Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 2.pdf/367

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Polia s’accuse devant la prêtresse du temple de son impiété passée.

Elle déclare, en

montrant Poliphile présent, qu’elle est tout emplie d’un ardent amour. La religieuse matrone appelle ce même Poliphile, qui la supplie de les confirmer tous deux dans une sage résolution. Polia, dont l’amour impatient va sans cesse croissant, interrompt son discours.

plein de zèle et sans retard, devant la prêtresse vénérable, Poliphile se vint mettre promptement à mes côtés, en s’inclinant pieusement. » Je poussai de tendres et bruyants soupirs que l’écho renvoya sonores à nos oreilles ouvertes ; mes yeux n’étaient fixés que sur Poliphile. Alors m’étant dépouillée de toute froide dureté, tout adoucie, devenue toute clémente et toute favorable, je lui ouvris béant mon coeur enflammé. A chaque instant il me témoignait, là, qu’il en avait fait le domicile, le délicieux déversoir de ses regards joyeux et attentifs. Quant à moi, je lui laissais voir courtoisement mon désir qu’il en fût le digne et légitime seigneur, libre de disposer à son bon plaisir de mon existence et de ma personne. Il me paraissait d’autant plus charmant que je l’avais haï, ARAISSANT