Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/493

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Encore inconnue à son amant, Polia,
toute gracieuse, rassure Poliphile rempli d’amour pour ses admirables beautés. Tous deux se joignent à des triomphes où Poliphile voit, avec un extrême plaisir, d’innombrables adolescents et jeunes filles tout en fête.



fortement et adroitement établi en tyran dans mon cœur captivé, Cupidon le sagittaire m'avait lié des solides chaînes d’amour. Déjà soumis au bon plaisir de ses rigides mais douces lois, je sentais l’étreinte violente d’une vive et brûlante morsure. Empli d’une double affection, je soupirais outre mesure, me fondant et me dissolvant. Alors, sans plus tarder, la nymphe superbe, d’une beauté pleine d’élégance et de recherche, avec de fermes et attrayantes paroles caressantes, me rassura de sa bouche purpurine et melliflue ; bannissant, expulsant de mon esprit toutes les pensées craintives, elle me reconforta par son aspect Olympien, et, rafraîchissant, par sa brillante éloquence, mon âme embrasée de nouveau, elle me dit, avec un vif regard rempli d’amour : « Je veux que tu le saches, Poliphile, l’amour véritable et honnête