Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 2.pdf/97

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au milieu de ce triomphe

heureux, superbe, extraordinaire

par la grandeur de sa pompe,

qu’avec une joie inimaginable,

mon coeur, déjà couvert de cicatrices, criblé de dards aigus fichés cruellement en lui, s’offrait, toujours plus large ouvert, toujours plus ardemment brûlé, exposé, tel qu’une cible, aux regards amoureux de Polia, aux traits fréquents de Cupidon, par le ministère de mes yeux insatiables et sans repos. Je le leur pardonnai bien en considérant l’objet qui causait leur cupidité, et sur lequel ils se posaient, vers lequel ils tendaient sans cesse. De même que le simulacre d’Apis se tourne toujours vers le Soleil, de même aussi mes yeux se portaient à la recontre si gracieuse, si excitante, de ce beau visage rayonnant dont il est impossible, dont il est interdit de trouver le pareil au monde. Mais quel dommage, quel désastre plus grand encore ne me faisaient pas éprouver mes yeux, par le fait des imaginations vagabondes et fri-’ÉTAIT