussi neuf que du gazon frais ;
Nous n’avons rien vu qu’une porte close,
Des huissiers bâillant sur des tabourets.

On se mit à table en décembre.
Le brouhaha des intérêts
Parfois s’entendait depuis l’antichambre.

Nous connaissions par les journaux
Le meuble et le tapis, les noms et les figures.
Les points d’honneur nationaux
Avaient leurs petits et leurs grands augures.

L’hiver passa. Chacun disputait sur son lot,
Et les traducteurs de traduire,
Et les machines à écrire
De précipiter leur galop.

Nos illusions s’en étaient allées,
L’encre séchait sur les buvards,
Les marronniers des boulevards
Déjà verdissaient sous les giboulées.

Enfin, l’œuvre accomplie, on apposa les sceaux.
Et la paix sur la terre et la paix sur les eaux,
Cette paix qui de loin semblait si douce à vivre,
La paix n’était plus qu’un gros livre…

Là-bas, sur les talus émiettés par le feu,
Gisent des lambeaux d’uniforme bleu.
L’ancien rempart sacré se déforme et s’éboule ;
Le bras du cicérone entraine une autre foule
A découvert sur les plateaux ;
L’églantier fleurit, le temps coule,
Un cimetière ondule au versant des coteaux.


* * *


Instant de doute, instant de fièvre
Mis à profit par les démons !
Reniement déjà sur ma lèvre,
Tais-toi, tais-toi, nous blasphémons !


Le jour qui n’a pas lui va naître,
Cette fois nous en sommes sûrs.
Paris te guette à sa fenêtre,
Premier malin des temps futurs !

Levons-nous ! hâtons-nous ! c’est l’heure !
Les morts nous montrent le chemin :
Celui-ci défend qu’on le pleure,
Celui-là nous prend par la main.

Dans l’ombre brille autour des casques
Et des képis le laurier d’or ;
Quelques-uns ont gardé leurs masques
Comme s’ils combattaient encor.

Tous les passants ont dans les rues
Des compagnons qu’ils ne voient point.
Péguy de paroles bourrues
Nous gourmande, l’épée au poing :

— Au pas, dit-il, levez la tête !
Ce n’est pas jour d’enterrement,
Mais fin matin de grande fête,
De sacre et de couronnement !

Car nous voici, rois sans carrosses,
Sans postillons ni chevaux blancs,
Avec nos chiffres sur nos crosses,
Avec nos médaillons sanglants !

Saluez ! un âge se ferme,
Un autre s’ouvre, mes amis,
Laissez au grain le temps qu’il germe
A la place où nous l’avons mis. »

Ainsi nous parlions dans la brume,
Eux et nous. L’aube se levait.
Les amants faisaient du bitume
Leur domicile et leur chevet.


Les mères mouchaient la marmaille
Qui s’éveillait dans leurs jupons ;
Dus gens se heurtaient aux murailles
Comme un fleuve aux piles des ponts ;

La police grognait sans mordre,
Et, tout azur, cuir fauve, acier,
Les soldats du service d’ordre
Riaient avec leur officier ;

Les lampes baissaient sous les globes ;
Les femmes, d’un geste nerveux
Défripaient vivement leurs robes,
Piquaient d’épingles leurs cheveux ;

Et le gamin enfourchait l’arbre,
Les fiancés mêlaient leurs doigts,
Paris bourdonnait sur le marbre,
Paris pendait aux bords des toits.


* * *


Comme un parquet ciré dont chaque lame brille,
Et dont l’espace nu sous la lumière attend
Les danseurs du premier quadrille,
Au travers de Paris un grand chemin s’étend.

Ah ! ce couloir creusé dans la foule compacte,
Ce corridor dans la forêt !
Descends vers nous, ô cataracte,
Ton lit est prêt !

Viens combler brusquement ce long et large vide,
Déjà nous frissonnons, nous, les roseaux du bord,
Viens nous courber, torrent solide,
Viens nous presser sur ton cœur fort !


