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La nymphe conduit l’amoureux Poli-
phile en d’autres endroits fort beaux où il aperçoit d’innombrables jeunes filles célébrant et fêtant vivement le triomphe de Vertumne et de Pomone autour d’un autel sacré. Puis ils parviennent à un temple merveilleux dont Poliphile décrit en partie l’architecture. Il raconte comme quoi, sur un avis de la prêtresse, la nymphe éteignit sa torche, avec de nombreuses cérémonies, en lui déclarant qu’elle était sa Polia, et comme quoi, en compagnie de la présidente du sacrifice, elle invoqua les trois Grâces devant le divin autel.



omme je ne pouvais déjà plus lutter contre la violence des armes célestes, et l’élégante nymphe en ayant profité pour conquérir amoureusement sur moi, son misérable amant, une irrévocable domination, elle me conduisit, suivant ses pas mesurés, vers un endroit spacieux. Il était contigu à la vallée encaissée et fleurie, ceinte de collines où des sommets décorés et des coteaux plantés de vigne bornant le littoral en fermaient les entrées et entouraient cette région d’or pleine d’incroyables agréments. Ces collines étaient couvertes de