Des prêtres d'un culte étranger, venu des Syriens de Palestine, prirent soin de m'élever. Ces prêtres étaient Ils m'apprirent les longues histoires de sages et saints. Cronos, qui a créé le monde, et de son fils, qui a, dit-on, accompli un voyage sur la terre. Leurs temples sont trois fois hauts comme le tien, ô Eurhythmie, et semblables à des forêts; seulement ils ne sont pas solides; ils tombent en ruine au bout de cinq ou six cents ans; ce sont des fantaisies de barbares, qui s'imaginent qu'on peut faire quelque chose de bien en dehors des règles que tu a tracées à tes inspirés, ô Raison. Mes ces temples me plaisent; je n'avais pas étudié ton art divin; j'y trouvais Dieu. On y chantait des cantiques dont je me souviens encore: "Salut, étoile de la mer ... reine de ceux qui gémissent en cette valée de larmes." Ou bien: "Rose mystique, Tour d'ivoire, Maison d'or, Étoile du matin... Tiens, déesse, quand je me rappelle ces chants, mon coeur se fond, je deviens presque apostat. Pardonne-moi ce ridicule; tu ne peut te figurer le. charme que les magiciens barbares ont mis dans ces vers, et combien il m'en coûte de suivre la raison toute nue.