Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
200
LES POÈTES DU TERROIR
Ce texte est considéré comme dans le domaine public aux États-Unis, car publié il y a plus de 95 ans. Mais encore soumis aux droits d’auteur dans certains pays, notamment en Europe. Les téléchargements sont faits sous votre responsabilité.

Dont les rameaux cachent les toits Ou s’attachent aux bancs de pierre.

Je voudrais être le chemin Familier aux pieds des bergères, L’oiseau dans le creux de leur main, La fleur d’or à leurs devantières,

Être ce qui ne s’en va pas : La glèbe que mord la charrue, La source qui chante tout bas, L’insecte de la lande nuel...

Je vois les vieux d’vant les tisons S’essuyant l’œil d’un r’vers de manche J’entends l’adieu clair de Lison Avec les cloches du dimanche.

Je vois les champs, les prés, les bois, L’ensoleillement de la plaine ; J’entends la chanson des hautbois Et le murmure des fontaines.

Je regarde encore une fois S’envoler à travers les branches Les fumées qui montent des toits Comm’ des petites coifFes blanches...

Que Dieu m’accorde d’y mourir, Sur ce sol oii je vois ma place, Car je ne voudrais pas sentir Une autre terr’ sur ma carcasse.

Mais si je t’aime, ô inon pays, Si je t’ai gardé ta souvenance, C’est que le hasard m’a permis D’y vivre loin de la soufTrance.

Ainsi va l’égoïsme humain, Car je te haïrais sans doute Si, sans matelas et sans croûte, Je t’avais demandé mon pain !