* * *


Un souffle nous frôle,
Enorme et joyeux.
Comme un coup d’épaule
Ébranlant les cieux.


À ce signal sourd un grand cri s’élance,
Et ce cri retombe et tout est silence.
Plus rien ne bouge, à part quelque rayon changeant
Qui frise une mansarde.

Tout semble appeler un secours urgent,
Un bonheur qui manque, un baiser qui tarde.
L’officier de paix au képi d’argent
Est pâle et regarde…


* * *


C’est en vain qu’un frisson dans l’air nous avertit,
Toujours l’explosion du printemps nous étonne ;
C’est en vain que le canon tonne,
Que la trompette retentit.
Malgré tant d’écussons, de mats et de guirlandes,
Nous n’avions rien prévu : quand les choses sont grandes,
Le rêve en regard est petit.

Voici l’Evénement qui s’engouffre sous l’Arche,
Et passe outre, allongé sur son chemin vermeil,
Fatal dans sa splendeur, rigoureux dans sa marche,
Comme un nouveau soleil.

Rien ne peut arrêter sa tranquille poussée,
Pas plus que la saison quand elle est commencée
Ne revient sur ses pas.
Il est si sûr de lui, si plein de sa pensée,
Que les clameurs du monde, il ne les entend pas.

Tout ce qui n’est pas lui s’efface dans la brume :
Fontaines du Rond-point, Obélisque, drapeaux.
Les trottoirs ne sont plus que deux franges d’écume
Que la vague en montant rejette sans repos.

Nous, c’est sur un balcon, devant la Madeleine,
Que dans sa formidable haleine
D’étendards déployés, de clairons, de fusils,
L’Événement nous a saisis.


Nous l’avons vu soudain sur cette place étroite,
Eblouissant et calme à l’image de Dieu,
Paraître, et lentement, aligné sur sa droite,
Tourner comme une roue autour de son moyeu.

Deux noms faisaient le bruit que font les avalanches,
Deux grands noms brefs et familiers :
Nous regardions entre les branches
Venir de front deux cavaliers.

Tous deux tenaient en main, appuyé sur la cuisse,
Un bâton d’un bleu noir comme un ciel étoilé.
L’un montait un cheval paisible et pommelé,
L’autre, un étalon bai tout humeur et caprice.

Joffre et Foch s’avançaient dans un rectangle clair,
Au son des tambours et des cuivres,
Mais, quoique près de nous, Foch avait déjà l’air
Lointain qu’il aura dans les livres.


* * *


Déjà tel un aïeul
Sur qui s’amasse l’ombre,
O toi qui t’en viens seul,
Hors du rang, hors du nombre,

Maintenant du jarret
Ton cheval en sa voie,
Au sein de notre joie
Tu gardes ton secret.

Que ta face pâlie,
En ce matin d’été,
A de mélancolie
Et de sévérité !

Qu’importe la démence
Qui hurle au carrefour,
Qu’importe notre amour
A ta fatigue immense !


Mais vous, reflets cireux
Des veilles sous la lampe,
Artère de la tempe
Que gonfle un sang fiévreux,

Soyez bénis, stigmates
D’un effort surhumain,
Paupières délicates,
Et toi, petite main !

Suivaient les fanions et les états-majors,
Le cortège brillant des gloires consacrées,
Des bleus, des pourpres et des ors,
Des éclairs de sabots et des croupes lustrées.


* * *


Sans heurts, sans à-coups, machine-outil neuve,
Semblant à chaque pas appuyer sur la preuve
D’exacte mise au point qu’il donne à l’univers,
Le bataillon modèle envoyé d’Amérique
Passe, rapide et symétrique,
Barré d’étuis à revolvers.

Chaque section se présente en ligne,
Tous les casques penchés comme le bord d’un toit ;
Les visages rasés font un ensemble digue,
Pénétré de ce qu’on lui doit.

