Page:Life of William Shelburne (vol 1).djvu/314

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has been proofread, but needs to be validated.
288
WILLIAM, EARL OF SHELBURNE
CH. VIII

language was held to Guerchy, who, with Choiseul, saw in the energetic attitude of the new Secretary of State a sudden and unexpected danger to his own designs. "Les propositions de mylord Shelburne," said Choiseul, "sont aussi indiscrètes qu'effrayantes, mais il faut se flatter que quand il aura été quelques mois en place, il verra qu'entre les projets de guerre et l'exécution, il se rencontre beaucoup de difficultés, et nous osons nous flatter qu'il trouvera que les ailes de la France ne sont pas toujours aussi aisées à couper que l'on se permet de dire dans la conversation en Angleterre. Au reste, Monsieur, quand vous verrez le Ministre anglais, vous lui marquerez le désir ardent du roi de maintenir la paix qui subsiste si heureusement entre les deux Cours; vous lui direz que le système sur cet objet est que nous voulons éviter tout ce qui pourrait troubler une tranquillité qui nous est chère; que nous employerons à cet objet les moyens de justice et de complaisance, et qu'en même temps vous avez ordre de prévenir le ministère de S. M. Britannique que le Roi s'attend au même désir de conserver la paix, et à la même justice de la part de la Cour de Londres, sans quoi il sera impossible de parvenir à un but aussi désirable, et que le roi n'agréera jamais quelque acte qui soit contraire à la dignité de sa personne.

"Vous ajouterez, Monsieur, que les alliances du roi ne menacent en aucune façon le repos de l'Europe; que vainement voudrait-on, pour excuser des arrangements dangereux au système pacifique de la France, faire envisager le Pacte de Famille comme un traité ambitieux centre lequel les puissances doivent être en garde; que ce pacte ne contient de choses que celles qui peuvent preserver la maison de Bourbon d'entreprises injustes; que nous doutons que les intrigues qui se passent dans le Cabinet de S. M. Britannique soyent aussi innocentes; et que cependant nous n'en sommes pas effrayés connaissant la droiture du Roi d'Angleterre, et le fondement que le Roi veut faire sur l'amitié de S. M. Britannique."[1]

Choiseul, having sent these instructions to the repre-

  1. Choiseul to Guerchy, August 11th, 1766.