krʹïh (crith) « trembler » ; kʹïh (cith) « ondée » ; dʹrʹïhⁱlʹɩ (drithle) « étincelle ».
Devant s il y a flottement entre i et ï : bʹrʹïsg̬ et bʹrʹisg̬, pʹrʹïslɩrʹɩ et pʹrʹislɩrʹɩ.
§ 150. Devant consonne autre que s, r, h, il y a flottement entre ï et λ ou, à l’initiale, ᴜ : ïməl et ᴜməl, ou λməl ; ɩnʲ λməl (an imeall) « la bordure » ; de même gʹïlə (giolla) « groom » se rencontre à côté de gʲλlə, usuel ; lʹïbərnəχ (liobarnach) « mal soigné, mal tenu (en parlant d’une personne) » à côté de lʹλbərnəχ. Il est difficile de préciser (en dehors du cas devant s ou r) les conditions de répartition de ï et de λ (ce dernier beaucoup plus commun).
§ 151. ɩ (écrit e, i, ai, oi, ui, etc. ou non écrit là où l’ɩ est d’origine svarabhaktique, cf. IIIe partie, chap. iii).
ɩ est une voyelle mixte d’avant, lâche, de hauteur et d’ouverture très variables : haute entre consonnes palatales ; de position moyenne ou tendant vers la moyenne à la finale après consonne palatale, ou entre consonnes vélaire et palatale ; la voyelle ɩ est pourtant toujours sensiblement plus haute que ə (q. v.).
Toute voyelle brève posttonique est de timbre ɩ ou ə ; l’atone prétonique tend vers ɩ ou ə, mais peut conserver son timbre et sa tension propre dans une mesure qui varie principalement en fonction du tempo du langage. On peut donc avoir ɩ, en syllabe non accentuée, dans tous les cas où l’on n’a pas ə (cf. § 161), c’est-à-dire : soit, en toute position, devant consonne palatale, soit à la finale, après consonne palatale, soit même (concurremment avec ə) entre consonne palatale et consonne vélaire, mais cela seulement en syllabe prétonique.
Entre consonne vélaire et ɩ s’insère, s’il y a lieu, un glide w, moins développé cependant qu’en syllabe tonique.
§ 152. En syllabe posttonique :
ɑlɩʃ (alluis), gén. de ɑləs (allus) « sueur » ; kʹigʹɩlʹɩʃ (cigilis) « chatouillement » ; dʲo̤kʷɩrʹ (deacair) « difficile » ; dʹrʹe꞉mɩrʹɩ (dréimire) « échelle » ; dʹirʹɩgʹɩ (deirge), comp. de dʹαrəg (dearg) « rouge » ;