O puissance nourrie aux versets de la Bible,
Peuple ligué contre l’erreur,
Ta modération est une arme terrible :
Tu l’as jointe à notre fureur.

Quand le but est atteint la dépense est payée !
Claque au vent, étoffe rayée,
Drapeau qu’un vieux serment ramène au camp français !
Le monde aujourd’hui peut, grâce à ta foi robuste,
Mesurer la grandeur d’une entreprise juste
A la grandeur de tes succès !



* * *


Cymbales ! des cuirs blancs, une peau de panthère
Qui tout à coup surprend les yeux,
Un luxe de chevaux, un faste militaire
Etourdissant comme un vin vieux,
Et ce cri : « L’Angleterre ! »
Non plus comme au bivac dans sa tenue austère,
Mais comme au jubilé, comme aux fêtes du Roi,
C’est bien elle en effet dans tout son grand arroi.

Lentement, comme un prince après une bataille
Revient vers ses châteaux et ses gazons fleuris,
L’Angleterre poursuit en redressant sa taille
Son chemin triomphal qui passe par Paris.

La soie et le satin frissonnent sur l’épaule,
Des cornettes portant les couleurs des comtés,
Et, là-bas, sur les mers, de l’un à l’autre pôle,
La paix est confondue avec ses volontés.

Les bras ballant de droite à gauche,
Le buste en avant, le teint empourpré,
Le matelot anglais semble un homme qui fauche
Un invisible pré.


* * *


Vingt trompettes nickelées
Entrecroisent leurs éclats
Devant vingt faces brûlées,
Médailles aux durs méplats.

Sous l’uniforme vert-mousse,
Dans cet ouragan de sons,
Ah ! nous te reconnaissons,
Toi, notre sœur fière et douce !

Voilà ton profil hautain,
Voilà tes lèvres prudentes,
Les deux marques évidentes
Du glorieux sang latin.


Dans l’ombre de la visière
Les yeux de tes fils sont beaux,
Sol fameux par ta poussière,
Terre illustre des tombeaux.

Passe, brune infanterie
Qui, fidèle à ton vieux sort,
As contenu la furie
Des barbares blonds du nord.

Les Muses te font cortège,
Vénus marche dans tes rangs,
Gardienne de la neige,
Sentinelle des torrents !


* * *


Et voici, sous le drap moutarde,
Du jaune vif à sa cocarde,
Cette milice goguenarde,
Ces buveurs de bière à l’œil bleu
Qui, sur les ponts, à l’avant-garde,
Soutinrent seuls le premier feu,
Seuls dix jours entre les rivières,
Dans les intervalles des forts :
Premiers blessés sur les civières,
Dans les avoines premiers morts.


* * *


Et vous tous qui, divers de races,
Aviez mis en commun l’espérance et les pleurs,
Soldats d’un seul serment et de toutes couleurs,
Serbes, Tchèques, Roumains, du haut de ses terrasses
Paris vous jette aussi des fleurs.

Polonais, Portugais, Japonais à lunettes,
Et vous dont les chevaux font tinter leurs chainettes,
Algériens aux blancs burnous,
Et vous, âmes d’enfants, dociles baïonnettes,
Noirs du Centre-Africain, triomphez avec nous !


A la face des cieux chaque peuple témoigne
Que dans ses étendards la tempête a soufflé,
Et chacun à son tour comparait et s’éloigne,
Et voici que soudain notre cœur a tremblé.

* * *


Ce sont eux, ce sont eux, cette masse qui bouge,
Ce bloc d’azur terni qui porte dans ses flancs
Des clairons cabossés d’où pend un cordon rouge,
Ce sont eux, forts et nonchalants.

Equilibrant les poids de leurs musettes pleines,
Droits comme une balance entre ses deux plateaux,
Tous sont du même bleu, du bleu des grandes plaines
Et des lointains coteaux.

