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NOTES ON VIRGINIA.
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leurs pères & leurs enfans; la ſociété la plus intime de toutes, celle de la méme famille, n'a donc chez eux que de foibles liens; la ſociété d'une famille à l'autre n'en a point du tout: des lors nulle réunion nulle republique, nulle ètat ſocial. La phyſique de l'amour fait chez eux le moral des moeurs; leur cœur eſt glacé, leur ſociété & leur empire dur. Ils ne regardent leurs femmes que comme des fervantes de peine ou des bêtes de ſomme qu'ils chan gent, ſans ménagement, du fardeau de leur chaſſe, & qu'ils forcent, ſans pitié, ſans reconnoiſſance, à des ouvrages qui ſouvent ſont audeſſus de leurs forces: ils n'ont que peu d'enfans; ils en ont peu de ſoin: tout ſe reſſent de leur premier défaut; ils ſont indifferents parce qu'ils ſont peu puiſſants, & cette indifference pour le ſaxe eſt la tache originelle qui flétrit la nature, qui l'empâche de ſ'épanouir, & qui détruiſant les germes de la vie, coupe en même temps la racine de la ſociété. L'homme ne fait donc point d'exceprion ici. La nature en lui refuſant leſs puiſſances de l'amour l'a plus maltraite & plus rapetiffe qu'aucun des animaux.’ An afflicting picture, indeed, which, for the honor of human nature, I am glad to believe has no original. Of the Indian of South America I know nothing; for I would not honor with the appellation of knowledge, what I derive, from the fables publiſhed of them. Theſe I believe to be juſt as true as the fables of Eſop. This belief is founded on what I have ſeen of man, white, red, and black, and what has been written of him by authors, enlightened themſelves, and writing amidſt an enlightened people. The Indian of North America being more within our reach, I can

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