Page:The Book of the Homeless (New York, Charles Scribner's Sons, 1916).djvu/260

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has been proofread, but needs to be validated.

THE BOOK OF THE HOMELESS

peler. Beaux fiancés, où êtes-vous, si doux, si chers à celles qui vous attendent?

Nous ne danserons plus. Nous chanterons notre peine.

Une sœur, hier, a frappé dans la nuit, toc toc, sur nos portes, à la chambre des vierges.

Et vierge comme nous, elle est entrée tout en pleurs et nous a dit: "Je suis Poleska, la jeune fille de Pologne. Sœurs de Bretagne, sœurs galloises, savez-vous la danse et le chant, cet été, de vos sœurs polonaises? Elles sont la couronne et le tombeau. Elles vont, coquelicots de deuil et bleuets, par la plaine; et la bêche à la main, du matin au soir, elles creusent des fosses. Elles mettent dans la terre leurs fiancés et leurs amants. Voilà l'été de la Pologne, et nos couches nuptiales, ô sœurs de l'Occident."

Ayant dit son message, elle a pâli, la brune jeune fille de l'Orient, aux yeux si bleus, au visage si blanc; et baissant son col souple sur sa gorge, elle est morte en pleurant.

Et vous, qui êtes contre la haie, après ce long hiver dans la brume, ô tendres veuves du baiser, quel fut votre printemps? et quel est votre été? Vers nous levez les yeux, belles émeraudes mouillées. Répondez, blondes orphelines du soleil, chères sœurs galloises.


III

LA JEUNE FEMME

Nous sommes les amantes et les jeunes femmes. Petites sœurs, vous n'êtes que les fiancées.

Un an de dévorante amour et de regret! Une année dans le gouffre de l'ombre sèche! Un an de solitude et de douleur.

O petites sœurs, vous espérez la vie, même quand vous la pleurez. Mais nous, elle nous dévore.

Nous voici prêtes à mourir d'amour. Et vainement. Et nul ne veut notre don. Et notre cœur est inutile. Ah! C'est bien là le pis. Nous mourons de nous-mêmes et de tout.

[ 144 ]