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HARTLEY AND HELVETIUS.
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I never could make much of the subject of real relations in nature. But in whatever way we determine with respect

    of-fact philosophy, and can only be developed by the patient soliciting of a man's own spirit, has been accordingly passed over by the herd of philosophers from Locke downwards. There is a short note about it in Hartley in which he flatly denies the possibility of any such thing. Lest therefore what I have already said should be insufficient to fix the attention of the reader on a subject which he may think quite exploded, I will add the account which Rousseau has given of the same subject, whose authority does not weigh the less with me because it is unsupported by the Logic of Condillac, or the "De l'Esprit" of Helvetius. The account of Rensseau is as follows:
    "Me voici déjà tout aussi sûr de l'existence de l'univers, que de la mienne. Ensuite je réfléchis sur les objets de mes sensations, et trouvant en moi la faculté de les comparer, je me sens doué d'une force active que je ne savois pas avoir auparavant.
    "Appercevoir, c'est sentir; comparer, c'est juger: juger et sentir ne sont pas la même chose. Par la sensation, les objets s'offrent à moi séparés, isolés, tels qu'ils sont dans la Nature; par la comparaison, je les remue, je les transporte, pour ainsi dire, je les pose l'un sur l'autre, pour prononcer sur leur différence ou sur leur similitude, et généralement sur tous leurs rapports. Selon moi, la faculté distinctive de l'être actif, ou intelligent est de pouvoir donner un sens a ce mot, est. Je cherche en vain dans l'être purement sensitif cette force intelligente, qui superpose, et puis qui prononce; je ne la saurois voir dans sa nature. Cet étre passif sentira chaque objet séparément, ou même il sentira l'objet total formé des deux, mais n'ayant aucune force pour les replier l'un sur l'autre, il ne les comparera jamais, il ne les jugera point.
    "Voir deux objets à la fois, n'est pas voir leurs rapports, ni juger de leurs différences; appercevoir plusieurs objets les uns hors des autres, n'est pas les nombrer. Je puis avoir au même instant l'idée d'un grand bâton et d'un petit bâton sans les comparer, sans juger que l'un est plus petit que l'autre, comme je puis voir à la fois ma main entière sans faire le compte de mes doigts. Ces idées comparatives, plus grand, plus petit, de même que les idées numériques d'un, de deux, &c. ne sont certainement pas des sensations,