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CONTINUITY OF THE RELIGION
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have been recorded in very few cases, but they can be inferred from the few records which remain. The earliest example is from Lorraine in 1408, 'lequel méfait les susdites dames disoient et confessoient avoir enduré à leur contentement et saoulement de plaisir que n'avoient eu onc de leur vie en tel pourchas'.[1] De Lancre took a certain amount of trouble to obtain the opinions of the witches, whereby he was obviously scandalized.

'Vne sorciere entre autres fort insigne nous dict qu'elle auoit tousiours creu, que la sorcelerie estoit la meilleure religion.—Ieanne Dibasson aagee de vingt neuf ans nous dict que le sabbat estoit le vray Paradis, où il y a beaucoup plus de plaisir qu'on ne peut exprimer. Que ceux qui y vont trouuent le temps si court à force de plaisir & de contentemêt, qu'ils n'en peuuent sortir sans vn merveilleux regret, de maniere qu'il leur tarde infiniment qu'ils n'y reuiennent.—Marie de la Ralde, aagee de vingt huict ans, tres belle femme, depose qu'elle auoit vn singulier plaisir d'aller au sabbat, si bien que quand on la venoit semondre d'y aller elle y alloit comme à nopces: non pas tant pour la liberté & licence qu'on a de s'accointer ensemble (ce que par modestie elle dict n'auoir iamais faict ny veu faire) mais parce que le Diable tenoit tellement liés leurs coeurs & leurs volontez qu'à peine y laissoit il entrer nul autre desir... Au reste elle dict qu'elle ne croyoit faire aucun mal d'aller au sabbat, & qu'elle y auoit beaucoup plus de plaisir & contentement que d'aller à la Messe, parce que le Diable leur faisoit à croire qu'il estoit le vray Dieu, & que la ioye que les sorciers prenoyent au sabbat n'estoit qu'vn commencement d'vne beaucoup plus grande gloire.—Elles disoyent franchement, qu'elles y alloyent & voyoient toutes ces execrations auec vne volupté admirable, & vn desir enrager d'y aller & d'y estre, trouuãt les iours trop reculez de la nuict pour faire le voyage si desiré, & le poinct ou les heures pour y aller trop lentes, & y estant, trop courtes pour vn si agreable seiour & delicieux amusement.—En fin il a le faux martyre: & se trouue des Sorciers si acharnez à son seruice endiablé, qu'il n'y a torture ny supplice qui les estonne, & diriez qu'ils vont au vray martyre & à la mort pour l'amour de luy, aussi gayement que s'ils alloient à vn festin de plaisir & reioüyssance publique.—Quand elles sont preuenues de la Justice, elles ne pleurent & ne iettent vne seule larme, voire leur faux martyre soit de la torture, soit du gibet leur est si plaisant, qu'il tarde à plusieurs qu'elles ne

  1. Bournon, p. 23.