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NOTES ON VIRGINIA.

being double the extent of America, the exact proportion would have been but 4 to 8.

Hitherto I have conſidered this hypotheſis as aplied to brute animals only, and not in its extenſion to the man of America, whether aboriginal or tranſplanted. It is the opinion of Mons. de Buffon that the former furniſhes no exception to it.[1] ‘Quoique le ſauvage du nouveau monde ſoit á peu prés de même ſtature que l'homme de notre monde, cela ne ſuffit pas pour qu'il puiſs faire une exception au fait général du rapetiſſement de la nature vivante dans tout ce continent: le ſauvage eſt foible & petit par les organs de la génération; il n'a ni poil, ni barbe, & nulle ardeur pour ſa femelle. Quoique plus léger que l'Européen, parce qu'il a plus d'habitude à courir, il eſt cependant beaucoup moins fort de corps; il eſt auſſi bien moins ſenſible, & cependant plus craintif & plus lâche; il n'a nulle vivacité, nulle activité dans l'ame; celle du corps et moins un exercice, un mouvement volontaire qu'une néceſſité d'action cauſée par le beſoin; otez lui la faim & la ſoif, vous détruirez en meme temps le principe actif de tous ſes mouvemens; il demeurera ſtupidement en repos ſur ſes jambes ou couché pendant des jours entiers. Il ne faut pas aller chercher plus loin la cauſe de la vie diſperſée des ſauvages & de leur éloignement pour la ſociété: la plus précieuſe étincelle du feu de la nature leur a été refuſée; ils manquent d'ardeur pour leur femelle, & par conſequent d'amour pour leur ſemblables: ne connoiſſant pas l'attachment le plus vif, le plus tendre de tous, leurs autres ſentimens de ce genere, ſont froids & languiſſans: ils aiment foiblement



  1. XVIII. 146.