Page:Folk-lore - A Quarterly Review. Volume 22, 1911.djvu/122

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96 Correspondejtce.

sous forme d'un certain nombre de propositions ou principes du totemisme. II suffira ensuite de rechercher a propos de chaque population ancienne ou moderne si ces principes existent ou non chez cette population. Ayant lu avec soin la premiere edition du Totemism, Salomon Reinach en avait tire ce qu'il avait appele un code du totemisme, c'est-a-dire une liste des caracteristiques de cette institution. Mais comme ce petit livre etait encore fort incomplet, le code de S. Reinach s'est trouve trop large et par suite son application a des cas particuliers a ete souvent erronee. Telle est la genese de maintes exagerations dans I'explication par le totemisme de faits celtiques ou grecs, et bien d'autres ont sur ce point ete entraines plus loin qu'il ne convenait.

En recherchant si les faits de theriolatrie et les tabous relatifs aux animaux et aux vegetaux releves a Madagascar pouvaient ou non etre regardes comme des faits et des tabous totemiques, j'avais dii degager ce que je pensais etre les caracteristiques du totemisme vrai, et j'etais arrive aux conclusions suivantes, repro- duites aussi par M. Frazer (vol. iv., p. 636) : —

1°. Les Malgaches n'ont pas de termes speciaux, tels que totem, siboko, etc., pour designer I'animal taboue ;

2°. A Madagascar, le groupement humain pour lequel un animal ou une plante sont taboues ne porte pas en regie generale le nom de cet animal ;

3^ L'animal taboue n'y est pas regarde comme le protecteur du groupement humain pour lequel il est taboue ;

4°. Alors que la plupart des clans totemiques dans le reste du monde sont exogames, les groupements malgaches sont en principe endogames ;

5°. Les rites d'initiation ne jouent qu'un r61e efface a Madagascar.

Et je concluais qu'on ne rencontre pas a Madagascar les caracteristiques du totemisme vrai. M. Frazer accepte ces conclusions, en faisant pourtant reraarquer que chez de nom- breuses populations indubitablement totemiques il n'existe pas de rites d'initiation. Tel serait le cas chez les Baganda et chez beaucoup de tribus de I'Amerique du Nord. Or cette remarque de M. Frazer repose sur une confusion extremement grave. Les rites d'initiation totemiques ne sont pas seulement ceux qu'on