Lépidoptère fossile me sembla un fait tellement neuf, et l'espèee si rapprochée de celles connues, que je n'osai pas faire de rapport avant d'avoir vu la pierre en nature. La Société partagea cet avis, et eigagea M. Duponchel à écrire à M. de Fonscolombe pour lui faire part du doute de quelques membres sur l'authenticité de cette empreinte. Ce fut alors que M. le comte de Saporta, naturaliste fort distingué et propriétaire du fossile en question, m'écrivit la lettre que j'ai communiquée à la Societé; lettre dans laquelle il pretendait qu'il n'avait pu être vietime de la supercherie de qui que ee soit, et [372] quo par conséquent il n'y avait pas lieu à conserver le moindre doute sur l'exaetitude scrupuleuse du dessin communiqué par son beau-pére, M. le Baron de Fonscolombe; qu'on pouvait voir d'ailleurs au Muséum un Polyommate fossile qu'il avait envoyé depuis plusieurs années avee des empreintes d'insectes de diflërents ordres.
Cependant la Société emit de nouveau le désir de connaître en nature ce lépidoptère fossile. M. Duponchel éerivit une seconde fois a M. de Fonscolombe: ee fut alors que M. le comte de Saporta consentit à se dessaisir pour quelques jours de ce précieux échantillon en nous l'envoyant en communication.
Le morceau de calcaire qui porte reéllement l'emprelnte parfaite d'un lépidoptère conformc au dessin de M. Fonscolombe, est un fragment assez volumineux de marne gypseuse bituminifére, telle qu'on en rencontre dans une grande partie des environs d'Aix en Provence.
Le Lépidoptère qui fait le sujet le ee rapport fait partie d'un [373] de ces genres dont les espèees assez pen nombreuses sont confinées aujourd'hui dans les îles de l'archipel indien on dans les contrées les plus chaudes du continent asiatique. D'après ce que j'ai pu apprendre de M. Blum de Leyde, ils voltigent çà et là à l'entour des palmiers, dont peut-être ils se uourrisseut a l'etat de chenille.
L'individu communiqué par M. de Saporta, et que nous avons nommé SEPULTA, pour rappeler son origine autédiluvienne, appartient au genre Cyllo, et se rapproche de Riohria, Caumas et autres espèees voisines; mais il ne peut être rapporté à aucune de celles connues de nos jours, ce qui est d'autant plus vraisemblable, que les marnes schisteuses sont de beaucoup plus aneienncs que la dernière catastrophe diluvienne ailmise par tons les géologues.
Le dessin et la forme de cet inseete sont si bien conservés, que l'on croirait qu'il a été lithographic sur un schiste; seulement il n'existe que le côté droit, lequel est parfaitement intact, une portion du corselet et une légère empreinte de l'abdomen. L'aile supérieure est en graude partie cachée par Tinférieure, et il est impossible de dire si elle offre d'autre dessin qu'un ceil apical surmonté d'un point blanc; l'antre, dont on voit toute la surface, est d'une couleur gris brunâtre, comme dans les espèees voisines, avec une tache costale blancho, une bande transverse, médiane, sinueé, de la memo couleur, suivie de deux yeux noirs
