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PELLEAS AND MELISANDE.

GOLAUD. Qui ne veut pas qu'elle soit ouverte? — Voyons, pourquoi se querellent-ils ? Yniold. Je ne sais pas, petit-père, à propos <le la lumière. GOLAUD. Je ne te parle pas de la lumière : je te parle de la porte... Ne mets pas ainsi la main dans la bouche... voy- ons.. Yniold. Petit-père! petit-père!... Je ne le ferai plus... (Il pleure.) GOLAUD. ^oyons ; pourquoi pleures-tu ? ■Qu*est-il arrivé? Yniold. Oh ! oh ! petit-père, vous m'avez fait ..'liai... GoLAUD. Je t'ai fait mal? — Où t"ai-je fait mal! C'est sans le vouloir... Yniold. Ici, à mon petit bras... GOLAUD. C'est sans le vouloir ; voyons, ne pleure plus, je te donnerai quelque -chose demain... Yniold. Quoi, petit-père ? GOLAUD. Un carquois et des flèches ; mais •dis-moi ce que tu sais de la porte. Yniold. De sfrandes flèches ? GOLAUD. Oui, de très grandes flèches. — Mais pourquoi ne veulent-ils pas que la porte soit ouverte? — Aboyons, ré- ponds-moi à la fin ! — non. non ; n'ou- vre pas la bouche pour pleurer. Je ne suis pas fâché. De quoi parlent-ils quand ils sont ensemble? Yniold. Pelléas et petite-mère? GOLAUD. Oui ; de quoi parlent-ils ? Yniold. De moi ; toujours de moi. GOLAUD. Et que disent-ils de toi? Yniold. Ils disent que je serai très grand. Golaud. Ah! misère de ma vie!... je suis ici comme un aveugle qui cherche son trésor au fond de l'océan !... Je suis ici comme un nouveau-né perdu dans la forêt et vous... Mais voyons, Yniold, j'étais distrait: nous allons causer sérieusement. Pelléas et petite-mère ne parlent-ils jamais de moi quand je ne suis pas là? Yniold. Si, si, petit-père. Golaud. Ah!... Et que disent-ils de moi? Yniold. Ils disent que je deviendrai aussi grand que vous. Golaud. Tu es toujours près d'eux' Yniold. Oui, oui ; toujours, petit-pèr^.