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Voyages dans les Yeux

Des yeux noyés de nuit, opaques et profonds
Dans leur douleur muette ou leur obscure joie,
Comme l'eau d'une mare insondée où tournoie
Parfois un ancien mort, surgi de ses bas-fonds;

D'autres avaient si clairs leurs globes transparents!
D'autres, en leur couleur de pierre aventurine,
Comme on voit dans les flots la roche sous-marine,
Pour un visible écueil m'en cachaient de plus grands.

Sur ceux—là les sourcils recourbés doucement
Paraissaient l'arc du ciel qui monte et puis décline,
Ou bien, epais et noirs, annonçaient la bruine,
Ou, rejoints et froncés, un long déchainement.

Et j'en ai vu, pareils à l'anse d'un beau port,
Saluer mes couleurs d'éclatantes fanfares;
J'apercevais de loin le feu certain des phares. . . .
Et je restai longtemps captif de leurs cils d'or.



Ainsi, tantôt en proie au calme décevant,
Tantôt frêle jouet de vaines étendues,
Revenant sans fortune et mes peines perdues,
O vaisseaux! Comme vous j'ai naufragé souvent.

Maintenant