Page:Sassoon, Siegfried - Counter-Attack and Other Poems (1918).djvu/10

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Dans la trêve désolée de cette matinée, ces hommes qui avaient été tenaillés par la fatigue, fouettés par la pluie, bouleversés par toute une nuit de tonnerre, ces rescapés des volcans et de I'inondation entrevoyaient à quel point la guerre, aussi hideuse au moral qu'au physique, non seulement viole le bon sens, avilit les grandes idées, commande tous les crimes—mais ils se rappelaient combien elle avait développé en eux et autour d'eux tous les mauvais instincts sans en excepter un seul; la méchanceté jusqu'au sadisme, I'egoisme jusqu'à la férocité, le besoin de jouir jusqu'a la folie.