Page:Monograph on Leonardo da Vinci's Mona Lisa (1915).pdf/67

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Savoie épouser la "Moglia "; le même jour qu'arrivait la nouvelle de la mort de Louis XII, autre protecteur du Vinci. . . .

'. . . C'est là (Cloux) que Léonard reçut, le 10 octobre de cette année (1516) la visite du Cardinal d'Aragon, fils naturel du roi de Naples, accompagné de son secrétaire, Antonio di Béatis d'Amalfi, lequel note aussitôt, en ces termes, les détails de cette entrevue, qu'il jugeait mémorable: "Il montra à notre illustrissime cardinal trois 'quadri,' l'un de la Vierge avec Sainte Anne, un Saint Jean-Baptiste et l'un, d'une certaine dame FLORENTINE, fait sur les instances du magnifique feu Julien de Médicis." . . .

'... Il est donc bien établi que Léonard n'a pu consacrer quatre années a cette oeuvre, à partir du jour où Julien la lui commanda, et voici qu'une deuxième partie de la légende de Vasari s'écroule à son tour. . . .

'... Il faut ensuite observer que Léonard n'a pas pu peindre la Ginevra d'Amerigo Benci, comme Vasari l'affirme à tort. Il y avait à cela une impossibilité matérielle, car cette Ginevra, née en 1457, mourut en 1473, alors que Léonard n'avait encore produit aucune peinture, et près de trente années avant qu'il entreprit le tableau commandé par Julien de Medicis, la soi-disant Joconde, que Vasari place chronologiquement tout de suite après ce portrait de Ginevra qui lui fit abandonner la Sainte Anne, du maître-autel de l'Annunziata (vers 1504), . . .

'... On retrouve dans la Sainte Anne, dans le Saint Jean du Cénacole, dans la Joconde et le Saint Jean, du Louvre, la même forme et la même exécution sculpturale du nez, la même sinuosité asymétrique du menton, sur le bord extérieur du visage, la même dépression médiane du front, les mêmes lèvres en arc, les mêmes pommettes un peu saillantes, sous des paupières inférieures très assombries par le modelé, et enfin le même sinus naso-labial entourant la commissure des lèvres. C'est cette parenté étroite de formes, de lignes et de plans qui est le plus évident indice qu'on ne se trouvre pas devant la Joconde, en présence d'un portrait, et qu'il faut y voir une sorte d'entité féminine, le prototype vincien dans sa plus parfaite réalisation. . . .

'... Ce n'est donc pas 'MONA LISA qui vient de rentrer au musée du Louvre, mais l'idéale conception du plus grand maître de la Renaissance, la soeur plus parfaite de la Sainte Anne et des deux Saint Jean, la moderne Diane aux sourcils blancs qu'un Erostrate, bien diminué, a failli détruire récemment en la promenant vingt-cinq mois dans des taudis de basse pègre.

'(Signed) André-Charles Coppier.'


APPENDIX IV

Extracts from article by M. A. Gruyer in 'La Gazette des Beaux-Arts,' August, 1887:—

'Le Saint Jean-Baptiste, la Sainte Anne et la Joconde . . . ces trois tableaux sont du même art, du même esprit, du même style, et, à quelques années près, du même temps; mais ils ont défié jusqu'ici toute chronologie positive. On peut donc aller de l'un à l'autre indifféremment. . . .

'Voilà quatre siècles bientôt que Mona Lisa fait perdre la tête à tous ceux qui parlent d'elle, après l'avoir longtemps regardée. On a vu tour à tour en elle la plus délicieuse et la plus perfide des femmes. ... Le portrait de Mona Lisa est le plus précieux des dons, que François Ier ait fait à la galerie du Louvre. Depuis le moment où il fut peint jusquà nos jours, on peut le suivre, sans le

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