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THE BOOK OF THE HOMELESS


ÉPITAPHE

Ci-gît un tel, mort pour la France et qui, vivant,
Poussait sa voiturette à travers les villages
Pour vendre un peu de fil, de sel ou de fromage.
Sous les portails d'azur aux feuillages mouvants.

Il a gagné son pain comme au Commandement
Que donne aux hommes Dieu dans le beau Livre sage.
Puis, un jour, sur sa tête a crevé le nuage
Que lance l'orageux canon de l'Allemand.

Ce héros, dans l'éclair qui délivra son âme.
Aura vu tout en noir ses enfants et sa femme
Contemplants anxieux son pauvre gagne-pain:

Ce chariot plus beau que n'est celui de l'Ourse
Et qu'il a fait rouler pendant la dure course
Qui sur terre commence un céleste destin.


Orthez, 29 Juillet 1915

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