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arrivée dans le port un extrait des instructions aux quelles les belligérents doivent se conformer pendant leur'séjour sur les rades françaises.

Le Dimanche matin l'Alabama alluma les feux vers 6 heures et toute la population garnissait les quais, les môles, les tours, le Roule[1] et la Digue pour voir le combat naval. il y avait affluence de Parisiens arrivés le matin par un train de plaisir.

L'Alabama appareille vers 9 h ½ et lorsqu'il fut devant la Couronne, cette frégate laissa filer son corps-mort et le suivit à une distance suffisante pour ne pas gêner ses mouvements. elle avait ordre d'empêcher tout engagement dans les eaux territoriales et de revenir au mouillage dès qu'elle serait assurée que le combat serait livré en dehors des eaux françaises.

Au moment où les bâtiments doublaient le Mensoir de l'Est, le Kerseage reste dans l'E.N.E., le cap[2] au N. E. à 12 milles de distance parvenu à la limite des eaux territoriales la Couronne signale sa position à la Digue, qui signale à la Couronne de reprendre son mouillage, ce qui fut exécuté sans délai. Il y avait au large nombre d'embarcations du port, trois yachts anglais dont un à vapeur. Le Var était sous pression pret à porter secours au besoin.

Dès que l'Alabama se trouva libre de ses mouvements, il se dirigea sur le Kerseage qui continuait à faire route au N. E. Mais peu après, celui-ci changea de route et se dirigea sur l'Alabama. Les deux bâtiments couraient l'un et l'autre à toute vapeur et la distance qui les'séparait se trouva bientôt réduite jusqu'à la portée du canon. Alors l'Alabama changea de route et sembla d'écrire un demi-tour sur babord pour présenter la hanche de tribord à son adversaire, puis il commença le feu avec sa pièce à pivot de l'arrière. Les bâtiments pouvaient se trouver à 8 ou 9 encâblures l'un de l'autre et à 9 ou 10 milles de terre. Le Kerseage répondit pas à ce premier et ne commença à tirer qu'après le 3ième coup.

Cette position oblique en retraite prise par l'Alabama était certainement la position la plus sure pour un bâtiment de faible échantillon comme l'Alabama; il présentait à l'ennemi un but restreint, il couvrait autant que possible sa machine et croyant avoir la supériorité de marche, il était maitre de la distance. il attaquait l'ennemi avec sa pièce la plus puissante, dans la partie non cuirassée; mais soit que le Cap'ne Semmes se soit laissé emporter par son ardeur, soit qu'il ignorât, comme on l'assure, que le Kerseage fût cuirassé,[3] il resta très peu de temps dans cette position et faisant un demi-tour sur tribord, il alla croiser son adversaire à contre bord en le canonnant vivement par son côté de tribord. A partir de ce moment les deux adversaires ont tourné l'un autour de l'autre, sur des cercles dont les rayons ont varié depuis 4 encablures jusqu'à 2 et se canonnant à contre bord par le côté tribord. On a compté jusqu'à 7 tours. Mais à ce jeu le Kerseage qui était blindé
  1. The Roule is a height behind the town (110 m.) witb a wide view.
  2. Cap Lévi.
  3. Semmes, pp. 753–754, complains bitterly of this "unchivalrous" protection as unknown to him; his lieutenant Arthur Sinclair, Two Years on the Alabama (third ed., Boston, 1896), pp. 259, 261, 274, says that Semmes had full knowledge of the fact, having been informed of it by the port admiral (préfet maritime) himself; Barron's letter of June 27 shows that he, Semmes's immediate superior, was aware of the essential facts. Official Records, III. 649.