Page:Genlis - Memoires inedits t5.djvu/147

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Malvina, entièrement calqué sur les Vœux téméraires. J’ai passé sous silence ceux de madame Gay, qui a fait un roman de deux de mes contes ; l’un qui se trouve dans les Souvenirs de Félicie, dont le héros est un muet ; et l’autre intitulé les Rencontres. Si je voulais revendiquer tout ce qu’on m’a volé, il faudrait ajouter un volume de plus à ces Mémoires.

Quelque temps après M. de Lavallette m’écrivit que le premier consul, devenu empereur, désirait que je lui écrivisse tous les quinze jours, sur la politique, les finances, la littérature, la morale, sur tout ce qui me passerait par la tête. Je ne lui ai jamais écrit tous les quinze jours, ni sur la politique, ni sur les finances ; je ne lui ai jamais demandé une seule grâce pour moi ; je lui en ai demandé beaucoup pour d’autres ; il me les a presque toutes accordées sans m’écrire une seule ligne. Je ne lui ai jamais dit un mot contre mes ennemis, et plus d’une fois je lui ai parlé en leur faveur ; je lui écrivais à peu près tous les mois, je ne lui parlais que de religion et de morale, de littérature et des philosophes du

    vraie : les sentimens tendres sont inépuisables, surtout dans le cœur des femmes.

    (Note de l’éditeur.)