Page:Early Christianity in Arabia.djvu/205

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APPENDIX.
193

Vaez sur le chapitre 85 de l'Alcoran intitulé Sourat-al-bourouge, des signes du Zodiaque, où il est parlé des Ashab-al-okhdoud, c'est-a-dire de ceux qui avoient preparé des fosses pleines de feu, rapporte l'histoire suivante, qui est fort avantageuse aux Chrêtiens. Il dit donc qu'Abou-Nauàs, roi idolâtre, et fort adonné à la magie, avoit auprès de lui un celebre magicien, que l'on regardoit comme son premier ministre, et lequelle en cette qualité gouvernait avec une authorité presque absoluë ses etats. Cet homme se voyant fort avancé en âge, dit au roi que le grand nombre de ses années le rendant de jour à autre moins propre à son service, il le prioit de lui donner quelque jeune homme bien né, et qui fût capable d'apprendre tout ce qu'il lui enseigneroit touchant son art, afin qu'apres l'avoir bien instruit, il pût lui rendre après sa mort les mêmes services qu'il avait tâché de lui rendre pendant sa vie. Le roi agrea cette proposition, et lui donna un de ses propres enfans à instruire. Le jeune prince doüé de beaucoup d'esprit, profitait tous les jours de plus en plus en l'école de ce vieillard, et allait de tems en tems à la campagne pour y pratiquer ce que son maitre lui avait appris. Un jour qu'il s'étoit un peu écarté du chemin, il trouva dans un lieu fort retiré un hermite Chretien, auquel il demanda quelle étoit la forme de vie qu'il menait dans ce desert. Cet hermite en satisfaisant sa curiosité sur ce point, prit occasion de l'instruire de la connoisance du vrai Dieu qu'il servait, et de l'aveuglement de ceux qui n'adorant que des idoles, ou plûtôt des dêmons, abusaient par leurs enchantements la plus grande partie des Arabes. Le prince prit goût à ce qu'il entendait, et trouva la vie que menait cet Hermite si agreable, qu'il resolut de l'imiter, de se soûmettre à sa conduite, et de se ranger sous son obeïssance, pour être pleinement instruit de la connoissance et du culte du soverain maître dont il lui parloit.

"Il quitta donc son magicien et s'attacha si bien à son nouveau maître, qu'il fit en peu de tems de très-grands progrez dans la vie spirituelle. Dieu l'éclaira de ses plus pures lumières, et le favorisa même du don des miracles qui le desabuserent bien-tôt des faux artifices et des prestiges de la magie. Un jour qu'il