Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/701

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


1668 Flandre, Par conq., puis par traité.
1678 Franche-Comté, Conquise dès 1668, confirmée par le traité de Nimègue (1678).
1766 Lorr. Barrois, A la mort du roi Stanislas.
1768 Corse, Achetée aux Génois.
1791 Comtat Venaissin, Avignon, Par décret de l'Assemblée nationale.

En 1790, un décret de l'Assemblée constituante divisa la France en 83 départements. — En 1804, ce nombre était porté à 107. Les anciens dép. en formaient alors 85 au lieu de 83, par le dédoublement du dép. de Rhône-et-Loire (qui fit le dép. du Rhône et celui de la Loire), et par la division de la Corse en deux dép., le Golo et le Liamone. Les 22 nouveaux étaient :

Départements. Chefs-lieux. Pays correspondants.
Vaucluse (créé dès 1791 par l'Ass. nat.), Avignon, Comtat Venaissin.
Mont-Blanc, Chambéry, Savoie.
Alpes-Maritimes, Nice, Comté de Nice.
Dyle, Bruxelles,
Escaut, Gand,
Forêts, Luxembourg,
Jemmapes, Mons,
Lys, Bruges, Belgique.
Meuse-Inférieure, Maëstricht,
Deux-Nèthes, Anvers,
Ourthe, Liège,
Sambre-et-Meuse, Namur,
Roër, Aix-la-Chapelle,
Sarre, Trêves,
Rhin-et-Moselle, Coblentz, Rive gauche du Rhin.
Mont-Tonnerre, Mayence,
Léman, Genève, Républ. de Genève.
Doire, Ivrée,
Pô, Turin,
Marengo, Alexandrie, Piémont.
Sésia, Verceil,
Stura, Coni,

En 1812, l'Empire français comptait 130 dép., dont 23 nouveaux (la Corse avait été ramenée à un seul départ.; mais le dép. de Tarn-et-Garonne avait été formé en 1808 aux dépens des dép. voisins). Les 23 nouveaux étaient :

Bouches-de-l'Escaut, Middelbourg,
— du Rhin, Bois-le-Duc,
— de la Meuse, La Haye,
— de l'Yssel, Zwoll,
Ems-Occidental, Groningue, Hollande.
Ems-Oriental, Aurich,
Frise, Leuwarden,
Yssel-Supérieur, Arnheim,
Zuyderzée, Amsterdam,
Lippe, Münster, Westphalie.
Bouches-de-l'Elbe, Hambourg, Villes hanséatiques.
Bouches-du-Weser, Brême,
Ems-Supérieur, Osnabrück, Hanovre.
Taro, Parme, Duché de Parme et Plaisance.
Arno, Florence,
Méditerranée, Livourne, Toscane.
Ombrone, Sienne,
Rome, Rome, États Romains.
Trasimène, Spoleto,
Gênes, Gênes,
Montenotte, Savone, États de Gênes.
Apennin, Chiavari,
Simplon, Sion, Valais.

De 1815 à 1860 la France eut 86 dép. En 1860, 3 nouveaux dép. furent formés : Alpes-Maritimes, Savoie et Hte-Savoie; mais les pertes territoriales de 1871 réduisirent les départ, à 87.

IV Histoire. L'histoire de la France ne commence réellement qu'avec le règne de Clovis, petit-fils de Mérovée et véritable fondateur de la dynastie mérovingienne. Les règnes de Pharamond, de Clodion, de Mérovée, de Childéric, n'ont rien d'authentique. A l'avénement de Clovis, en 481, les Visigoths, les Burgundes, les Romains, les Allemands, se disputaient le territoire de la Gaule : Clovis assura la supériorité aux Francs, défit les Romains à Soissons (486), assujettit les Allemands par la victoire de Tolbiac, après laq. il se fit chrétien (496), réduisit les Visigoths à la Septimanie par la vict. de Vouillé (507) et ébranla la puissance des Burgundes, que ses fils détruisirent en 534. Ceux-ci, après la mort de Clovis (511), avaient partagé le territoire conquis par leur père, et de ce partage étaient nés quatre royaumes distincts : ceux de Paris, de Metz, de Soissons et d'Orléans. En 558, Clotaire I réunit tout l'empire des Francs; mais de 561 à 613 ont lieu de nouveaux partages, suivis de guerres civiles qui, après une réunion momentanée, amènent la division de la France en quatre régions : Austrasie, Neustrie, Bourgogne et Aquitaine. Parmi ces quatre régions, l'Austrasie et la Neustrie jouent le principal rôle, et leur puissance se balance quelque temps; mais en 687 l'Austrasie, où s'étaient conservées avec le plus de pureté les mœurs antérieures à la conquête, et qui s'était trouvée le moins en contact avec la civilisation romaine, prend l'ascendant sur la Neustrie. À cette époque l'Austrasie avait cessé d'être une monarchie ; et tandis que les princes mérovingiens régnaient encore en Neustrie, l'Austrasie s'était convertie en une sorte de république féodale, gouvernée par les Héristall avec le titre de ducs. Ces ducs d'Austrasie ne tardèrent point à s'imposer comme maires du palais aux rois de la Neustrie ; la Bourgogne fut soumise à leur obéissance, et l'Aquitaine, en proie à l'invasion arabe, trouva un libérateur dans Charles Martel, l'un d'eux, 732. — Bientôt un autre de ces maires, Pépin le Bref, s'empare de la couronne, 752, par la déposition de Childéric III, dernier roi mérovingien, et commence ainsi la seconde dynastie ou maison carlovingienne. Il subjugue l'Aquitaine et la Septimanie, réunit pour la première fois toute la France, sauf la Bretagne; étend son influence jusqu'en Italie, force Astolphe, roi des Lombards, à respecter le pape Étienne, et donne un territoire à l'Église. Charlemagne, son fils (768-814), soumet l'Espagne septentrionale, l'Italie, la Germanie saxonne, la Bavière, l'Avarie, et forme un immense royaume, qu'il proclame nouvel empire d'Occident (800). Cet empire ne subsiste que jusqu'en 843, époque à laquelle il se démembre et donne naissance aux royaumes particuliers de France, d'Italie et de Germanie. Quant à la couronne impériale, elle devient le partage des lignes italique et germaine de la maison carlovingienne, passe ensuite à des feudataires étrangers, et finit par rester aux Allemands. En France, la décadence des Carlovingiens commence dès 843 ; la féodalité se forme et s'agrandit aux dépens de la royauté. Dès 887 un des grands feudataires de la couronne, Eudes, le premier des Capets, usurpe le trône sur les Carlovingiens qui étaient presque sans domaine et sans force ; deux fois replacés sur le trône (893 et 936), ceux-ci achèvent de perdre leurs domaines et ils tombent définitivement en 987. — Hugues Capet commence la 3e dynastie, celle des Capétiens, et donne pour base à la royauté son vaste duché de France. D'habiles efforts, la longue durée des règnes, la formation des communes, et principalement les Croisades, favorisent l'accroissement du pouvoir royal (987-1108). De 1108 à 1226, le domaine royal s'agrandit rapidement : la Normandie, l'Anjou, le Maine, le Poitou (1204-5) sont repris à l'Angleterre. Le vaste comté de Guyenne et de Gascogne avec toutes ses annexes était sur le point de revenir à la couronne, sans le divorce de Louis le Jeune avec Éléonore d'Aquitaine (1152). Saint Louis (1226-1270) agrandit peu le territoire,