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ÆLIUS ARISTIDE

ques discours dans lesquels il répond à certains reproches personnels et critique à son tour ses rivaux (Or. XLIX, Περὶ τοῦ παραφθέγματος ; LI, Πρὸς τοὺς αἰτιωμένους ὅτι μὴ μελετῴη ; L, [1]).

Un troisième groupe comprend les Discours d’école (Μελέται), fondés sur des données fictives. Mentionnons en ce genre deux harangues sur le secours à envoyer en Sicile (Or. XXIX et XXX), censées prononcées à Athènes en 414 av. J.-C., et destinées à démontrer aux Athéniens, l’une qu’il faut envoyer des secours, l’autre qu’il ne faut pas en envoyer ; le discours XXXI, par lequel un Athénien conseille à ses concitoyens de traiter avec Lacédémone après les événements de Sphactérie, en 425 av. J.-C. ; le discours XXXII, attribué à un Lacédémonien qui conseille d’accorder la paix aux Athéniens vaincus, en 404 ; les cinq discours relatifs aux conséquences de la bataille de Leuctres (Or. XXXIII-XXXVI) : les deux harangues dites Symmachiques (Or. XXXVIII et XXXIX), qui se rapportent à l’alliance d’Athènes avec Thèbes contre Philippe. Quelques autres compositions du même genre ont été perdues[2]. On peut y joindre le discours III à Achille, dans lequel l’auteur refait, en l’amplifiant, l’allocution d’Ulysse au IXe chant de l’Iliade. Mais il faut écarter les deux discours LIII et LIV (À Démosthène sur l’immunité et À Leptine sur le même sujet) qui semblent devoir être tenus pour apocryphes[3].

Enfin nous possédons encore, sous le nom d’Aristide, deux traités de rhétorique, l’un Sur Le style oratoire (Περὶ πολιτικοῦ λόγου), l’autre Sur le style simple (Περὶ ἀφελοῦς λόγου), dont l’authenticité, il est vrai, a été contestée, mais qui paraissent cependant lui appartenir[4].

  1. Κατὰ τῶν ἐξορχουμένων
  2. Voy. Isocrate, de Pace, argum.
  3. H. E. Foss, Commentatio critica qua probatur declamationes duo Leptineas non esse ab Aristide scriptas, Altenburg, 1841.
  4. H. Baumgart, ouv. cité, p. 6 et suiv.