Coude à coude, prenant ainsi tout leur volume,
Ils sont là, dans l’air, devant nous,
Et les poussières du bitume
Comme un baiser brûlant montent vers leurs genoux.

Il n’y a plus d’armes rivales,
L’œil ne distingue plus le soldat du gradé,
Sauf, en de justes intervalles,
Lorsque flambe au soleil l’or d’un képi brodé.

Tout dans cette heure semble un incroyable songe :
Les pas, les roulements de ces tambours usés,
Et la clameur des murs qui comme un dais s’allonge
Sur tous ces visages bronzés.

Oui, lorsqu’un peuple entier se sent pris aux entrailles,
Lorsqu’après tant de funérailles
Un brusque sort heureux le met sur le pavois,
La foule a des rumeurs, mais du sein des murailles
S’échappent d’autres voix.

Ce qui peut demeurer des gloires disparues
Autour d’un bas-relief, dans le plan d’un jardin,
Dans le tracé des vieilles rues,
Se réveille soudain.


C’est qu’ils ont tout sauvé : la fontaine et la grille,
Et l’arbre dont L’arceau s’abaisse avec amour,
Les dômes, les clochers, et c’est pourquoi tout brille
Et se tourne vers eux comme un front vers le jour.

Toutes les choses qu’on croit mortes,
Tous les orgueils des temps passés,
Les faisceaux sculptés sur les portes,
Les chiffres romains effacés,

Toutes les guirlandes fouillées
Par les artistes d’autrefois,
Toutes les lettres embrouillées
Des Républiques et des Rois,

Les balcons perdant leurs dorures,
L’airain des cloches qui verdit,
Les bois, les plombs et les ferrures,
Tout frissonne et tout resplendit.

Eux vont du même pas qu’ils marchaient sur les routes…

Ce pas, toutes les fois que nous aurons des doutes,
Rappelons-nous son bruit si tranquille et si plein,
Pareil au bruit de l’eau qui coule en large nappe
Et dont l’effort continu frappe
La roue égale du moulin.

C’est ainsi que naguère, en des heures obscures,
Aussitôt débarqués des camions penchants,
Tous, un grand calme empreint sur leurs jeunes figures,
Ils s’élançaient à travers champs.

Tels, l’âme habituée à l’énorme secousse
Des horizons boueux,
Parmi les trous d’obus, tristes miroirs d’eau rousse,
Ils accouraient à la rescousse,
Tels ils sont là : tumultueux.

Mais, en ce clair matin, la palme des médailles
Unit sa sombre feuille à l’éclatant œillet ;
La rose et le fusil fêtent leurs accordailles
Sous l’azur de Juillet.


O fleurs comme on en voit aux noces villageoises,
Mélangez vos parfums aux tonnerres des cris !
Brouillez vos trois couleurs sur ces faces narquoises,
Rubans comme à l’épaule en portent les conscrits !

Enlacez-vous aux doigts qui brisèrent nos chaînes,
Rameaux verts, rameaux purs, cueillis sur les hauteurs !
Déposez, frondaisons des chênes,
Le salut frémissant des campagnes prochaines
Aux pieds de nos libérateurs !

Par dessus ces brouillards qu’un fin soleil colore,
Par dessus les clochers, les ponts, les tours, les toits,
Provinces, regardez le dernier flot sonore
Rouler ses chars d’assaut entre les murs étroits !

Soulevez-vous au bord du ciel pour mieux entendre,
Hameaux couchés là-bas dans un linceul de cendre !
Montagnes, exhaussez vos contreforts géants !
Tremblez, volcans éteints, dans vos vieilles jointures !
Brises de nos deux mers, chantez dans les mâtures !
Fleuves, étincelez avec vos affluents !

Grand beau corps étendu de Givet à Bayonne,
De la pointe du Raz aux collines du Rhin,
Terre des chevaliers et des martyrs, rayonne !
Comme tes vins nouveaux ton avenir bouillonne,
Penche-toi sur la cuve avec un front serein !


FRANCOIS PORCHE.