Divine Comedy (Longfellow 1867)/Volume 3/Illustrations

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Dante Alighieri2389121The Divine ComedyVol. III. (Paradiso), Illustrations1867Henry Wadsworth Longfellow

ILLUSTRATIONS

VOL. III. 49

ILLUSTRATIONS

LE DANTE.

Voltaire, Dictionnaire Philosophique.

Vous voulez connaitre le Dante. Des Italiens I'appellent divin ; mais c'est une divinite cachee ; peu de gens entendent ses oracles ; il a des com- mentateurs : c'est peut-etre encore une raison de plus pour n'etre pas compris. Sa reputation s'afFermira toujours, parce qu'on ne le lit guere. II y a de lui une vingtaine de traits qu'on sait par coeur : cela suffit pour s'epargner la peine d'examiner le reste.

Ce divin Dante fut, dit-on, un homme assez malheureux. Ne croyez pas qu'il fut divin de son temps, ni qu'il fut pro- phete chez lui. II est vrai qu'il fut prieur, non pas prieur de moines, mais prieur de Florence, c'est-a-dire I'un des senateurs.

II etait ne en 1260, a ce que disent seS" compatriotes. Bayle, qui ecrivait a Rotterdam, currente calamo, pour son libraire, environ quatre siecles entiers apres le Dante, le fit naitre en 1265,[1] et je n'en estime Bayle ni plus ni moins pour s'etre trompe de cinq ans : la grande affaire est de ne se tromper ni en fait de gout ni en fait de raisonne- mens.

Les arts commen^aient alors a naitre dans la patrie du Dante. Florence etait comme Athenes, pleine d'esprit, de grandeur, de legerete, d'inconstance et de factions. La faction blanche avait un grand credit : elle se nommait ainsi du nom de la signora Bianca. Le parti oppose s'intitulait le parti des noirs, pour mieux se distinguer des blancs. Ces deux partis ne sufEsaient pas aux Flo- rentins. lis avaient encore les guelfes et les gibelins. La plupart des Slancs etaient gibelins du parti des empereurs, et les noirs penchaient pour les guelfes attaches aux papes.

Toutes ces factions aimaient la liberte, et fesaient pourtant ce qu'elles pouvaient pour la detruire. Le pape Boniface VIII. voulut profiter de ces divisions pour aneantir le pouvoir des empereurs en Italic. II declara Charles de Valois, frere du roi de France Philippe-le-Bel, son vicaire en Toscane. Le vicaire vint bien arme, chassa les blancs et les gibelins, et se fit detester des noirs et des guelfes. Le Dante etait blanc et gibe- lin ; il fut chasse des premiers, et sa maison rasee. On peut juger de la s'il fut le reste de sa vie affectionne a la maison de France et aux papes ; on pretend pourtant qu'il alia faire un voyage a Paris, et que pour se desen- nuyer il se fit theologien, et disputa vigoureusem.ent dans les ecoles. On ajoute que I'empereur Henri VII. ne fit rien pour lui, tout gibelin qu'il etait; qu'il alia chez Frederic d'Aragon, roi de Sicile, et qu'il en revint aussi pauvre qu'il y etait alle. II fut reduit au mar- quis de Malaspina, et au grand-kan de Verone. Le marquis et le grand-kan ne le dedommagerent pas ; il mourut pauvre a Ravenne, a I'age de cinquante- six ans. Ce fut dans ces divers lieux qu'il composa sa Comedie de renfer, du purgatoire et du paradts ; on a regarde ce salmigondis comme un beau poeme epique. II trouva d'abord a I'entree de I'enfer un lion et une louve. Tout d'un coup Virgile se presente a lui pour I'en- courager ; Virgile lui dit qu'il est ne Lombard ; c'est precisement comme si Homere disait qu'il est ne Turc. Vir- gile ofFre de faire au Dante les hon- neurs de I'enfer et du purgatoire, et de le mener jusqu'a la porte de saint Pierre ; mais il avoue qu'il ne pourra pas entrer avec lui. Cependant Charon les passe tous deux dans sa barque. Virgile lui r^- conte que, peu de temps apres son arrivee en enfer, il y vit un etre puis- sant qui vint chercher les ames d'Abel, de Noe, d'Abraham, de Moise, de David. En avan9ant chemin, ils decouvrent dans I'enfer des demcures tres agreables : dans I'une sont Homere, Horace, Ovide et Lucain ; dans une autre on voit Electre, Hector, Enee, Lucrece, Brutus et le Turc Saladin; dans une troisieme, Socrate, Platon, Hippocrate et I'Arabe Averroes. Enfin parait le veritable enfer, ou Pluton juge les condamnes. Le voya- geur y reconnait quelques cardinaux, quelques papes, et beaucoup de Flo- rentins. Tout cela est-il dans le style comique ? Non. Tout est-il dans le genre heroique ? Non. Dans quel gout est done ce poeme ? Dans un gout bizarre. Mais il y a des vers si heureux et si naifs, qu'ils n'ont point vieilli depuis quatre cents ans, et qu'ils ne vieilliront jamais. Un poeme d'ailleurs ou I'on met des papes en enfer reveille beau- coup I'attention ; et les commentateurs epuisent toute la sagacite de leur esprit a determiner au juste qui sont ceux que le Dante a damnes, et a ne se pas tromper dans une matiere si grave. On a fonde une chaire, une lecture pour expliquer cet auteur classique. Vous me demanderez comment I'in- quisition ne s'y oppose pas. Je vous repondrai que I'inquisition entend rail- lerie en Italie ; elle sait bien que des plaisanteries en vers ne peuvent point faire de mal : vous en allez juger par cette petite traduction tres libre d'un morceau du chant vingt-troisieme ; il s'agit d'un damne de la connaissance de I'auteur. Le damne parle ainsi : — Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/407 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/408 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/409 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/410 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/411 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/412 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/413 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/414 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/415 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/416 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/417 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/418 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/419 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/420 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/421 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/422 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/423 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/424 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/425 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/426 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/427 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/428 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/429 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/430 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/431 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/432 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/433 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/434 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/435 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/436 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/437 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/438 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/439 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/440 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/441 Page:Divine Comedy (Longfellow 1867) v3.djvu/442

  1. Dante naquit en effet à Florence, en 1265, au mois de mai.