Page:Historyofpersiaf00watsrich.djvu/103

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has been proofread, but needs to be validated.
FORMER CONDITION OF GEORGIA.
83

nation what their ancestors did for the followers of AlpAlsran and of Timur.

This fair country and its fairer inhabitants were for hundreds of years a prey to all the evils that spring from and follow a system of weak and barbarous government.[1]

  1. "Les gentilshommes du pays ont pouvoir sur la vie et sur les biens de leurs sujets, ils en font ce qu'ils veulent. Ils les prennent, soit femme, soit enfant. Ils les vendent, ou ils en font autre chose, comme il leur plait." Voyage du, Chevalier Chardin. Vol. i. p. 172.

    "Quand les seigneurs sont eux-mêmes en differend, la force en decide: celui qui est le plus fort gagne la cause. Voici comment ils s'y prennent: ils fondent à main armée sur les bestiaux de leur ennemi, sur ses vassaux, sur ses maisons, sur ses terres, pillant, brûlant, abattant tout; et enfin, lorsqu'ils ne savent plus à quoi s'en prendre, ils arrachent les vignes, les mûriers et les arbres aussi utiles; que si les parties viennent à se rencontrer durant ces actes d'hostilités, ils se combattent d'une maniére sanglante. Le plus foible et le plus maltraité ne manque jamais de recourir au prince, qui sans cela ne prendrait point connoissance de la querelle."—Idem. Vol. i. p. 174.

    "La Mingrélie est aujourd'hui fort peu peuplée, elle n'a pas plus de vingt mille habitans. Il n'y a trente ans qu'elle en avait quatre vingt mille. La cause de cette diminution vient de ses guerres avec ses voisins, et de la quantité de gens de tout sexe, que les gentilshommes ont vendus ces dernières années. Depuis longtemps on a tiré tous les ans, par achat ou par troc, douze mille personnes de Mingrelie."—Idem. Vol. i. p. 183. "C'est une chose qui n'est pas croyable que l'inhumanité des Mingréliens, et cette cruauté denaturée qu'ils ont tous pour leurs compatriotes, et que quelques uns ont pour leur propre sang. Ils ne cherchent que l'occasion de s'emporter centre leurs vassaux, pour avoir quelque prétexte de les vendre avec leurs femmes et leurs enfans. Ils enlèvent les enfans de leurs voisins et en font la même chose; ils vendent même leurs propres enfans, leurs femmes et leurs mères, et cela non par provocation ou motif de vengeance, mais uniquement par l'impulsion de leur naturel dépravé. On m'a montré plusieurs gentilshommes qui ont été dénaturés jusqu'à ce point. Un d'eux vendit un jour douze prêtres . . Ce gentilhomme devint amoureux d'une demoiselle; il résolut de l'épouser, quoiqu'il eut déjà une femme. . . Le gentilhomme ne savoit où prendre ce qu'il avait promis pour obtenir sa maîtresse, et ce qui lui fallait pour la noce, qu'en vendant des gens. Ses sujets qui apprirent son dessein, s'enfuirent et emmenèrent leurs femmes et leurs enfans. Reduit au désespoir, il s'avisa de cette perfidie tout à fait outrée. Il invita douze prêtres à venir chez lui dire une messe solennelle et faire un sacrifice. Les prêtres y allèrent bonnement. Ils n'avaient garde de penser qu'on les voulût vendre aux Turcs, ne s'étant jamais rien vu pareil en Mingrélie. Le gentilhomme les reçut bien, leurs fit dire la