Page:Poems & poèmes.djvu/51

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has been validated.

SUFFISANCE


Quand ton regard mi-clos, luisant entre tes cils.
Peut évoquer l'amour sans forme et sans visage,
Tu ne rêves donc plus aux amants de passage ?
— Quelle joie égalant ton dégoût t'ofifrent-ils ? —
Ils rôdent tels des loups à l'afifût d'une proie.
Désirant mal ton corps que leur désir salit;
Mais, loin d'eux, ton désir, seul maître de ton lit.
Reste le créateur nocturne de ta joie.
Et lorsque le désir te tient éperdûment
Livrée, et qu'il te rend plus ardente et plus souple.
Lorsque ton être double, à la fois ton amant
Et ta maîtresse, sait te prendre, mieux qu'un couple
Tu t'exaltes, ton geste est plus harmonieux.
N'aimant que Toi, tu plains la femme qui s'encombre
Du danger des amours faciles; toi, les yeux
Pleins d'orgueil, tu ne sert qu'à ta beauté, dans l'ombre.


— 5 —